La démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux
Intervention de Benjamin Bayart, Co-fondateur de la Quadrature du Net, Expert en télécommunications et ancien président de la French Data Network, le plus ancien fournisseur d’accès à internet indépendant et associatif. Co-président de La Quadrature du Net, militant de la neutralité du net, et des logiciels libres.
Comme l’imprimerie à permis la création de la Renaissance, les liens entre internet et les personnes changent la société. Les premiers échanges de messages via Yous Net dans les années 1990 se sont développés via les structures " horizontales "de notre futur univers numérique. Des milliers de serveurs fonctionnent 24 h sur 24 h. Ce mode d’" horizontalité", s’installe via les réseaux sociaux.
Dans l’Espace public, le message c’est le média comme l’indiquait, dans les années 1960, 1970, Herbert Marshall McLuhan, intellectuel canadien, professeur de littérature anglaise et théoricien de la communication, un des fondateurs des études contemporaines sur les médias.
De fait la structure du média, structure la société. Internet amène des approches différentes. Tous les travers de la société sont dans les réseaux sociaux, et ainsi les réseaux sociaux sont en train de changer la société. Internet ayant changé la société, comment faire émerger un autre type de société ?
" Les réseaux sociaux permettent une nouvelle forme de démocratie, que ne permettent pas les anciens médias et transforment notre société ! " ... Il ne faut pas avoir peur de cette nouvelle forme de débat et en apprendre les codes.
Les citoyens doivent-ils voter via internet ?
Benjamin Bayart pense que non. L'anonymat (condition sine qua none de la démocratie) ne peut être garanti car l’identification est nécessaire pour protéger de toutes manipulations des résultats. Ils doivent parler, avant, pendant, après.
Des ronds points aux Civic tech : Comment faire la démocratie ?
Alors qu'un appel profond à plus de démocratie se fait entendre, nos corps intermédiaires ne sont plus là pour assurer le débat. La démocratie trouve ainsi de nouveaux lieux de résonance : les réseaux sociaux, les ronds points, les Civic tech... Ils participent au ré-enchantement de la démocratie, mais changent-ils vraiment la donne ? Quels sont leurs limites et leur potentiel ? A-t-on besoin d'une démocratie plus directe, plus participative ou mieux représentée ?
Les intervenants (e)s : Meriem Amouri, Déléguée des Francas Hauts de France. Elle agit au sein les Francas, association d'éducation populaire : faire avec et pour tous, l’éducation étant le levier de la transformation sociétale, la participation des enfants et les jeunes étant toute particulière, singulière pour un projet de société, Tatiana De Feraudy, Doctorante à l’Université Paris 1 et coordinatrice de l’Observatoire des Civic tech & de la démocratie numérique de Décider ensemble, Mathilde Imer, Co-présidente, Démocratie Ouverte. Modérateur : Samuel Roumeau, OuiShare, diplômé de l’IEP de Bordeaux et de l’Ecole des Mines ParisTech.
Les échanges autour du grand débat ont permis des approches différentes :
- L’exercice déçoit.
- Quelle synthèse sera faite ?
- Quelles relations entre les « gilets jaunes » et la mobilisation forte ?
- Le numérique n’est pas représentatif de la société.
- Il faudra tenir compte des Assemblées régionales.
- L’Assemblée nationale aura à tout reformuler.
- Il faut absolument traiter de l’éducation, tant pour le numérique que pour apprendre à débattre.
- Comment on apprend à débattre ?
- Comment ne parler que des vrais sujets ?
- Ne pas oublier les lieux de médiation, comme les Tiers lieux.
- Mettre à jour les lieux qui prennent en compte les réalités d’aujourd’hui.
- Questions en réflexions : Tirage au sort ? Débats par écrit ? Place des experts ? Vote anonyme ou pas?
Objectif, au final : la Démocratie !
Accès au débat a été enregistré le 21 mars 2019 dans le cadre du Grand Barouf numérique, à la CCI de Lille.
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Dernière modification le samedi, 27 août 2022