Dans le cadre d’une association de consultants, elle s’intéresse à l’impact du numérique sur les manières d’apprendre, bien que les TIC à l’école ne soient pas sa spécialité, elle constate que des phénomènes et des constats se recoupent. Nous l’avons rencontrée au Printemps du Numérique le 27 mars dernier.
La question qui est posée est « comment le numérique bouleverse la société, dans les familles, dans les entreprises et dans les écoles » ? Nous avons peu de moyens pour réfléchir et se positionner par rapport à ces impacts ; les manières de penser, de collaborer…
Des mondes numériques à la société cognitive
Aujourd’hui, il y a tellement d’information qu’on ne sait même plus compter ce qu’il y a sur le web, chacun est en situation quotidienne d’infobésité, même si on ne s’en rend pas compte, chacun est porté par l’immédiateté et la simultanéité, chacun subit cette situation…Nous observons également une porosité entre le privé et le professionnel, parfois confusion entre le virtuel et le réel, les notions d’amitié sur le web ou dans le réel… Cela montre qu’il y a de profonds changements dans les nouvelles générations : les nouvelles générations font moins la différence que les anciennes entre virtuel et réel.
Le monde numérique propose également des mondes très esthétiques, qui proposent des émotions et des activités ludiques, ce qui peut engendrer des addictions tant au niveau des contenus que des matériels qui provoquent une relation affective très forte (exemple : sa relation quasi affective avec son Smartphone).
L’école dans la société cognitive
L’école reste toujours dans un modèle « classique », un modèle dominant cohérent qui n’a pas changé : le maître sait, l’élève apprend en l’écoutant. Le modèle pédagogique a peu évolué également : des manuels scolaires, des exercices, des notations, ...avec en sus un rapport au savoir construit autour des disciplines, des connaissances, de leur mémorisation, de la science… un monde sans rapport avec celui de « la vraie vie », de l’après école : une utilisation intensive du numérique bien souvent par les ado, de Facebook et de l’Internet…
Tous ces faits doivent permettre de se poser la question de ce qu’est « le savoir », Le rapport au savoir bouge, on le sait, on le répète, mais qu’est ce qui bouge réellement et exactement ?
Un nouveau rapport au savoir
Face à cette question, nous proposons trois pistes : savoir n’est pas forcement avoir des choses dans la tête, mais savoir par exemple chercher de l’information sur internet. Ainsi, il semble aujourd’hui que le savoir est délégué : il faut renoncer au contrôle et à la maîtrise, vivre la mémoire autrement..