On connaît bien les propositions de Neelie KROES qui, malgré les restrictions budgétaires prévues au budget 2013 de la Commission et pour lequel il n’y a aujourd’hui pas encore d’accord, disposerait d’une enveloppe de 100 milliards d’euros pour développer le secteur de l’économie numérique.
La Commission européenne selon Thibaut Kliener identifie un « énorme potentiel de croissance pour la France » avec l’ouverture des données.
Mais qu’est ce que l’Open Data ? Une Philosophie ? Un débat politique ?
Thibault KLEINER expose ici les quatre axes de politiques concrètes sur l’aspect économique de l’Open Data faisant l’objet de débats au niveau européen :
1- Une directive est en préparation depuis décembre 2011afin qu’une donnée publique puisse être immédiatement utilisable dès lors qu’elle est accessible.
2- Comment transformer des données en croissance ? C’est par exemple le cas des 20 millions de données accessibles sur la plate-forme http://www.europeana.eu .
3- Comment faciliter de développement de l’open-sciences et de l’open-education ? La Commission souhaite par exemple mettre à disposition libre du public toutes les publications qui résultent de financements européens de la recherche et permettre aux enseignants de fabriquer leurs contenus de cours afin de les partager.
4- Apporter un soutien à la Recherche sur les technologies de l’Open Data et du Big Data.
L’Open Access aux publication scientifiques des chercheurs est un des dossiers emblématiques que Thibaut KLEINER évoque dans sa conférence, en réponse à une question de Pierre BESSIERES chercheur au CNRS et au Collège de France.
Les TIC ont en effet profondément modifié les possibilités offertes aux universitaires de publication du fruit de leurs recherches afin qu’elles soient lues par le plus grand nombre , en particulier d’autres chercheurs. Tout enseignant-chercheur est on s’en doute auteur mais également lecteur.
Les TIC permettent aujourd’hui particulièrement dans les sciences dures à tout auteur une mise en page facilitée et réservée jusque là à des éditeurs spécialisés. L’internet facilite par ailleurs la diffusion de toute publication .
La plupart des éditeurs qui demandent pour la publication des articles une cession des droits d’auteur sont opposés à l’Open Access.
Plusieurs solutions sont possibles pour les auteurs : la « gold » qui permet une publication sur une revue en libre accès mais avec des frais de publication ; la « green » qui consiste en un auto-archivage de la publication .
On voit bien combien les modes d’organisation de la publication de données et de ressources, mais également toutes les dispositions législatives et juridiques qui les réglementent font l’objet actuellement d’une remise en cause et de nouvelles normes : c’est le cas en France avec la loi HADOPI, la loi DADVSI, qui s’entrechoquent avec l’Open.....
L’Europe souhaite, affirme Thibault KLEINER « éviter que les positions commerciales trop dominantes se fassent au détriment de la Sciences et de l’accès à la publication scientifique. »
Il faudra suivre l’agenda numérique européen !
Claude TRAN
Dernière modification le lundi, 10 novembre 2014