... que je me suis questionnée sur la manière apaisée qu’avaient les enseignants présents, de découvrir des outils paraissant en parfaite adéquation avec leurs besoins. J’ai aussi perçu pourquoi certains ont parfois du mal à accepter les usages numériques.
L’équipe du Louvre et des éditions Hatier
L’enseignement de l’histoire des arts est relativement récent et obligatoire pour tous les élèves de l’École primaire, du Collège et du Lycée (voies générale, technologique et professionnelle). C’est un enseignement fondé sur une approche pluridisciplinaire et transversale des œuvres d’art qui implique la conjonction de plusieurs champs de connaissances. Ce n’est donc pas simple comme postulat de départ.
Le temps dévolu est réduit à 20 heures, temps très court pour une découverte culturelle approfondie. De plus, les compétences requises pour cet enseignement nécessitent du matériel pédagogique, des documents et des reproductions de grande qualité, numérisées ou éditées sur support papier.
La mise en place d’un système de médiation
En fait un système de médiation s’est mis en place, facilitant la tâche des enseignants, édition de programmes et d’outils complexes, adaptés, une « mise en proximité » des œuvres apportant plaisir aux élèves et je pense aussi aux enseignants.
Les Musées accompagnent véritablement aujourd’hui les enseignants et les médiateurs, exportent ainsi leur savoir-faire, la force de leurs collections par « cette présence quotidienne des œuvres d’art à l’école par le biais des reproductions sur des supports variés, cartes, affiches ou écrans ».
Le Louvre notamment - avec les Musées nationaux - s’est donné une mission éducative et offre une variété d’approches qui offrent événements, dossiers, activités ludiques, une expertise utile à ceux qui éditent pour le besoin des enseignements. Ils constituent des équipes mixtes avec des enseignants, formateurs pour concevoir des outils adaptés. C’est ainsi que Hatier peut aujourd’hui proposer des mallettes dédiées au primaire avec 10 œuvres présentées de manière chronologique, de la préhistoire à nos jours, l’art et ses lieux, les chefs d’œuvre, l’art et son temps, parfaitement adaptés aux besoins des enseignants et des élèves. Présentation vidéo.
En consultant ses outils remarquables et remarquant l’enthousiasme des personnes à l’occasion de cette présentation, je constate que toutes les conditions sont réunies pour qu’un enseignement se mette en place : un cadre interministériel qui détermine les objectifs, des experts dans le domaine concerné, une concertation étroite avec le milieu enseignant, une édition de grande qualité, des outils variés multi-supports, des œuvres accessibles en présentiel et à distance. Rien de nouveau me direz-vous ? Certes.
La nécessité des médiations en éducation
Je souhaite souligner la nécessité des médiations en éducation. Elles me semblent essentielles. Chaque fois que l’école s’ouvre, domaine des sciences, de la culture, des métiers, de l’information… il y a cette nécessité. L’enseignant ne peut être expert dans tous les domaines et il construit aujourd’hui des parcours avec de nombreuses médiations dans le monde des arts ou celui des sciences notamment. Il les construit également lors de projets européens, de projets cinéma, ou des préparations aux parcours professionnels.
Cette semaine commence la semaine de la presse à l’école et là encore on trouvera des outils et des démarches spécifiques proposées par le CLEMI, les médias et des associations.
C’est bien au-delà de cette semaine là qu’il faudrait aller car le monde numérique présent dans nos usages quotidiens nécessite, chacun le sait, une approche différente de l’accès aux informations et aux connaissances.
Alors comment assurer les médiations nécessaires pour le numérique à l’école ? Nombreux sont les enseignants qui aujourd’hui intègrent outils et approches nouvelles. Ne font-ils pas eux aussi partie des experts ?
Approche inter ministérielle ? Equipes constituées en intégrant des formateurs et des enseignants qui ont expérimenté en la matière (Au sein du Conseil Numérique Educatif ?), outils conçus en intégrant « un programme » ne mentionnant pas uniquement des enjeux, des savoir-faire avec des outils, mais également l’appropriation d’une culture informationnelle ?
Outils facilitateurs ? Il est nécessaire de faciliter la tâche des enseignants et non de la complexifier. Lorsqu’on a les outils et le THD partout ce qui est loin d’être le cas, construire ses cours avec de nouveaux outils, logiciels et ressources en ligne, produire, mutualiser, s’exposer en mettant ses cours à la disposition de chacun et des parents…Rôle complexe.
Médiateurs des flux informationnels ? C’est toute la relation aux enseignants documentalistes au sein des établissements qui doit évoluer. Leur rôle est fondamental. Comment créer des synergies ?
Avoir du temps ? Les enseignants réclament de la formation. Il aurait été souhaitable de conjuguer les besoins des enseignants et des enfants dans un temps revisité par la modification des « rythmes scolaires » (expression datée…mais c’est un autre sujet)
Avoir du plaisir ? Oui du plaisir à apprendre pour les élèves et aussi pour les profs qui doivent eux aussi pouvoir apprendre dans un flux informationnel, sélectionné et présenté avec les moyens techniques actuels.
C’est donc au Louvre, dans ce haut lieu de médiation culturelle que j’ai senti encore une fois le poids de la mise en œuvre des changements. Et le poids bénéfique du temps, à condition de s’y mettre…vite.
Dernière modification le mercredi, 19 novembre 2014