"Il n’y a pas de raison pour que l’Afrique ne prenne pas le tournant du numérique en même temps que nous », justifiait Albert-Claude BENHAMOU qui ajoutait : « le numérique est un levier essentiel et pragmatique pour faire face à la massification de la demande et permettre une réelle amélioration qualitative ».
Déjà « inventeur » de l’UNF3S (Université numérique francophone des sciences de la santé et du sport) qu’il dirige, il préconisait alors de « faire l’écosystème numérique français ouvert, libre et gratuit ».
Open Sankoré est aujourd’hui un logiciel multilingue, déjà traduit en plus de 19 langues. Il est également multiplateforme (compatible Linux, Mac et Windows) et fonctionne avec tout type de matériel du tableau interactif à la tablette graphique. Sa gamme d’outils est adaptée à tous les utilisateurs : des débutants aux plus chevronnés.
Développé pour et avec le concours d’enseignants africains sa simplicité d’utilisation et son caractère « tout terrain » le rend très abordable . Son succès en France est indéniable. Il faut dire que cet outil est gratuit et possède un code et un format de fichier ouverts, il peut en permanence être étudié, perfectionné et adapté à de nouveaux besoins. La possibilité de créer des apps lui confère encore plus de flexibilité.
Le logiciel s’inscrit de plus dans un plus vaste écosystème international d’enseignants dédié à l’enseignement numérique interactif. La communauté Sankoré permet d’accéder rapidement à des contenus et à des ressources numériques d’enseignement riches et variées.
François BOCQUET assure le suivi des actions de formation et les évolutions techniques et fonctionnelles du logiciel Open Sankoré et de la plate-forme de mutualisation de ressources éducatives libres Planète Sankoré. Formateur de futurs enseignants à l’Université Lyon 2 mais également Ingénieur de Recherche dans le service ICAP de l’Université Lyon 1, il est la cheville ouvrière de ce projet .
Dans l’interview qu’il a bien voulu accorder à l’An@é il fait le point de ce programme Sankoré en Afrique aujourd’hui : 500 000 élèves concernés avec 6000 classes équipées dans une quinzaine de pays.
Depuis un an, une convention de partenariat a été établie avec la DGESCO et le CNDP, afin de favoriser la production de ressources éducatives libres à l’intention des enseignants de l’Education Nationale : c’est le projet ePrim Sankoré : 3000 heures d’activité sont en cours de production en français, mathématiques et sciences du CP au CM2 https://twitter.com/tice64/status/2...
De façon plus générale, il est essentiel de promouvoir la diffusion et la mutualisation de ressources produites bénévolement par les enseignants qu’il s’agit de valoriser ; « il y a en France des milliers de pépites qui sont ignorées car elles ne sont pas repérés et indexées. » affirme François BOCQUET.
Il faut le faire « pour les rendre disponibles ».
Un conseil toutefois aux enseignants qui souhaitent produire et diffuser leurs ressources : penser la question des licences et « privilégier la licence Créative Commons BY-NC-SA qui respecte le droit moral des auteurs et encourage le partage et la mutualisation ».
Pas d’approche mythologique de la diffusion de la connaissance : « il faut aller au-delà de leçons toutes faites, mais imaginer des collection d’objets ( les granules ) non didactisés mais rassemblés de façon pertinente, que les enseignants peuvent se réapproprier selon leurs besoins ».
Dans la logique du Web 2,0, François BOCQUET préconise en fait la création d’une vitrine de toute les ressources éducatives produites par les enseignants, sans une nécessaire validation par les corps d’inspection où les utilisateurs vont pouvoir les proposer mais également, hiérarchiser, modifier, améliorer, actualiser …
Un gros travail d’indexation s’impose.
Comment former les enseignants dans les ESPE à l’usage du numérique ?
François BOCQUET nous donne ici quelques idées : celle d’un enseignant qui met en pratique ces usages.
Claude TRAN