Le groupe TRACES (Théories et Réflexions sur l’Apprendre, la Communication et l’Education Scientifiques) du département d’Etudes Cognitives de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm prend ainsi les rênes de l’organisation d’une rencontre annuelle bien connue des chercheurs et des professionnels de la médiation et de la communication des sciences initiée par le professeur André Giordan : les journées de Chamonix.
Pourquoi avoir choisi celui des jeux dans la médiation et l’éducation scientifiques ?
« Le jeu en tant que divertissement, source de plaisir et d’amusement, peut sembler incompatible avec les contraintes et les efforts de l’apprentissage. Les compétences que développe un joueur sont pourtant innombrables, tant est grande la diversité des jeux et des aptitudes qu’elles sollicitent. Facultés physiques ou psychiques, sociales ou sensorielles, mémoire et vélocité, coopération et émulation, logique et motricité, expression et négociation, concentration et dépassement de soi....
Le jeu éducatif est avant tout un jeu ! Mais une fois ses vertus identifiées, il peut être employé dans un objectif d’éveil ou de stimulation. Le jeu pédagogique, à l’inverse, est conçu spécifiquement pour susciter un apprentissage, facilité par la dimension ludique.
Entre ces deux extrêmes, toute les variantes, exploitant tous les supports, tous les types de règles, et toutes les interactions entre joueurs sont envisageables.. »
Qu’est ce qui rapproche et différencie le jeu et la pratique scientifique ?
Qu’est ce qu’on apprend à travers le jeu ?
Est-ce que les apprentissages deviennent plus efficaces quand on les rend ludiques ?
Comment rendre les apprentissages ludiques, dans la perspective de les rendre plus performants ?
Existe-t-il une taxonomie des jeux ?
Quels jeux pour quels publics ?
Les « sérious games », pour quels apprenants ?
Toutes ces questions ont été abordées lors de ces rencontres .
Nous y étions présents au titre de l’An@é et nous publierons quelques unes des communications des experts qui y ont participé.
D’ores et déjà on peut dire que les JIES Paris ont rempli leur mission et la centaine de participants venus de toute la France mais également de Suisse ont conforté les organisateurs de ces deux journées riches et utiles : les journées de Chamonix sont maintenant inscrites dans l’avenir.
Richard-Emmanuel EASTES, enseignant chercheur à l’ENS et par ailleurs directeur de l’Espace Pierre-Gilles de Gennes, est le président fondateur du groupe TRACES.
Il donne dans cet interview l’intention du groupe TRACES dans cette « succession ».