« Il faut lutter contre les inégalités sociales qui préexistent à l'école.
Il faut faire en sorte que l'école surtout ne vienne pas conforter voire aggraver ces inégalités sociales, comme c'est le cas aujourd'hui ! »
Il faut faire en sorte que l'école surtout ne vienne pas conforter voire aggraver ces inégalités sociales, comme c'est le cas aujourd'hui ! »
déclare Najat VALLAUD BELKACEM, ministre de l'Education Nationale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, venue à la rencontre des acteurs de terrain et des experts réunis lors du colloque "Aider tous les collégiens à réussir ? Pratiques et controverses" organisé par la Fondation de France à la Cité Universitaire Internationale de Paris.
J'ai au moins « 620 000 autres bonnes raisons d'être présente aujourd'hui ; 620 000 c'est le nombre d'élèves .. qui ont décroché ».
C'est avec le calme et la détermination qu'on lui connaît que Najat VALAUD BELKACEM a martelé la volonté de son ministère de réduire cette difficulté de l'école française, selon les enquêtes PISA, à faire si peu réussir les jeunes de milieux défavorisés et à être devenue celle de tous les pays de l'OCDE où l'origine socio-économique conditionne autant les destins scolaires. Ce qui vaut à la France la triste réputation de pays au système scolaire le plus inégalitaire, et encore plus discriminant pour les enfants issus de l'immigration.
Toutes les études montrent qu'une double action doit être menée.
En direction de ces jeunes que l'école n'a pas su ou pu retenir, ces décrocheurs - les québécois après avoir utilisé ce vocable venu de France y ont d'abord substitué celui d"'abandon scolaire" moins stigmatisant car moins violent et utilisent aujourd'hui celui plus positif de " persévérance scolaire" pour marquer l'orientation politique de la puissance publique - qu'il s'agit de retrouver après leur décrochage pour leur faire reprendre le chemin de l'apprendre et d'une insertion sociale et professionnelle ; car le taux de chômage est en France de 22% parmi les 25-29 ans n'ayant pas de diplôme de fin d'étude secondaire contre 15% en moyenne dans les pays de l'OCDE ( chiffre 2010). Ce sont bien sûr toutes les initiatives lancées pour remobiliser les élèves déscolarisés dans des dispositifs d'« écoles de la deuxième chance » comme par exemple la création de micro lycées qui permettent de reprendre un cursus de formation.
En direction de ces jeunes que l'école n'a pas su ou pu retenir, ces décrocheurs - les québécois après avoir utilisé ce vocable venu de France y ont d'abord substitué celui d"'abandon scolaire" moins stigmatisant car moins violent et utilisent aujourd'hui celui plus positif de " persévérance scolaire" pour marquer l'orientation politique de la puissance publique - qu'il s'agit de retrouver après leur décrochage pour leur faire reprendre le chemin de l'apprendre et d'une insertion sociale et professionnelle ; car le taux de chômage est en France de 22% parmi les 25-29 ans n'ayant pas de diplôme de fin d'étude secondaire contre 15% en moyenne dans les pays de l'OCDE ( chiffre 2010). Ce sont bien sûr toutes les initiatives lancées pour remobiliser les élèves déscolarisés dans des dispositifs d'« écoles de la deuxième chance » comme par exemple la création de micro lycées qui permettent de reprendre un cursus de formation.
Mais l'action doit se faire en direction bien sûr des lieux où le décrochage se construit , dans le premier degré évidemment mais aussi au collège .
Car les travaux de recherche ont permis de passer "d'une approche relativement passive selon laquelle l'élève était principalement responsable de son échec à une approche plus active qui veut prendre en considération , outre les causes externes du phénomène , les facteurs internes , propres à la formation initiale " . La recherche a pu montrer ainsi le poids de l'établissement dans la construction des inégalités scolaires.
La Fondation de France s'est mobilisée dans ce combat
Lors de cette rencontre, elle rendait compte du bilan de l'appel à projet 2010-2014 lancé en partenariat avec l'Education Nationale, auprès des acteurs de l'éducation qui développent des actions de lutte contre le décrochage scolaire.
Lors de cette rencontre, elle rendait compte du bilan de l'appel à projet 2010-2014 lancé en partenariat avec l'Education Nationale, auprès des acteurs de l'éducation qui développent des actions de lutte contre le décrochage scolaire.
C'est le collège qui a été choisi pour apporter de « l'aide à une réussite de tous » ; étape à la fois stratégique et exposée du parcours scolaire, le collège est en effet un des lieux où l'école contribue à exclure, mais il est aussi un contexte propice aux expérimentations. Il accueille tous les jeunes pour leur transmettre un socle commun de connaissances de compétences et de culture et c'est le premier moment clé ou se décide leur orientation.
Or chaque année environ 100 000 jeunes quittent le cycle de la scolarité obligatoire sans avoir acquis les fondamentaux ; les deux tiers d'entre eux poursuivent pourtant leurs études alors que l'autre tiers décroche...
La conjonction des bouleversements liés à l'âge adolescent et des changements dans les pratiques pédagogiques sont des facteurs de fragilité, souvent déterminants pour les élèves déjà en difficulté à l'école primaire.
Or chaque année environ 100 000 jeunes quittent le cycle de la scolarité obligatoire sans avoir acquis les fondamentaux ; les deux tiers d'entre eux poursuivent pourtant leurs études alors que l'autre tiers décroche...
La conjonction des bouleversements liés à l'âge adolescent et des changements dans les pratiques pédagogiques sont des facteurs de fragilité, souvent déterminants pour les élèves déjà en difficulté à l'école primaire.
Expérimenter dans la classe des démarches nouvelles par exemple d'évaluation positive ou plus bienveillante afin de donner à tous les élèves de meilleures chances de réussite, explorer les possibilités offertes par la loi aux établissements scolaires dans le cadre de leur autonomie pédagogique pour innover et expérimenter ( article 34 ) par exemple en jouant sur une grande variété des temps ou en décloisonnant les disciplines , associer tous les acteurs du collège et en particulier impliquer les parents à la démarche , prendre en compte les dimensions sociales et affectives des élèves, utiliser les outils du numérique éducatif....sont autant d'initiatives qui ont amené les équipes éducatives à proposer leur projet.
Sur plus de 1500 projets reçus, 270 d'entre eux ont été financés avec une subvention moyenne de 9 700€ ; ils ont concerné 25 000 élèves, 102 collèges, 26 lycées agricoles et 44 associations . La participation de la Fondation de France représente en moyenne 44% du coût des projets pour un budget global de 2,55 millions d'euros.
La Fondation de France a privilégié le soutien aux projets qui s'appuient sur des partenariats entre les établissements scolaires et les acteurs locaux, associations pour la plupart, mais aussi professionnels indépendants, organismes publics, universités, entreprises ou collectivités territoriales. Elle a mis l'accent sur le rôle de leadership du chef d'établissement et le travail collaboratif et participatif des équipes, parce qu'il est le mode d'organisation le mieux à même de créer les conditions propices au développement des expérimentations et de l'innovation.
En rendant hommage aux chefs d'établissement, aux enseignants, à tous les membres des communautés éducatives qui dans des démarches innovantes prennent ici et là des initiatives pour prendre en compte la réalité de la vie personnelle des jeunes, mettre en place des nouvelles organisations de la classe ou de l'EPLE, développer des pédagogies alternatives plus inclusives dans un climat ou la confiance est de mise, faciliter l'intelligence collective d'acteurs mobilisés pour la réussite de tous, Najat VALLAUD BELKACEM ne s'est pas trompée, car c'est bien dans les classes et dans les établissements que peut se construire une pédagogie alternative, une autre prise en charge plus personnelle et plus bienveillante de chaque élève.
L'Education nationale a bien sûr sa part de responsabilité en veillant « à donner plus à ce qui ont moins » par exemple en réformant le mode de gestion et de répartition des moyens attribués aux établissements comme cela doit être annoncé, mais certainement aussi en valorisant mieux celles et ceux qui se mobilisent dans l'action sur le terrain.
La Fondation de France, dont le Président, Philippe LAGAYETTE a signé avec la Ministre une nouvelle Convention afin de poursuivre l'accompagnement de ces projets, donne la priorité, en 2015, à ceux qui s'inscrivent dans l'un des pôles suivants :
1- Faire exister des projets d'action concertés au sein d'un établissement scolaire ou d'un réseau d'établissements.
2- Accueillir des jeunes ayant abandonné le collège dans des dispositifs de remobilisation.
3- Soutenir des pratiques professionnelles : accompagner des équipes, encourager la recherche-action.
1- Faire exister des projets d'action concertés au sein d'un établissement scolaire ou d'un réseau d'établissements.
2- Accueillir des jeunes ayant abandonné le collège dans des dispositifs de remobilisation.
3- Soutenir des pratiques professionnelles : accompagner des équipes, encourager la recherche-action.
Mais elle s'interroge toutefois sur l'avenir et pose cette question de fond :
« Comment les innovations peuvent-elles transformer durablement les pratiques institutionnelles ? »
EN CLAIR COMMENT PASSER DE L'INNOVATION A LA TRANSFORMATION ?
« Comment les innovations peuvent-elles transformer durablement les pratiques institutionnelles ? »
EN CLAIR COMMENT PASSER DE L'INNOVATION A LA TRANSFORMATION ?
Claude TRAN