Patrick FIGEAC, proviseur honoraire, animateur de Radio 4 et président d’une association intermédiaire par l’activité économique, anime ce « temps « de réflexion . Le numérique dit-il modifie notre façon de lire, d’écrire, de penser, d’apprendre, de communiquer.
On est passé d’une société de la transmission s’appuyant sur les liens intergénérationnels à une société de la communication qui fonctionne sur le rapport à l’espace . Le numérique modifie notre espace temps. Et l’enseignant s’interroge : « comment ces techniques de la communication peuvent elles s’ancrer dans la durée ? »
Trois intervenants participent à cet atelier et donnent leur analyse.
Olivier CAREMELLE est enseignant mais également adjoint au maire de Lomme, délégué à la culture et au projet éducatif global. Son double regard est éclairant sur l’évolution de l’école dans la société et plus particulièrement dans la commune.
Il existe en effet historiquement un « lien charnel entre l’école et les communes » contrairement aux départements et aux régions qui gèrent les collèges et les lycées. La 1ere école de Lomme date de 1880, la dernière a été construite en 1950. Comment les communes qui doivent investir sur les locaux et les matériels peuvent elles s’adapter à la rapidité de leur nécessaire évolution ? Avec l’évolution des technologies les locaux et les matériels « vieillissent » trop vite.
Le temps c’est aussi l’évolution de la place de l’école.
« De vrais problèmes se posent sur le fonctionnement et l’appropriation de tous les temps de l’école : on ne fait plus trop la différence aujourd’hui entre temps scolaire, temps périscolaire et temps extra scolaire.
L’école a longtemps été un sanctuaire ou on ne pouvait pas entrer ; on est en train de dé-sanctuariser l’école ; cela va prendre du temps, beaucoup d’argent et beaucoup d’intelligence. Il faudra du temps pour travailler cela. »
Olivier CAREMELLE
Pierre FRACKOWIAK est Inspecteur honoraire de l’Education nationale et Vice-président de la Ligue de l’Enseignement 62 ; c’est un auteur fidèle d’Educavox
Il s’agit de changer de regard, changer les structures, changer les programmes, changer d’échelle, changer la vision du futur précise Patrick Figeac.
Pierre FRACKOWIAK prévient : faute de temps il devra cibler et sera « caricatural et violent ! » :
La formation ? Ne peut-on être formés par nos enfants ou nos petits enfants ?
Ne continuons-nous pas à « empêcher les gamins de voir la mer ? ». Pourquoi apprendre le soleil sur l’ordinateur quand celui ci brille à la fenêtre de la classe ?
Il fait trois propositions :
Substituer à la linéarité didactique un modèle spiral : une heure, un cours, un professeur, une discipline, un groupe,... c’est périmé
Prendre en compte les savoirs extérieurs en recherchant une cohérence.
Le professeur ne doit plus être un transmetteur de savoirs mais un spécialiste de la méta-cognition et un créateur de conflits socio-cognitifs.
Pierre FRACKOWIAK
Jean Paul MOIRAUD, est professeur de gestion en sections de design au lycée La Martinière Diderot de Lyon. C’est un blogueur très sollicité et un concepteur de cours en mondes virtuels
Le cours étant périmé par quoi peut-il être remplacé interroge Patrick FIGEAC.
« De nouveaux espaces signifiants qu’il faut conquérir et dans lesquels se créent une vrai socialité s’offrent aux enseignants »
Il faut repenser l’architecture de l’école et envisager de faire cours en dehors de l’école .
Cela implique alors de réfléchir sur ce qu’est vraiment le temps de travail des enseignants remarque Jean Paul MOIRAUD. Comment intégrer le temps numérique, l’emploi du temps numérique dans le statut de l’enseignant ? Quelle place pour la « hiérarchie » débarrassée de l’injonction ?
La bibliothèque traditionnelle est révolue, elle doit intégrer les espaces numériques et permettre de coopérer, de collaborer. Dans une vision prospective Jean Paul MOIRAUD imagine des cours quasiment dématérialisés en Université ; mais qu’en est il au lycée ?
Marcel DESVERGNE interroge : quelle limite au temps de travail des apprenants : avant, pendant, après le temps scolaire ?
Jean Paul MOIRAUD
Le temps de l’échange avec la salle est venu
Claude TRAN