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Philippe Tournier, proviseur de lycée dans l’académie de Créteil et secrétaire général du SNPDEN, s’interroge ainsi dans son discours d’ouverture au Congrès de cette organisation professionnelle qui se tenait à Lille au lendemain de l’élection de François Hollande à la présidence de la République.

Il regrette en effet "le manque de direction, le manque de courage de choisir entre des options différentes " durant 20 ans d’une institution "incapable de donner un sens clairement affirmé à la politique éducative" de notre pays.

Il note toutefois les résultats préoccupants des enquêtes internationales qui placent la France parmi les pays de l’OCDE où "les origines sociales sont le plus déterminant sur la réussite scolaire des élèves, non seulement plus qu’aux Etats Unis ou en Angleterre, mais même plus qu’au Brésil et en Turquie" .

Prenant l’exemple de "l’invraisemblable retard de la France dans le déploiement des Espaces Numériques de Travail", il pose également la question de la gouvernance du système éducatif qui évolue aujourd’hui dans "le bazar des compétences partagées" entre des "Recteurs plus puissants que jamais, qui sont supposés développer partout le dialogue de gestion, et eux mêmes dialoguer de manière contractuelle avec un ministère qui peut les virer tous les mercredis" et des collectivités territoriales qui, de transfert en transfert, pèsent aujourd’hui 35% dans la dépense publique pour l’Education.

"Entre l’exaltation de l’Etat centralisateur ou néo-césariste " et " une régionalisation qui ajouterait une inégalité de plus à un système déjà très inégalitaire" à l’exemple de l’Espagne ou de l’Allemagne il appelle à une réflexion pour "imaginer un système national dont le pilotage donnerait toute leur place aux collectivités dans la gouvernance territoriale de l’Education".

Il aborde enfin la place que doit prendre dans l’école, les connaissances et les compétences acquises par les élèves dans une éducation informelle plus présente aujourd’hui en particulier du fait de la numérisation de la société et de la place des médias chez les jeunes. "L’école a de grandes difficultés , dit-il, à sortir d’un cadre académique et à concevoir qu’on puisse intégrer des savoirs d’autres origines".

Le socle commun des connaissances et des compétences doit être selon lui "la clef de la rénovation de l’école obligatoire", validant ainsi tout autant les Acquis de l’Expérience des Jeunes.

Tran Claude

Agenais de naissance Claude TRAN a été professeur de Sciences Physiques en Lycée, chargé de cours en Ecole d’Ingénieur, Inspecteur pédagogique au Maroc, chef d’établissement en Algérie comme proviseur du lycée français d’Oran ; en Aquitaine il dirigera les lycées Maine de Biran de Bergerac, Charles Despiau de Mont de Marsan et Victor Louis de Talence. Il a été tour à tour auteur de manuels scolaires, cofondateur de l’Université Sénonaise pour Tous, président de Greta, membre du conseil d’administration de l’AROEVEN, responsable syndical au SNPDEN, formateur IUFM et MAFPEN, expert lycée numérique au Conseil Régional d’Aquitaine, puis administrateurà l'An@é, actuellement administrateur Inversons la classe, journaliste à ToutEduc, chroniqueur à Ludomag.