Ouvertes aux chercheurs (philosophes, didacticiens, sociologues, anthropologues, mathématiciens, épistémologues, cogniticiens), animateurs, industriels, journalistes, élus, médiateurs, ingénieurs, enseignants, formateurs, designers, étudiants, inventeurs, curieux… ces journées qui se nourrissent de leurs contributions sont aussi destinées à se rencontrer dans des moments de partage ludiques ou festifs.
Le thème qui avait été choisi en 2013 : Jouer ou apprendre : les Jeux dans l’education et la médiation scientifique, a rencontré un très grand succès. Celui des JIES 2014 , plus austère n’en a pas moins été particulièrement riche et prospectif.
« Le monde d’aujourd’hui est modifié par rapport au monde d’hier par l’existence des données… » affirme Richard Emmanuel EASTES Directeur de l’Espace Pierre Gilles de Genne qui accueille les JIES.
La production, l’analyse, la représentation, le partage et la communication des données sont devenus des enjeux fondamentaux de la société de communication contemporaine. Leurs mutations semblent susceptibles d’avoir des impacts forts sur des domaines aussi variés que la production scientifique et technique, le journalisme, les décisions politiques, la médiation, la muséologie ou l’éducation.
C’est ce qui a incité le groupe Traces à proposer le thème des données pour les JIES 2014 avec un titre à multiples entrées. Attention : données !
En première approche, trois principaux angles d’attaque ont été distingués pour l’appel à contributions et durant ces deux journées de partage de multiples questions ont été abordées :
1. La « révolution » des données
(Méta-)Données : de quoi parle-t-on ? Sont-elles toujours numériques ? Comment sont-elles codées et stockées ? La question des données est-elle nouvelle ? A-t-on franchi un seuil, et si oui lequel, avec le déploiement d’Internet, la numérisation des sciences expérimentales et les technologies de l’information ? Comment, et depuis combien de temps, sont-elles devenues un enjeu stratégique pour les décideurs politiques, les entreprises et les organisations gouvernementales ? Qu’appelle-t-on les « big data », « l’open data », les « données sémantiques » ou le « data mining » ? Que peut-on attendre de l’exploitation des données en matière de connaissances, de démarches et de créativité ? Comment les données affectent-elles les manières de faire de la science et leurs résultats ?
2. L’éducation aux données
La représentation des données n’a-t-elle pas toujours fait partie de l’éducation scientifique ? Comment affectent-elles la notion de « fait », et plus généralement notre relation aux savoirs ? Vie privée, open data… que faut-il apprendre à nos enfants pour qu’ils comprennent les notions et les enjeux liés aux données numériques ? Comment enseigner la construction, le tri, le traitement, l’analyse et la représentation des données ? Dans quelle mesure peut-on faire confiance aux données ? Les données brutes et objectives existent-elles ? Comment sont-elles produites et contrôlées ? Quand faut-il se méfier de ce qu’on fait dire aux données et quand peut-on s’y appuyer ? Peut-on les représenter sans les déformer ?
3. L’éducation et la communication par les données
Que nous apportent les données en termes de connaissances à transmettre ? Quels sont les meilleurs outils qui permettent de visualiser et de communiquer les données ? Comment le « data journalism » change-t-il notre rapport à l’information ? En quoi l’accès et la multiplication des données numériques changent-elles la pédagogie, la médiation ou les métiers de la documentation et de l’édition ? Et enfin, comment notre vision de l’enseignement est-elle affectée par les données sur l’éducation ? Que peut-on en attendre pour faire évoluer les systèmes éducatifs ?
Dans cet entretien réalisé par claude Tran pour Educavox, Richard Emmanuel EASTES tire un premier bilan de ces journées.
Appelé à de nouvelles fonctions en Suisse, à la Haute Ecole Pédagogique - BEJUNE (HEP-BEJUNE) qui forme les enseignants de trois cantons (Berne - partie francophone, Jura et Neuchâtel), Richard Emmanuel EASTES a quitté la direction de l’ESPGG.
Nul doute qu’il suivra malgré tout l’organisation des prochaines JIES à Chamonix ;