Les adolescents d’aujourd’hui y sont plongés dès leur naissance. Ils sont, pour les amateurs de science-fiction, et d’étiquettes, les « digital natives » ou enfants de l’ère numérique… Il s’agit d’une nouvelle génération dont le besoin d’apprentissage, et de formation du jugement est à bien des égards, plus important, que celui des générations qui les ont précédés.
Une telle évolution met à mal les équilibres fondamentaux de l’école. Comment a-t-elle commencé à penser cette mutation, que met-elle en œuvre pour s’assurer la maîtrise et l’usage des potentialités qui lui sont liées ? Quels sont les enjeux ? A quoi peut ressembler l’école de demain ? »
Le magazine CUBEEK a réuni à Bordeaux six experts du numérique, de l’école, et de la société pour faire part de leur point de vue dans sa conférence : « A l’école du numérique : penser l’école et la société qui viennent ».
François DUBET, sociologue « de l’expérience », professeur à l’Université Bordeaux II et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) participait à ce colloque. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et a publié avec Marie Duru-Bellat et Antoine Vérétout, au Seuil, en 2010. Les sociétés et leurs écoles. Emprise du diplôme et cohésion sociale.
François Dubet pense que la scolarité en France, à l’aube du XXIe siècle, est un système à « fabriquer de l’exclusion ». C’est une horrible fatalité, dit il, le système scolaire est une machine qui transforme à peu près toutes les différences en inégalités.
Mais alors, quel peut être l’apport des TIC ? Il pose, il se pose beaucoup de questions.
« Je suis un enseignant qui relève du Moyen Age en prenant des notes avec un stylo et qui écrit des livres en papier » ; Voilà pour son regard sur sa pratique !
Mais il a le sentiment qu’une révolution anthropologique est en cours.
Car ses étudiants qui prennent des notes en amphi avec leurs ordinateurs ...ou qui surfent sur Internet....réussissent plutôt bien ; « Je suis bien obligé de constater que cela ne les pas tous rendus idiots » reconnait-il !!!
Est ce le processus d’apprentissage qui a changé ?
L’école peut elle se mettre en résistance face à ces nouvelles technologies dans lesquelles baignent les élèves ? Quels écueils à éviter ? Quelles solutions ?
Claude TRAN