OUVERTURE : Une grande réforme éducative globale
Ouverture par Vincent Peillon, Benoit Hamon, Najat Vallaud-Belkacem
Juste avant les allocuations, un film est projeté, reprenant les images des 4 dernières années du point de vue Education. On y voit :
La réforme des rythmes scolaires, l'anglais en choix possible dès la 5ème, des projets transdisciplinaires, la réforme du collège, la rénovation des programmes, les fondamentaux, la formation des enseignants, la création de 60 000 postes enseignants, les écoles numériques et l'objectif 100% d'élèves équipés d'ici 2018, une école plus juste avec l'allocation des moyens, l'éducation prioritaire, le plan Seine St Denis, la lutte contre le décrochage scolaire, le mécanisme "Reviens te former", le droit au retour à la formation, l'école au cœur de la République, la charte de la laïcité, la réserve citoyenne, l'égalité filles-garçons, la lutte contre le harcèlement, l'école inclusive avec les Clis...
Oui, tout ça, en quelques minutes. ;o) ça en fait des sujets !
Allocution Vincent PEILLON
Le 1er ministre del'Education Nationale du quinquennat ouvre son discours sur le rapport de l’OCDE datant de Juillet 2015 : "qui nous dit que la refondation est sur bon chemin" et revient sur les points d’étape et les enjeux de la réforme.
(Madame la ministre lui a laissé 10 minutes pour nous parler)
Juste avant une rapide mise au point :
-Saluer les fonctionnaires hommes et femmes de dévouement, acteurs majeurs de la Refondation de l'Ecole.
-Ironiser « On se sert beaucoup des études PISA souvent n’importe comment : pour alimenter le pessimisme et le déclinisme »...
« Les mises en œuvre des nombreuses réformes qui ne sont pas toujours bien connues pourraient pourtant participer à améliorer la formation et la réussite des élèves : faire comprendre que lutter contre les inégalités sociales c’est accroitre la réussite de tous, oeuvrer pour une meilleure insertion professionnelle c'est se donner la capacité de sa liberté. Notre monde est gagné par le présentisme. Nous sommes dans la promotion permanente de l’intérêt particulier. Le "Choc pisa" c'est 5 à 10 ans de travail. La loi de refondation est une œuvre collective."
Rappel de quelques étapes de la Refondation de l’Ecole :
1/ L'appel de Bobigny en octobre 2010 : les organisations syndicales, les partenaires de l’école se rejoignent sur une plateforme commune.
Citant Condorcet : « L’Ecole en instruisant éduque à la liberté », puis précisant sa pensée : "Apprendre à réfléchir, construire des positions rationnelles, construire sa vie d’homme et de citoyen". Dans cet appel : "une possibilité d’union. Notre métier est de respecter chacun. Tout homme a droit à l'éducation. Tout élève est éducable. Chaque homme, chaque femme est capable d’apprendre et de savoir. Nos ennemis ne sont pas dans la communauté éducative : ils sont à l’extérieur de l’école : le court terme, la marchandisation. Il nous faut avoir la patience de la mise en œuvre : aller jusqu’au dernier élève dans les territoires."
2/ Le discours de Strasbourg : priorité du quinquennat : la jeunesse.
Cette fois Vincent Peillon cite Edgar Quinet : "L'écolier est le messager de l’avenir."
3/ Le discours du 9 février 2012 à Orléans dans lequel pour Vincent Peillon "la tradition nous apprend ce qu’il y a de neuf dans le temps."
NDLR : il se trouve qu'en grattouillant sur le net on a retrouvé ce discours... (suivre le lien ci-dessus, page 98) :
"J’ai voulu mettre jeunesse au premier rang de nos priorités parce que c’est la condition, aussi, de la cohésion nationale. La jeunesse, elle est diverse, par ses origines, ses parcours, ses couleurs, ses territoires. Et en même temps, elle porte des aspirations communes : la réussite, la dignité, la capacité de réussir sa vie. Il est de notre devoir de l’unir, cette jeunesse, autour des mêmes valeurs, celles de la République, celles de la laïcité, les valeurs de civisme, l’engagement. Bref, ce qui fait une société. C’est la raison pour laquelle responsabilité de l’Ecole est immense..."
Personnalité de Jean Zay (le discours d'Orléans rendait hommage à Jean Zay) selon Vincent Peillon : "Redonner à la France cette image, cet exemplarité."
4/ Le discours de mai 2012 : la communauté éducative devant le monument Jules Ferry : "prouve la confiance que l’on accorde aux enseignants. Le modèle que les professeurs doivent incarner. Ils sont et doivent être, rester des modèles de service."
"On ne se sert pas de la refondation. On sert la refondation."
Autre point important évoqué par l'ancien ministre : il était tentant de revenir sur le Socle, mis en place du temps du gouvernement Fillon et là la réponse est équivoque : "c'est NON !" "il faut résister à la tentation de défaire systématiquement ce qui a été fait précédemment."
Quelques mots de la Réforme du collège : "préparée, longuement : ceux qui demandent des réformes les critiquent ensuite. Elle dit notre confiance aux professeurs. Notre volonté de faire que chaque établissement puisse établir au mieux les objectifs de réussite."
Nous aurons noté le :
« Il y a beaucoup à faire encore dans les ESPE »
Ainsi que la nécessité de "Mobiliser la société toute entière pour notre projet"
Beaucoup de références à la philosophie… et aux philosophes… forcément...
Et de conclure
"Nous sommes là pour transmettre des valeurs : et pour transmettre les valeurs et la république. La république est en danger. Elle l’a toujours été. Elle est un beau risque à courir. Ce combat pour l’école républicaine est un combat quotidien."
Une pointe d'ironie sur le temps d’un ministre surtout s’il réforme...
« Je n’ai jamais été autant heureux que pendant ces deux ans. »
"On ne parle que des difficultés en France, on ne parle pas des réussites."
Profonde reconnaissance pour Hamon et Vallaud-Belkacem pour avoir poursuivi avec courage, opiniâtreté et intelligence ce qui avait entrepris avant...
"L’école n’appartient à personne. 3 mots qui font sens : Liberté, Egalité, Fraternité. S’il y a un peu de lumière, une paix qui peut durer, une justice qui doit se mettre en œuvre : elle vient du cœur de l’école. "
Finalement l'allocution a duré non pas 10 minutes mais plutôt 6x10 minutes... ;o))
Au tour de Benoit HAMON de s'exprimer... il commence par dire que tout vient d'être dit...
"Beaucoup de français sont malheureux, à tout malheur national il doit y avoir introspection, une analyse.." le ton est donné...
Précisions du propos : "malheur national : jeunes partis combattre en Syrie, jeunes qui décrochent, pression sociale des jeunes filles obligées de se couvrir, taux de chômage et pauvreté absolument intolérables, dans ces territoires que je connais bien, plus que jamais il y a besoin de l’école de la république."
Benoit Hamon part de l'étymologie du mot "crise" : "jugement et décision // souffrance et décision à prendre : toute crise crée une double polarisation."
Et pose questions :
"Quelle est la nature de la crise et de la crise du système éducatif ? Quelle est la nature de cette crise de cette école que nous avons repris en 2012 ?"
Il précise que son passage rue de Grenelle fût "bref mais intense", revient sur la réform des rythmes "loin d'être anodine", un clin d'oeil du pied au maire de Marseille pas très coopératif sur le sujet (à priori...) et évoque les enjeux : "pluralité des temps éducatifs : conception nouvelle de l’éducation : plus approprié à la société de connaissances qui est la nôtre. Ecole dans un système, sur un territoire. => sens que l’on donne à l’éducation."
Il termine son propos par un « 80 euros net sur la fiche de paie : c’est significatif » vu l'annonce qui sera officiliasée demain par Manuel Valls, cite avant de partir Jaurès et Alain, et lance, en guise d'au revoir :
"Pour l’école de la république soyons volontaires."
Au tour de Najat Vallaud Belkacem. Forcément il lui reste beaucoup moins de temps pour s'exprimer... !
Au moment où elle commence à parler 3 corps se tiennent debout alors que tout le monde est sagement assis, on entend leurs voix graves scander "Madame la ministre"... "Abrogation"... Ces mots et voix se perdent à la fois dans le silence de la salle, les "Oooooh", "Pfffff" et la voix de la ministre qui reprend le fil de son propos. Les personnes dont on saura par les réseaux sociaux qu'elles sont du SNALC.
Son discours est teinté de remerciements appuyés, d'hommages à tous les acteurs qui ont soutenu, porté la Refondation. "Merci pour l’investissement, le courage de porter la refondation de l’école."
Replace le but premier de l'école :
"Les réussites du quotidien sont celle des salles de classes et des savoir acquis."
Et l'objectif de fond de la Refondation : "La réussite scolaire ne doit plus être l’apanage de quelques-uns mais de tous !"
Précisant : "On change les choses pour deux raisons : quand le but recherché n’est plus atteint : quand le cadre dans lequel on évolue a tellement changé qu’on ne peut pas ne pas en tenir compte."
[il est alors 11h14, il est question du numérique pour évoquer la société qui a changé, la révolution induite par le numérique que nous ne pouvons ignorer]
En conclusion, Najat Vallaud Belkacem évoque les conditions de naissance de l'Humanisme, né à Florence dans la peste, la pauvreté : "à notre tour, ayons de l’ambition"
Il nous faut "réarticuler le passé, le présent, et le futur".
Le ton des deux jours est donc donné : point d'étape de la Refondation : les fondements, l'articulation, les ambitions, les réalisations...
1ERE PLEINIERE – La Réussite scolaire pour tous
Yves Durand, député du Nord évoque son travail avec Françoise CARTRON, qui sera présente plus tard dans la journée et l'idée de départ de cette Refondation : "très grande volonté démocratique ; la réussite pour tous les élèves." Et de remettre dans le contexte d'il y a 4 ans cette évidence qui n'en était alors pas une.
La base de cette Refondation, c'est l’ouverture de l’élite pour tous. Et pour cela, il faut prendre les moyens.
Il insiste : "les mesures sont autant importantes les unes que les autres."
"A nous tous ensemble de redonner le sens et la cohérence. Et en particulier car l’excellence et l’élite commence à l’école maternelle et à l’école primaire."
Florence ROBINE, Directrice Générale de l’enseignement scolaire nous livre sa vision de la Refondation :
"Ecole exigente : de meilleure qualité, plus rigoureuse, dans les apprentissages et les fondamentaux,
Ecole bienveillante : école qui veille bien sur ses enfants et ses élèves : reconnaissance du fait que l’élève est d’abord un enfant : cycle 1 : on a particulièrement porté l'attention sur le parcours des élèves pour faire corps avec les parents,
Ecole en phase avec son temps : tenir compte des comparaisons internationnales : des travaux de recherche - reflexion politique plus en phase avec la recherche,
Donc si on dit les axes pour la refondation :
- Repenser les parcours des élèves,
- Profonde volonté de mieux soutenir les élèves qui en ont le plus besoin
- Question de la formation et de l’accompagnement des enseignants
La réforme de l’éducation prioritaire : voir comment nous pouvons renforcer la collaboration et ne pas laisser les enseignants seuls face aux élèves
Points de progrès : ESPE et liens avec la recherche : attaquer au plus près : comment tirer les meilleurs profits de tout cela ?"
Une question du public : pourquoi n'y a-t-il pas de Lycée en REP ?
Réponse : priorité a été donnée au primaire, au lien école-collège et après, prochainement, effectivement, il faudra se pencher sur les difficultés scolaires et sociales au lycée : axe sur lequel travailler dans les prochaines années.
André TRICOT : professeur en psychologie à l’Espé de Toulouse et chercheur au CLLE
Il explique comment il a collaboré sur l'élaboration des programmes de Cycle 2 : audition de 50 experts : précisant que tout ce qui a été dit par ces experts est public et invitant tout citoyen à voir comment les recommandations ont été suivies.
"Au cycle 2 les élèves ont le temps : il faut prendre le temps de lire et d’écrire"
"Oui les élèves sont différents mais tous sont capables d’apprendre"
Guy CHARLOT : IA Dasen du Nord
Explique que la notion de cycle a été pensée pour la liberté pédagogique d’équipe. "Cycles qui favorisent une meilleure estime de soi, créer une pensée commune entre 1er degré et 2nd degré."
La question du Cycle 2 est de faire réussir les élèves sur les fondamentaux.
Evoque l'opération plus de maîtres que de classes : école bienveillante à l’écoute des élèves : comment on installe les compétences chez les élèves, le travail en équipe / comment les enseignants voient les élèves évoluer. Résultats : 100% d’élèves lecteurs en fin de CE1 !
Comment les familles vivent le dispositif : recréent un lien de confiance avec l’école.
Travail avec la recherche : aide à mieux piloter : voir les erreurs de stratégies.
Viviane BOUYSSE : IG de l’EN
"Développer la scolarité précoce : l’objectif en accueillant des enfants défavorisés : leur permettre d’avoir un parcours de 4 ans au lieu de 3 ans. La question c’est comment en 4 ans on va répondre à ses besoins et lui permettre de compenser les effets possiblement négatifs qu’il peut connaître dans son milieu.
Quels sont les freins ? Spontanément la demande d’école n’émane pas des familles visées.
Il faut rendre l’école maternelle compréhensible, visible, il faut accepter la présence des parents dans l’école : l’école n’est pas menaçante. Les obstacles : le cadre dans lequel on accueille les enfants : ils ont besoin d’espace, de sécurité, d’adultes qui sachent prendre en compte leurs besoins. Des enfants qui parlent pas ou très peu : il faut une expertise particulière. Les moins de 3 ans ne sont pas des bouches trous. Ce n’est pas un mode de garde et aucun manuel n'explique comment faire parler un enfant qui ne parle pas."
"Impacts des changements : on voit comment se mettent en place les nouveaux programmes mais il est un peu tôt pour mesurer les effets.
Sur ce qui change : prise en compte de ce qui était au cœur de cette redéfinition. Les nouveaux programmes rendent possible la redéfinition de l’école maternelle."
Jusque là l’école maternelle était pensée en fonction de la dernière année, préparant au CP. Or maintenant l'école maternelle est pensée sur sa globalité, en cycle.
"Il n’y pas d’abandon de l’ambition : préparer au CP. Mais on a changé la façon de penser l’EM. Parcours : penser la progressivité du tout petit, jusqu’à la fin de l’école Mat : les équipes construisent des progressions, la pédagogie pour les plus petits.
Se soucier d’objectiver les progrès particuliers de ces enfants. Ça n’est pas forcément parce qu’on ne voit pas très vite ce qui change dans les productions des enfants : il faut du temps : on ne voit pas les effets tout de suite mais ce que ça donne dans la durée."
Claude LELIEVRE : historien de l'école :
Origine de la refondation : Xavier Breton : "nous souhaitons changer le terme de refondation pour rappeler clairement que l’école est la priorité de la nation".
"Le thème de la refondation de l’école : la priorité doit être donnée aux fondations de l'école : maternelle, élémentaire puis collège et à ce qui est jugé fondamental : qualité de la formation des enseignants, culture maitrisée par chacun, une attention aux élèves fragiles."
Claude Lelièvre rappelle la priorité donnée à l’élargissement du supérieur et des baccalauréats du temps de Charles de Gaulle dans l'objectif de recruter des élites... !
Blanche LOCHMAN de la société des agrégés pose du public la question-affirmation suivante : Les enseignants sont les grands oubliés, sont-il des exécutants ?
Réponse Claude Lelièvre : « Les enseignants sont des cadres supérieurs et doivent être traités en fonction mais ils ne sont pas en profession libérale »
Grand Débat - Une nouvelle gouvernance avec les territoires
Collectivités territoriales financent 25% de la refondation de l’école
Loi d’orientation dit : relation de partenariat et confiance
Didier JACQUEMAIN président du CAPE délégué général de la fédération nationale des Francas : la société civile
Valérie NOUVEL : (divers droite) vice-présidente de l’association des départements de France
Basculement départements/ministère : on sort d’une vision descendante qui était avant à plus de dialogue : co-construction d’un projet entre le territoire et le ministère : on se parle on construit le projet. Car les élèves ont un projet de vie global qui s’ancre sur un territoire.
Ecole numérique : projet territoire global, d’ensemble. En lien avec la vie des territoire, les écoles primaires, les lycées : approche globale : valoriser ces échanges : vision d’ensemble. Décloisonner l’approche.
Bernard BEIGNIER : recteur PACA
Les cycles s'articulent maintenant sur 6 fois 3 ans. Le recteur doit être le liant dans ce parcours.
Les opérateurs se sont fragmentés : faire prendre conscience aux élèves que l’on va les emmener vers BAC +3 : vision concertée de tout cela entre territoire, MEN…
Ce qui ne passe plus aujourd’hui : il n'est pas acceptable d'entendre "Ce n’est pas de ma compétence".
La fonction maintenant : être un chef d’orchestre pour une musique harmonieuse.
François BONNEAU président (PS) de la région Centre Val de Loire, président délégué de l’association des Régions de France
Comment on fait pour se coordonner quand on est sur un territoire ? Le succès en matière d’éducation ? C’est quand un jeune devient citoyen et trouve sa place dans le monde économique...
Pierre-Alain ROIRON : maire (PS) de Langeais, conseiller régional, président de la communauté de communes Touraine Nord-ouest, président de la commission éducation de l’AMF
PEDT permet d’avoir un vrai dialogue : faire le lien avec les centre de loisirs etc… avancer ensemble
Volonté politique et quelle réalité sur le terrain ?
Quelle place l’école fait à la société civile ?
On n’avait pas prévu d’aller si vite François BONNEAU : pression financière : c’est une difficulté pour les départements : rythme d’investissement pose problème.
Didier JACQUEMAIN : regard positif sur les 3 dernières années : PEDT : il s’est fait et construit du dialogue autour de la question éducative.
Est-ce qu’on en est à un stade où il faudrait faire bouger l’état les collectivités territoriales : est-ce qu’il faudrait faire bouger conseils d‘école pourrait on requalifier leur donner un autre sens pour aller plus loin ? pour sécuriser ? rendre plus efficient, le dialogue qui s’est construit ? Il a été possible pendant ces 3 ans d’apporter notre point de vue.
François BONNEAU : Dans les sociétés modernes : donneur d’ordre et prestataire : ça ne marche pas.
Nous ne sommes pas des sous-traitants. Si on doit porter ensemble une politique éducative alors nous devons penser en même temps les déploiements.
Dans 20 ans : on aura plus une salle à droite une salle à gauche ; on aura des espaces collaboratifs. Numérique : global : pas seulement matériel.
Le 1er aspect : définition conjointe de nos responsabilités et ensuite partage dans la mise en œuvre.
"CAEN : je n’ai jamais autant mal vécu un Conseil Administration de l’Education Nationale : on vient dire qu’on a raison, on ne projette rien, on ne construit rien."
Pierre-Alain ROIRON : si on veut vraiment avancer alors il faut pouvoir dialoguer. La vraie question : est-ce que l’éducation nationale peut rester au même niveau qu’elle est aujourd’hui ? Les rythmes scolaires nous ont permis d’avoir un vrai dialogue.
Recteur : nos instances sont trop formelles. On progresse beaucoup. Quelle est la représentation de la nation ? Elle doit être Jacobine ou Girondine ?
Associations en permanence dans la logique de l’expérimentation : réponses périscolaire avant les rythmes : on doit inventer des formes nouvelles de l’action publique sur l’éducation du fait des 6 fois 3 ans : avancée de concepts : continuité éducative : notions qui sont dialoguées. Là où nous aurions à réfléchir : ce que nous sommes en train de construire avec les parents et les instances éducatives. Ce n’est pas toujours compris par les familles.
Quelle place des familles et des jeunes dans la gouvernance ?
Didier JACQUEMAIN : Il faut leur trouver une place ! sous risque de les perdre ! On devrait livrer annuellement un rapport sur l’éducation aux citoyens comme on le fait sur le traitement des déchets et de l’eau => donner plus de perspective démocratique / partager avec les citoyens ce que nous construisons patiemment avec conviction
Pierre-Alain ROIRON : la place de la collectivité est amoindrie => programmes scolaire nationaux : mairie moins de place que les régions. Non pas que les mairies ne s’intéressent pas. Avoir un certain nombre d’échanges : évolution mais les directeurs d’école n’ont pas le statut que permettrait le dialogue. Avec les mairies c’est les inspecteurs qui dialoguent.
Valérie NOUVEL : c’est à l’école primaire que les parents sont encore très présents. Si on veut remettre les parents et les élèves au cœur de l’école alors c’est bien sur l’école primaire qu’il faut prioriser les actions.
Le recteur nous rappelle : « Les Parents sont le seul vrai problème » c'est là qu’il y a le plus d’inégalités : comment faire en sorte que les parents comprennent le système ? Dans certains endroits : parents hostiles vis-à-vis de l’Education Nationale. Café des parents : efforts considérables à faire...
=> Parents : enjeu d’appropriation démocratique
Exemple d'un lycée à Marseille : 1200 élèves : 22 parents qui viennent voter : comment faire en sorte que les parents s’approprient les enjeux de l’école ?
Didier JACQUEMAIN : Il faudrait créer des espaces où les parents pourraient exprimer leurs besoins de parents. Il n’y a pas de parents qui ne veulent pas que leurs enfants échouent.
Quel espace de rencontre citoyen ? Quel moment créer ?
Comités locaux pour l’éducation ?
Importance de l’orientation choisie……..
Année de non détermination : laisser le temps aux jeunes de préciser leurs compétences
Plénière 2 – Un système éducatif juste et efficace
Françoise CARTRON : sénatrice de Gironde, vice-présidente du Sénat
A la base des refondation : que personne ne soit laissé derrière / ambition d’égalité et de justice / il reste des poches d’inégalités sur lesquelles nous devons nous pencher.
S’il y a une ambition des rythmes scolaires : que tous quel que soit le territoire : rural ou banlieue aient ccès aux activités : remettre de la mixité sociale dans les établissements. On ne se construit que dans l’échange.
Marie-Aleth GRARG, membre du CESE, vice-présidente d’ATD-Quart Monde
Familles en grande pauvreté disent « qu’au moins nos enfants puissent lire et écrire »
Il n’est pas normal que les parcours scolaires montrent des enfants en échec scolaire. Seulement parfois ils arrivent à émerger.
Patrick PICARD directeur du centre Alain SAVARY (IFé/ENS)
Pourquoi une réforme échoue ou réussit ? Le changement c’est comment ?
- Objectifs restreints mais atteignables,
- 1 mobilisation positive des enseignants : appropriabilité de la réforme
- leadership partagé
- des possibilités d’agir
Nous passons dans un système schizophrène : système fort mais qui décrète que la qualité est en bas : articulée par les acteurs locaux.
Vivane ARTIGALAS : présidente départements (PS) des maires des Hautes-Pyrénées
21 mesures par le monde rural septembre 2015 : développement des conventions rurales/montagnes
Refonte de l’offre scolaire pour éviter le drame de la fermeture des classes/écoles quand ça peut être le dernier service public d’une commune.
Françoise MOULIN CIVIL : rectrice de la région académique Auvergne Rhône Alpes
39% de nos collégiens issus de défavorisés Professions Catégories Sociales et 28% PCS donc au total 67% vivent subissent la ségrégation scolaire
Très difficile de faire sortir de l’entre soi !
Françoise CARTRON : L’école c’est acquérir des savoirs et aussi devenir un citoyen libre.
Plus de maitres que de classes : ça se fait pas tout seul : Patrick Picard c’est la qualité de l’accompagnement de proximité que rencontrent les équipes qui fait qu’elles sont capables de prendre en charge le changement de regard.
C’est aussi difficile pour les enseignants que les directeurs d’établissements et inspecteurs : tous ceux qui font la qualité réelle. C’est parce que les personnels sont accompagnés qu’ils arrivent à modifier les regards.
Faire confiance à la professionnalité des professeurs. Le professionnel ne revendique pas que l’autonomie, il revendique l’accompagnement.
80% d’enfants qui ont accès à des activités selon rectrice Auvergne grâce aux rythmes périscolaires.
P Picard : Comment on outille la formation ? Comment on outille l’accompagnement et comment on fait les ponts avec la recherche ?
F Cartron : Les inégalités dans les écoles sont celles que l’on retrouve sur les territoires
ALLOCUTION de François HOLLANDE
Souhaite introduire son propos :
- 4 ans après faire valoir la Refondation et comment elle s’est traduite
- Quel est le fil rouge ?
- Qu’est ce qu’on a voulu faire ? Est-ce qu’il y a une cohérence ? C’est une addition ou une agrégation ?
- Une suite d’annonces ou une volonté qui va au dela du quinquennat ?
Ce n’était pas simplement une priorité pour l’école, ce que j’ai voulu c’est la réussite pour tous
- Faire de l'Education le 1er budget de l'Etat : que l’on puisse y mettre les moyens et notemment dans les quartiers difficiles
- Refondation qui doit aller au-delà du quinquennat
Interview par The conversation FR :
Question : il y a des résistances : rythmes : collèges : loin d’être acquis.
Réponse du président : Compliqué de remplacer les professeurs absents.
Question : Qu’est ce que vous répondez à ces mécontentements ?
Réponse du président : Certains trouvent que ça va trop vite. D’autres pas assez vite. Il y aura toujours des problèmes. On ne fera pas disparaitre les problèmes.
C’était une réalité implacable : les élèves avaient moins dejours d’école que partout en Europe. La 5ème matinée : moyens de donner plus d’heures à l’élève pour travailler. Et donner la possibilité de faire des activités extrascolaires.3 millions délèves participent aux activités. Injustice oui c’est vrai ce ne sont pas les mêmes activités.
Problème du remplacement : nous allons élargir le champs des remplacements de départements en départements, créer un fond de réserve des remplaçants
Concernant la réforme du collège : il est conseillé aux ministres de ne pas faire de réformes. A noter : ceux qui n’en ont pas fait n’ont pas échappé aux manifestations Quel était le constat au collège ? Savoirs fondamentaux pas partagés, beaucoup d'inégalités des collèges et au sein des colleges et une pédagogie qui devait se renouveler.
La réforme : innovation pédagogique : interdisciplinarité, moyens personalisés, renforcement des savoirs fondamentaux : choisir une LV plus tot, mais bien sûr, je l'entends, quand il y a une réforme si importante il y a toujours des inquiétudes. C’est une bonne réforme. Il nous faut aller jusqu’au bout et lui donner toute sa place et toute sa chance.
Question : L’école comme le collège sont aux prises avec une certaines forme de violence. Perte de valeurs. – Valeurs républicaines : comment l’école peut transmettre ces valeurs ?
Réponse : ça a toujours été le rôle de l’école : former des citoyens et les forger aux valeurs de la république. Volonté dès la fin du 19ème.
[il est question de la minute de silence en janvier 2015 et des réactions des élèves]
Volonté de l’éducation aux médias et à l’esprit critique
Il n'y a pas que le jeune concerné par l’EMI…
Qu’est ce qui se trouve sur des réseaux et mérite vérification ?
Le rôle de l’enseignant : dire le juste, le vrai et éduquer le jeune à la compréhension, au décryptage des réseaux sociaux. Dans toute la société nous devons avoir cette exigence. Lourde tache sur nous faisons reposer sur les enseignants. Nous pesons qu’ils sont esssentiels dans la république. Ils ont à être la république.
Ce qui fait la différence entre les pays : la qualité du savoir et de l’excellence La compétition n’est pas que sur le salaire elle est sur le savoir faire et l’exercice des métiers de demain.
C’est aussi un enjeu de ce que la refondation doit porter.
On assigne à l’école l’égalité. La place que l’on donne à l’école va être celle que l’on va assigner à la France dans les prochaines années. On ne peut pas accepter qu’ily ait un gachis humain : 20% de dechet humain. Notre responsabilité et notre devoir : faire en sorte que la France à travers sont école puisse être à son plus haut niveau international
La dépense éducative n’est pas une dépense de fonctionnement mais d’investissement.
Il faut cette projection : en matière de numérique : des choix faits sont majeurs : en 2018 tous les élèves seront équipés.
Y avait deux manières de faire : fournir l’équipement et rien d’autre : je l’ai éprouvé en Corrèze et une autre manière est possible : prendre plus de temps et y mettre les moyens. Objectif conduire plus de lycéens vers l’université.
On ne peut accepter que des jeunes soient amenés dans les filières où ils n’ont aucune chance de réussir.
40 000 étudiants supplémentaires par an en France…….
Mettre le système d’enseignement au service de l’économie c’était pas si simple au début du quinquénat...
Pourquoi rendre des comptes ? Si on attend des critiques on peut avoir son lot...
Les parents se demandent : qu’est ce qui a changé pour mon enfant ?
Les enseignants se disent : qu'est ce qui a changé à ma classe surchargée ?
Quel est le fil rouge ? Quelle est la cohérence ?
C’est pas juste y avoir mis les moyens. C’est de dire à la société française :
"Ayez confiance en votre école. Les enfants ayez confiance en l’école qui vous prépare. Les parents ayez confiance. Les enseignants ayez confiance en tous ces soutiens que la République vous apporte."
Faire en sorte que les générataions futures se disent que ceux qui étaient en responsabilité avant aient fait leur devoir.
http://www.education.gouv.fr/pid29462/la-refondation-de-l-ecole-de-la-republique.html