Le débat, animé par un rédacteur de We Demain
Il regroupait :
- Laurence DEVILLERS, spécialiste des interactions homme-machine, professeur d’informatique a l’université Paris-Sorbonne, et chercheur au (Limsi) du CNRS,
- Camille MORVAN, fondatrice et PDG de Goshaba,
- Cédric VILLANI, mathématicien et député de l’Essonne,
- Alain JUPPÉ, président de Bordeaux Métropole, maire de Bordeaux et ancien Premier ministre.
Comment vivrons-nous en 2050 ?
Quelques inquiétudes ont été énoncées : santé, éducation, emplois, vie privée, déplacements, éthique puisque nous seront connecté(e)s, partout et tout le temps et que le « Dadaïsme » sera au centre de notre société. Les relations entre l’Intelligence Artificielle et l’Intelligence Humaine ont été souvent évoquées.
Laurence Devillers, ayant publié un ouvrage : (2017) "Des *robots et des hommes : mythes, fantasmes et réalité", Paris : Plon - (ISBN 978-2-259-25227-0), une HDR (2006) "Les émotions dans les interactions Homme-Machine : perception, détection et génération”, Habilitation à Diriger des Recherches en Informatique de l’Université Paris XI, Orsay, décembre 2006 , une thèse (1992) “Reconnaissance de parole continue avec un système hybride neuronal et Markovien”, Thèse de Docteur en Sciences, Spécialité Informatique, Orsay, novembre 1992, pose immédiatement la nécessité d’aider les enfants dans l’éducation et d’aborder les problèmes de l’éthique liant l’IA.
Camille Morvan, co-fondatrice et co-directrice générale de Goshaba : https://goshaba.com/ indique que la future IA peut faire peur mais cela se discute.
Cédric VILLANI, député, dont le rapport sur l'intelligence artificielle (IA) a été rendu public mercredi 28 mars 2018.
Rapport de Cédric Villani : donner un sens à l'intelligence artificielle indique que cette stratégie concerne la France et l’Europe, mais que sa mise en œuvre est …un cauchemar.
Dans ce contexte quelle sera la place de l’IA dans 30 ans ?
Quelques affirmations et réflexions des intervenents
Cédric Villani pense que l’IA est différente de l’Intelligence Humaine. Ensemble, elles renforcent les ptentialités. La numérisation est déjà présente dans l’emploi. L’IA se fera avec le concours des professionnels et il faut articuler : l’expérimentation, le partage et la souveraineté de l’humain et des Elus de la société.
Laurence Devillers intègre la souffrance au travail et une réelle nécessité de l’expérimentation doit être assurée. Les machines donnent des choses nouvelles.
Camille Morvan indique que l’IA est déjà présente dans notre quotidien et qu’il faut intégrer les algorithmes et les données du Big Data. Les algorithmes d’aujourd’hui sont nourris par les données que nous fournissons.
Alain Juppé s’interroge sur l’emploi et sur l’emploi plus faible des femmes par rapport à l’emploi des hommes. La machine va-t-elle devenir « humaine » ? Et quelle régulation des données personnelles va-t’il exister avec l’application de la RGPD ?
Cédric Villani confirme que le développement des algorithmes existe depuis longtemps et ils sont publics et souterrains. L’exemple de l’Estonie le prouve.
Pour l’emploi nous avons besoin de formation et plus de développeurs dans les sciences sociales, sur les usages et les formations, car cela se décline sur les usages. La créativité articule ce qui reproduit les humains, l’exemplarité et l’exploration des possibles (comme dans le jeu de Go).
On a besoin d’experts mais aussi des métiers « classiques ».
Laurence Devillers indique que les systèmes « perçoivent », les machines « apprennent ». Les machines n’ont pas d’émotions, mais il faut néanmoins s’en occuper. Il faut faire de l’éthique ET se battre pour une place plus importante des femmes dans l’IA et ainsi concevoir une vraie collectivité mixte. Il faut des grandes pratiques et la créativité sera positive avec les machines.
Camille Morvan pense que la RGPD est insuffisante et que les métiers sont et seront transformés mais pas forcement disparaitre.
Intelligence Artificielle dans " la ville intelligente ":
Cela implique, la construction dans les usages.
La mobilité avec des services : véhicules autonomes suivant les demandes, la communication entre tous les véhicules, le transport en commun partagé et intégrer dans la stratégie à développer, la ville, les villes, l’agglomération et les villes d’autour.
Il s'agit d'organiser l’information entre le politique et les citoyens.
La mobilité via des applications type Wase résout les déplacements mais interroge les habitants de certaines rues qui voient la circulation s’imposer. La protection des données personnelles (caméra, capteurs, reconnaissance faciale,…) impose une régulation. L’IA est-elle au service de l’humain ou c’est l’inverse qui s’annonce ?
Les personnes intervenantes confirment la reconnaissance faciale…partout et pas seulement en Chine ou au Japon. C’est une réalité « mondiale ». Qui prend les décisions : la machine où l’humain ?
Les GAFA, les BATX ou les politiques ?
La question de la gouvernance de l’IA se pose.
Les questions posées par la salle ont été révélatrices des interrogations en cours :
- Comment les femmes s’intègrent dans le monde à venir ?
- Comment l’école reste au centre du monde de demain ?
- Comment le rapport de Cédric Villani va permettre à la France d’être un acteur important de l’IA mondiale ?- Comment l’IA fonctionne avec les mathématiques et le codage ?
- Comment seront les métiers futurs ?
- Comment traiter le transhumanisme ?
- Comment les Smart City s’imposent dans le futur ? Hommes ou machines ?
- Comment les politiques peuvent rester maitres de notre avenir ?
Plusieurs réponses et propositions émises :
- Il faut enseigner les principes plus que les codes.
- Oui l’école est au centre de cette transformation, et cela dès le Cours préparatoire.
- L’enseignement des algorithmes commence dès le CP et c’est un état d’esprit plus qu’une technique.
- Acquérir de bonnes bases techniques rassure.
- L’IA n’est pas simplement pour les experts, c’est une question de société globale.
Quelques annonces :
- La ROBOCUP 2020 aura lieu à Bordeaux du 23 au 29 juin 2020.
- L’éthique est au cœur du développement de la société. Elle sera aussi bien dans les débats de l’UNESCO que du G7 en 2019 à Biarritz.
Il ne faut pas oublier que L’INTELLIGENCE HUMAINE, c’est encore mieux que l’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE !
L'enregistrement
Dernière modification le lundi, 18 février 2019