Elle se tenait à l’occasion de deux parutions :
- des Cahiers de l’action n°36 ; voir Internet change la donne, et l’interview de Gérard Marquié« Le poids du scolaire dans l’orientation est une question centrale » ;
- et des Jeunesses Études et Synthèses n°9. Mon ami Gérard Marquié m’avait demandé un encart pour le deuxième document. Je le reproduis dans ce post.
Viendront ensuite la publication sous forme de plusieurs posts de mon intervention que j’avais intitulée « Trois éléments de contexte ».
Le prezi utilisé se trouve à l’adresse : http://prezi.com/5srqtuwau__i/information-orientation-jeunes/
Améliorer le processus de l’information en matière d’orientation est sans doute nécessaire aujourd’hui en France. La synthèse des travaux de l’INJEP présentée ici, et surtout
les propositions formulées vont dans ce sens :
- mieux s’adapter à la “demande”, aux différents profils ;
- trouver la “bonne” interface, celle qui sera “pertinente” pour rentrer en communication, et acceptée par le demandeur ;
- coordonner les dispositifs d’information, objet de la mise en oeuvre actuelle du service public d’orientation tout au long de la vie.
Mais est-ce suffisant pour affronter les deux difficultés majeures à mes yeux qui constituent le problème de l’orientation en France ?
Ce n’est pas l’information qui est complexe et compliquée, mais le monde de la formation. Il est d’abord multiple, foisonnant, mais il est également fait d’entités qui ont chacune leur “politique de recrutement”. Aussi, l’information n’est jamais neutre. Elle est toujours l’effet et l’enjeu de forces, d’autant plus que notre système est marqué par la sélection. Il ne suffit pas d’être informé, et de bien choisir, il faut encore avoir les atouts pour être pris, choisi, retenu.
L’organisation de nos procédures d’orientation a des effets structurants sur l’état des personnes. Elles laissent supposer que le choix de l’élève est premier et essentiel.
Mais les réels décideurs de son orientation étant les personnels de l’éducation, enseignants de l’élève et chef d’établissement (et non pas les conseillers d’orientation), ce sont les critères scolaires (réussite, difficulté dans les matières) qui fonctionnent et non la motivation de l’élève. D’où l’intégration, très vite, par l’élève de ces critères pour arrêter ses “propres choix”.
Si développer un service public d’information et de conseil en orientation est nécessaire pour aider les membres de la société dans la tâche sans doute de plus en plus permanente et répétitive de se réorienter, ce n’est pas suffisant pour que son utilisation soit efficace.
Il faut encore que les compétences et les capacités à s’orienter soient acquises. Et le fonctionnement de nos procédures d’orientation dans le monde scolaire est plutôt contre-productif par rapport à cet objectif.
Bernard Desclaux