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Selon l'article 22 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 : "Toute personne, en tant que membre de la société, a le droit à la sécurité sociale, elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits sociaux, économiques et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité. grâce à l'effort national et à la coopération internationale, compte-tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays."

Il faut spécifier surtout que l'accès à l'eau, à la nourriture, au logement, à l'éducation de base sont des droits vitaux qui relèvent du respect de la dignité humaine.

Au regard de ces droits fondamentaux et fort de ma modeste expérience de Responsable-bénévole dans l'humanitaire, depuis peu, je vais à la rencontre d'écoliers ou de jeunes dans les collèges, lycées et universités pour témoigner d'un parcours associatif et surtout pour débattre avec eux sur ce thème de la pauvreté. Croyez bien que ces jeunes sont très lucides, n'étant pas encore, si je puis dire, "pollués" par les idées reçues qui déforment gravement notre regard trop souvent suspicieux envers ceux qui sont différents de nous.

Utilisant la vidéo comme support dans mes interventions, je leur fais découvrir de petits reportages montrant des situations concrètes de familles, personnes seules ou SDF traversant des épreuves difficiles.

Lors de nos échanges, ils prennent alors conscience que près de chez eux, il y a des pauvres qui souffrent en silence, ils en sont révoltés et sont aussi stupéfaits de découvrir que la France compte près de 9 millions de pauvres et plus de 150 000 personnes vivant dans la rue. Je les questionne par exemple pour leur demander ce qui, à leur avis, fait que des citoyens tombent ainsi dans la pauvreté et ils me répondent que ce peut être à cause de la perte d'un travail, d'une maladie, de factures impayées, etc... Et puis, j'utilise la mise en scène en demandant leur participation active, c'est ainsi que je peux m'asseoir dans la classe pour jouer le rôle d'un SDF, posé là sur le trottoir d'une grande ville. Je demande aux jeunes de jouer le rôle des piétons qui soit, passeront leur chemin sans me voir, soit me donneront une pièce, ou encore s'arrêteront pour me dire bonjour et discuter un moment avec moi.

Je me rends compte que c'est très pédagogique car avant tout visuel et, après ce jeu de rôles, on en discute pour décrypter les attitudes, observer ce qui a relevé de la prise en compte des personnes démunies ou, au contraire, de ce qui a relevé de l'indifférence, voire du rejet de l'autre qu'on ne veut pas prendre en compte.

Les jeunes peuvent ainsi apprendre à dépasser les peurs, les freins si compréhensibles que nous pouvons avoir face à des personnes qui sont différentes dans leur aspect ou dans leur comportement qui sortent de la "norme". Tout ceci permet de sortir de sa zone de confort, comme me disait un étudiant, d'aller vers l'autre en osant faire le premier pas pour recréer un peu d'humanité. Ma démarche ne consiste pas à imposer à ces jeunes un point de vue, mais bien de les faire réfléchir par eux-mêmes pour prendre conscience, pour se forger une opinion personnelle afin de lutter surtout contre les préjugés qui tendent à stigmatiser ceux qui ne sont pas comme nous, pour moi c'est bien le but à atteindre !

Avec le soutien de chefs d'établissement et d'enseignants tellement dévoués et passionnés par leur métier si essentiel, ils pourront ensuite s'engager dans des actions caritatives concrètes au sein leur établissement scolaire. C'est ainsi qu'un collège permet aux élèves d'aller à la rencontre de bénévoles dans une association, pour se rendre compte de la situation des plus démunis, cela est vraiment très pédagogique. Autre exemple, après une rencontre avec des étudiants dans une faculté, la responsable des formations m'a dit que certains allaient se renseigner pour aller faire des maraudes le soir afin d'aller au devant des SDF. Pourtant, je ne leur avais rien proposer de concret mais eux-mêmes ont ainsi décidé de se bouger, de faire l'effort pour rencontrer des personnes en souffrance.

Personnellement, comme d'autres, en rencontrant ces écoliers ou jeunes, je ne joue que le modeste rôle de témoin, pour mettre un coup de projecteur sur cette pauvreté bien réelle, afin qu'ils intègrent cette problématique sociétale sans jamais s'habituer au final à ce qui est intolérable !

Cette transmission de valeurs aussi indispensables que la fraternité, la solidarité, permettra d'entretenir l'espérance pour demain pour pouvoir créer un monde plus juste et moins déshumanisé, nous n'avons pas le choix si nous souhaitons sauvegarder la cohésion et la paix. Il semble bien que le message soit bien reçu 5 sur 5 par la jeune génération dont on peut espérer, j'en suis sûr, qu'elle ne se voilera pas les yeux devant les injustices intolérables. Pour finir, en vieil idéaliste bien imparfait que je suis, je rêve que les citoyens de demain pratiquent une solidarité plus instinctive et naturelle et, pour cela, je reste persuadé que cela s'apprend dès le plus jeune âge. Cela permettra de toujours regarder la réalité en face et le monde s'en portera vraiment mieux, car on lui aura redonné son véritable sens, merci d'y croire aussi !

Guy GILLET - Blog d'éditos humanistes : http://echangessolidaritefraternite.centerblog.net/

Dernière modification le vendredi, 14 décembre 2018
Gillet Guy

Initiateur de l'asso festive et humanitaire "Je bouge pour les autres"  Site : http://pourlesautres.fr - Ancien Responsable-bénévole (au Téléthon - au Secours Catholique - à Saint Vincent de Paul) - Editorialiste libre à vocation éducative, pour défendre des valeurs fondamentales, afin de susciter le débat et l'engagement de tous
Mes Editos sont LIBREMENT utilisables par tous : http://echangessolidaritefraternite.centerblog.net/