Fatma Alilate :

Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Philippe Combette :

Je suis professeur des universités à l’Université de Montpellier. J’enseigne à l’IUT de Montpellier. Mes activités de recherche sont dans le domaine des capteurs. Je travaille à l’Institut d’électronique et des systèmes dont je suis le directeur.

Et j’ai une autre casquette qui est celle de vice-président pour le partenariat et l’innovation de l’Université de Montpellier. A ce titre, je coordonne le Pôle Universitaire d’Innovation de Montpellier qui rassemble l’ensemble des chercheurs et enseignants-chercheurs du site, plus de 5000 pour plus de cent unités de recherche. En tant que coordinateur, j’essaie de créer un collectif avec les membres fondateurs de l’Université de Montpellier, les organismes de recherche, les écoles d’ingénieur pour œuvrer collectivement au soutien des projets d’innovation.

FA : Vous travaillez aussi en partenariat avec les entreprises du territoire du Grand Montpellier jusqu’à la Région ?

PC : Il y a deux Pôles Universitaires d’innovation sur la Région Occitanie. Celui de Toulouse et celui de Montpellier qui s’étend sur le Bassin de vie de Montpellier, pratiquement l’Hérault et le Gard.

FA : Vous travaillez avec des pôles de recherche locaux et des entreprises.

PC : C’est le principe des Pôles Universitaires d’Innovation, de faire le lien entre une idée qui provient d’un laboratoire de recherche et puis sa matérialisation sous la forme d’un produit qui va atteindre un marché en lien avec des entreprises. Le rôle du Pôle Universitaire d’Innovation est de créer un maillage territorial autour de l’innovation. L’innovation s’entend comme une idée qui à trouvé un marché.

Nous œuvrons à rapprocher les laboratoires des entreprises. On s’appuie sur les services Partenariats et Innovation de l’ensemble des membres fondateurs, une quinzaine dont le CNRS, l’INSERM, le CIRAD, l’INRAE… Sur un territoire, vous avez une multiplicité d’acteurs qui constituent une force académique que nous mettons à profit des entreprises et des laboratoires pour faire en sorte que le continuum innovation soit le plus parfait possible. Le budget est de 9 millions d’euros à consacrer au développement des projets d’innovation. 

FA : Depuis combien de temps existe ce Pôle Universitaire d’Innovation puisque l’Université de Montpellier a été pionnière ?

PC : Effectivement, nous avons été site pilote pendant deux ans. Ça a commencé en 2021. Comme l’innovation était au cœur de la dynamique de l’Université de Montpellier, on proposait déjà des actions. Notamment le Prix Innovation qui remonte à assez loin et qui récompense des initiatives innovantes. L’axe Companies and Campus date de 2007 : c’est cette capacité à accueillir des sociétés au sein des laboratoires pour créer du lien.

On vient mettre l’entreprise au cœur de l’université. Les gens se connaissent mieux et travaillent ensemble, cela bénéficie à nos étudiants, aux chercheurs, à des salariés d’entreprises. Dans des moments hors temps, ils échangent et c’est souvent pendant ces moments informels que naît l’innovation.

FA : Les salariés de l’entreprise sont des intervenants, ils viennent échanger, enseigner ?

PC : Ce sont des salariés d’entreprises. Par exemple, une entreprise détient un verrou technologique et le fait libérer au sein d’un laboratoire en travaillant avec les chercheurs. C’est un lien public-recherche vers l’entreprise.

FA : Quels sont les atouts de ce Pôle Universitaire d’Innovation ?

PC : L’Université de Montpellier est un site universitaire intensif. C’est la première université en termes de publications scientifiques hors Paris. L’Université de Montpellier a une capacité à se projeter, à innover puisque les laboratoires sont à la pointe dans différents secteurs. Elle est scindée en cinq pôles de recherche qui vont de l’agriculture, l’environnement et la biodiversité ; biologie-santé ; chimie ; mathématiques, informatique, physique et systèmes ; et sciences sociales. Ces pôles de recherche définissent les piliers de l’université qui sont soigner, nourrir et protéger. 

FA : Comment encouragez-vous l’innovation ?

PC : Dix actions permettent d’œuvrer à l’accompagnement de l’innovation sur le territoire de Montpellier. Nous soutenons les projets naissants, une idée d’une étudiante, d’un étudiant, qui va participer au Booster Innovation Montpellier et ainsi suivre une formation, être accompagné, faire une présentation devant le comité d’investissement. Son projet se concrétise par des financements. C’est également Companies and Campus, par un accompagnement financier des laboratoires qui accueillent des entreprises. Il y a aussi l’Incubateur INITIUM qui promeut un projet d’innovation par un suivi et un soutien jusqu’à sa réalisation. 

FA : Des Prix Innovation sont décernés.

PC : Chaque année, il y a un prix par pôle et un prix coup de cœur qui remporte une adhésion qui s’est exprimée par le comité d’investissement et d’innovation. On met en lumière des collègues qui ont su transformer des idées de laboratoire vers une innovation, voire une création d’entreprise. C’est ce qu’on célèbre chaque année par les Prix Innovation. 

Propos recueillis par Fatma Alilate

Pôle Universitaire d'Innovation (PUI) - Université de Montpellier (umontpellier.fr)

Prix de l’innovation - Université de Montpellier (umontpellier.fr)

Afterwork de l'Innovation - Débat avec Philippe Combette, Vice-Président Partenariats et Innovation © Université de Montpellier