La divergence est ce qui survient et qu’on ne pouvait pas prévoir ; si ce n’est a posteriori. La divergence échappe à la pensée linéaire inductive ou déductive et même à la dialectique hégélienne. Elle relève de la pensée en arabesque. La divergence est le contraire de la répétition : elle est la création.
Dans l’histoire humaine, elle a souvent tenu à des génies individuels rebelles aux idées de la majorité. Ils ont été le plus souvent marginalisés voire suppliciés avant d’être célébrés a posteriori. La loi darwinienne de l’adaptation ne peut expliquer l’évolution de l’espèce humaine, dont les étapes marquantes ont été des ruptures, des sauts, des mutations, des projets qui l’ont projetée chaque fois dans des directions nouvelles, que personne n’avait prévues.
Cela est évident dans l’histoire de l’art, des idées, de la science. Mais la nature elle-même évolue aussi par sauts tous azimuts, ruptures, création de configurations génétiques nouvelles et inattendues. Elle essaie tous les scénarios biologiques.
La nature est créatrice et aventureuse. La loi darwinienne n’explique que l’anecdotique, des détails. Elle demeurait trop linéaire et mécanicienne pour embrasser le principal : la nature elle-même évolue par mutations et divergences.
La divergence fait son chemin vers l’inédit, l’inconnu et implique toujours une prise de risque, éventuellement fatale, qui se situe à l’opposé de l’adaptation.
L’éthique, par exemple, est une invention de l’espèce humaine, c’est la protection du plus faible ; elle se situe à l’opposé de la loi darwinienne de la jungle et ne se trouve aucunement dans l’état de nature. Elle contredit en tout la loi de la compétition et de l’adaptation.
Avec l’émergence de l’âge du numérique nous avons le privilège de faire l’expérience en temps réel d’une formidable divergence dans notre évolution humaine.
Publié par Hervé Fischer
Dernière modification le vendredi, 10 octobre 2014