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Ghislaine de Chambine, Directrice du salon Educatec-Educatice répond aux questions de Michel Pérez, président de l’An@é pour présenter un large panorama des ambitions du Salon 2021 pour sa 25ème édition.

Educavox : Ghislaine de Chambine, le Salon Educatec-Educatice va ouvrir ses portes le 24 novembre 2021 à Paris, Porte de Verailles, Pavillon 7.

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Après une année d’interruption liée à la pandémie Covid19, comment se présente cette prochaine édition ? Quelles en sont les principales orientations et les nouveautés ?

Il faut déjà dire que depuis l’édition de 2019, toute l’équipe d’organisation attend avec impatience de retrouver cet évènement et le riche écosystème qui le fait vivre et auquel nous sommes particulièrement attachés. Toute l’équipe de Weyou se démène depuis des mois pour en faire une édition inoubliable.

Visiblement, nous ne sommes pas les seuls à avoir hâte, et s’il est trop tôt pour dire que les visiteurs seront au rendez-vous, on a déjà de beaux indices pour dire qu’Educatec Educatice va une nouvelle fois rencontrer son public et répond aux enjeux du moment :

  • Nous accueillerons 240 entreprises innovantes sur nos stands (ce qui représente une augmentation de 20% depuis 2019)
  • Le village startup accueillera 52 jeunes entreprises innovantes (en augmentation de 30 % depuis 2019)
  • Nous allons renouveler et augmenter notre visitorat, en proposant des temps dédiés aux collectivités et aux enseignants. Ce n’est sans doute pas un hasard si, en plus du désormais traditionnel séminaire des DRANEs, le ministère de l’éducation nationale a souhaité faire venir l’ensemble des CARDIE sur le salon.
Côté éditorial, nous voulions rendre plus explicite encore l’apport d’EDUCATEC EDUCATICE dans la mobilisation de l’innovation éducative.

Composé d’enseignants, d’associations complémentaires de l’école et d’entreprises de la EDTECH, notre comité éditorial a identifié une grande question (quel numérique éducatif pour le monde après ?) et trois défis éducatifs qui y répondent. Ils rayonneront sur l’ensemble du salon, comme autant de fils conducteurs d’une contribution de notre salon à l’avenir de l’école.

Les voici :

Défi 1 : Réussir la continuité éducative

La pandémie a mis l’accent sur l’un des plus grands défis de l’école.

Comment créer les conditions d’une continuité éducative, à la fois tout au long du parcours scolaire et académique (passage du primaire au collège puis au lycée, orientation réussie vers l’enseignement supérieur), mais aussi autour du temps scolaire (temps périscolaires, extrascolaires).

Comment intégrer l’école dans une éducation plus générale, qui, dans un monde numérique où l’offre de connaissance est presque sans limite, se fait tout le temps et toute la vie ?

Ces questions, l’école se les posait déjà, et elle se les pose d’autant plus que lorsque les écoles ferment, les autres acteurs éducatifs, les associations, les parents, les services sociaux et publics, tous passent en « première ligne ».

Alors comment réussir la continuité éducative ? Comment mieux fédérer les différents acteurs, mieux les écouter, mieux les inclure ? Comment mutualiser les ressources existantes (professionnels de l’éducation, lieux d’apprentissage, équipements numériques) dans un contexte de restrictions budgétaires et d’urgence écologique ?

Défi 2 : Outiller les écoles et les acteurs éducatifs

Outiller les écoles et les acteurs éducatifs apparaît comme un défi simple. Mais il n’en est rien. Dès le départ, qu’intègre cette notion d’outillage ? Parle-t-on des infrastructures, permettant d’avoir du courant électrique, un accès rapide au réseau Internet ? Parle-t-on des terminaux (tablettes, ordinateurs fixes et portables), qui permettent d’accéder à des contenus et ressources ? Parle-t-on justement de ces fameux contenus et ressources ? Enfin parle-t-on de la formation, enjeu immense, des acteurs amenés à faire pédagogie avec ces nouveaux outils ?

C’est bien sûr parce que nous parlons de tout cela que le défi est si immense. C’est aussi parce que les différentes dimensions de l’outillage ne concernent pas toutes les mêmes acteurs, que l’éducation est une question politique, et enfin parce que chaque territoire est unique, avec ses forces et ses faiblesses. Alors, comment faire au mieux pour relever ce défi ?

Défi 3 : Repenser la forme scolaire

La forme scolaire n’a a priori pas de lien direct avec les technologies numériques. On parle ici de la durée d’un cours, du nombre d’élève et de leur composition, de l’architecture des classes et de l’intention derrière chaque discipline. Mais parce que le numérique est un phénomène pervasif, et qu’il pénètre chacune des activités de l’enseignement, il remet en question la forme scolaire, ou plutôt, il relance une remise en question de la forme scolaire. En quoi le numérique interroge-t-il la forme scolaire et comment la faire évoluer, tout en intégrant les nombreuses contraintes de l’éducation formelle ? C’est toute la question soulevée par ce défi.

Educavox : Quels sont les temps forts de la nouvelle édition du salon Educatec-Educatice 2021 ?

Pour les visiteurs qui souhaiteraient savoir quel jour privilégier sur les trois, je suis au regret de leur dire qu’ils en auront pour leur frais tous les jours.

Alors où aller ?

Il y a ce très beau programme de conférences porté à la fois par notre comité éditorial, nos grands partenaires (Educpro, Ministère de l’éducation nationale), et par certains exposants qui ont des choses intéressantes à dire et proposer.

 

Il y a des espaces d’animation avec une multitude de propositions tout au long du salon pour découvrir en faisant : je pense à notre très attendu carrefour de l’innovation où on expérimente l’innovation pédagogique en situation, aux stands des académies qui sont autant de démonstrateurs de la capacité de l’institution à se renouveler, ou encore à l’espace « territoires apprenants » de la banque des territoires.

 

Il y a enfin nos 240 exposants et nos 52 startups, qui proposent des réponses concrètes aux défis des acteurs éducatifs et qui les font découvrir aux curieux. Educatec Educatice, c’est concrètement le seul endroit où on peut vivre et mesurer toute cette diversité.

Educavox : Les périodes de confinement ont profondément marqué le système éducatif : 

Comment percevez-vous la transformation des pratiques numériques et les nouveaux besoins des acteurs de l’éducation, ces « professionnels de l’innovation éducative » auxquels vous vous adressez ?

Les acteurs éducatifs ont été profondément marqués par la période que nous traversons qui est à la fois inédite, tragique et inattendue. En particulier le confinement d’Avril 2020 a agi comme un crash test du développement numérique de l’école. On a à la fois pu y découvrir l’extraordinaire potentiel du numérique en éducation dans les situations d’enseignement à distance, et aussi se rendre à l’évidence : nous n’étions collectivement pas complètement prêts.

 

Du chemin a depuis été parcouru et il n’y aura probablement plus de retour en arrière : des enseignants qui avait testé des solutions numériques pour l’éducation les ont adoptées, ont contribué à leur amélioration et ont pris conscience de l’importance d’accompagner leurs élèves dans cette révolution en marche ; les entreprises de la EDTECH ont été conduites à améliorer la robustesse et la qualité de leurs solutions et sont plus que jamais en phase avec les besoins du secteur ; les institutions ont fait le bilan de cette période et des précédentes et cherchent à apporter des solutions nouvelles pour que notre école soit à la hauteur des enjeux du siècle.

 

Notre salon sera le témoignage vivant de cette recherche action permanente, de cette créativité et de cette innovation.

Educavox : Quelles sont les évolutions majeures de l’éducation et les grands changements à venir auxquels le salon pourrait apporter des réponses ?

La transformation numérique de l’école est souvent perçue à tort comme une manière de la déshumaniser. Je pense que tout au contraire elle met en lumière une chose qui devrait être l’évidence : l’enseignement et l’éducation sont des affaires profondément humaines.

 

Sans l’enseignant, son savoir-faire et sa pédagogie, les élèves n’ont aucune chance d’apprendre quoi que ce soit.

 

Dit autrement, l’innovation technologique en éducation n’a de sens que si elle se met au service des acteurs éducatifs : c’est à dire qu’elle se construit avec eux et pour accompagner leurs pratiques.

 

Ma conviction, c’est que les années qui viennent seront celles des alliances éducatives et que c’est la condition première pour réussir la transformation dont notre école a besoin. Enseignants, associations complémentaires de l’école, entreprises innovantes et institutions : chacun est chez soi à EDUCATEC EDUCATICE parce que chacun y a une place pour construire l’école de demain.

Dernière modification le mercredi, 01 décembre 2021
An@é

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