Lycée Saint-Jacques-de-Compostelle (Poitiers) : l’enjeu décisif du numérique dans l’éducation et la formation
Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Jean-Louis Nembrini, vice-président du Conseil régional en charge de l’Education et des Lycées, et Mathieu Hazouard, conseiller régional délégué au Numérique, sont venus au lycée Saint-Jacques-de-Compostelle, à Poitiers, où ils ont fait un point sur la rentrée de l’établissement avec l’équipe de direction, et où leur a été présenté le “jumeau numérique”.
Plus de 1000 élèves dans l’établissement
L’ensemble scolaire privé Saint-Jacques-de-Compostelle se compose d’un lycée général et technologique, d’un lycée professionnel et d’un centre de formation. Il compte 1003 élèves dans ses effectifs. Les formations proposées relèvent de quatre domaines principaux : commerce, gestion-administration, eau-chimie, santé-social, esthétique.
Pour l’année 2020, la Région a versé au lycée une contribution forfaitaire de fonctionnement de 1 021 490 euros, ainsi qu’une subvention d’équipement pour l’acquisition de matériel pour la formation tertiaire de 23 382 euros.
Les BTS y sont tous proposés en apprentissage, ainsi que la mention complémentaire “Aide à domicile”. Les effectifs lycéens sont en hausse pour 2020-2021, ainsi que le nombre d’apprentis.
Des échanges sur le thème “Jumeaux numériques et rénovation de la voie professionnelle” ont également eu lieu.
Une innovation pédagogique unique en France : le jumeau numérique !
En partenariat avec la start-up angoumoisine Iteca - qui est un éditeur de logiciels au service de l’industrie du futur, basé sur trois piliers technologiques que sont l’intelligence artificielle, la réalité augmentée et la réalité virtuelle - des cours pratiques sont réalisés avec un jumeau numérique (réplique en réalité virtuelle d'un process) utilisé à des fins pédagogiques. Ce dispositif est unique en France, et permet par exemple de réaliser des manipulations de matières dangereuses sans risque.
Bientôt une feuille de route régionale “Numérique pour l’éducation et la formation”
Lors de la prochaine séance plénière du Conseil régional, le lundi 5 octobre, une feuille de route régionale relative au numérique pour l’éducation et la formation pour les années 2020-2021 sera proposée, dans le cadre du Plan de relance régional.
Le confinement de la crise sanitaire liée à la Covid-19 et le principe de continuité pédagogique ont en effet révélé au grand jour la nécessité absolue d’accélérer la transformation numérique de l’éducation et de la formation. Alors que la rentrée scolaire est effective, l’éducation et la formation deviennent de plus en plus hybrides, entre enseignement en présence et à distance. Il est indispensable d’accompagner les acteurs de la formation à prendre le virage du numérique et adapter leur ingénierie pédagogique en exploitant au mieux les opportunités offertes par le numérique.
La Nouvelle-Aquitaine est la troisième région en technologies numériques pour l’éducation et la formation, et compte sur son territoire - en particulier autour de Poitiers - les principaux opérateurs de l’Éducation nationale, une communauté de près de 100 entreprises, et des laboratoires renommés en la matière. L’enjeu est ainsi de structurer une nouvelle filière économique, la rendre plus solide et robuste et renforcer l’attractivité du territoire néo-aquitain en en faisant un terrain d’expérimentation.
Pour finir, la Nouvelle-Aquitaine souhaite se positionner pour développer un numérique pour l’éducation et la formation qui contribue à la souveraineté des propositions éducatives françaises.
La Région Nouvelle-Aquitaine s’engage à œuvrer pour être un territoire d’innovation et d’expérimentation en matière de numérique éducatif.
Son plan d’actions pour la période 2020-2021 est organisé autour de trois grands objectifs :
- Consolider la filière numérique pour l’éducation et la formation régionale ;
- Accompagner la transformation numérique des acteurs de la formation ;
- Fédérer et coordonner l’éco-système régional du numérique pour l’éducation et la formation.
Lycée Jean Garnier à Morcenx : comment un chantier de restructuration devient un outil pédagogique
Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, et Jean-Louis Nembrini, vice-président délégué à l'éducation et aux lycées, ont visité le lycée Jean Garnier vendredi 18 septembre 2020 à Morcenx-la-Nouvelle.
Le lycée professionnel Jean Garnier est un lycée des métiers du bâtiment. Il est implanté à proximité immédiate du CFA du BTP (établissement privé accueillant en partie des formations conventionnées avec la Région) et du collège Henri Scognamiglio.
Le lycée Jean Garnier accueille environ 230 apprenants (90% de garçons), dont 60 apprentis dans des formations allant de la 3ème prépa métiers jusqu’au BTS Bâtiment, en passant par des CAP, BP et Bac Pro dans une douzaine de spécialités (isolation, air conditionné, carrelage, piscine, gros œuvre…). Il dispose depuis 2017, d’une ULIS Pro à destination de jeunes en situation de handicap.
Les faibles effectifs dans les Bac Pro « Technicien en installation des systèmes énergétiques » et surtout « Technicien de maintenance des systèmes énergétiques » a conduit cette année à regrouper les 2ndes des 2 spécialités en vue de la mise en place de la « famille de métiers du numérique et de la transition énergétique » à la rentrée 2021.
Le lycée bénéficie de la forte implication de la Région (il a reçu des éléments du plateau pédagogique Bois du lycée Tazieff en 2018) et de partenariats avec les entreprises locales.
La restructuration totale de l’atelier existant (5 400m2) est programmée intégrant le pôle technologique commun et les plateformes, énergétique, maçonnerie-gros œuvre, et finitions ; une extension sera réalisée, intégrant le pôle bois charpente menuiserie, l’administration des ateliers et le CFAIB (CFA Industries du Bois - 2 610 m2).
Le pôle Bois a été déplacé en raison des nuisances sonores liées à la pédagogie. L’atelier est prépondérant dans l’enseignement du lycée et doit être adapté à l’évolution de la pédagogie. Un groupe de travail s’est réuni 10 fois pendant les études pour assurer la cohérence vis-à-vis de la pédagogie, le confort d’occupation et la durabilité des espaces.
L’opération comprend entre autre, la réalisation de 2 forages géothermiques (un doublet) venant remplacer à 96% le gaz naturel pour le chauffage du lycée. Cela permettra de diviser par 8,5 (-88%) les émissions de CO2 (objectif -9 430 tonnes en 2050). Cela génèrera aussi une économie de 1,6 M€ (-43%) sur la même période, avec un temps de retour sur investissement de 9,5 ans.
Le confort thermique en sera aussi amélioré grâce au processus de geocooling (transfert des frigories du sous-sol vers le LP pendant l’été).
Cette démarche collaborative a été rendue possible par la maquette numérique 3D à tous les stades du projet.
Une première réunion de présentation de la démarche a eu lieu avec les professeurs du lycée qui vont intégrer le BIM (Building Information Modeling, processus intelligent basé sur un modèle 3D qui offre aux professionnnels de l'architecture, de l'ingénierie et de la construction les informations et les outils nécessaires pour planifier, concevoir, construire et gérer plus efficacement des bâtiments et des infrastructures) dans leur pédagogie. Dès le début des travaux, les élèves pourront suivre l’évolution des plans d’exécution à partir du projet de restructuration extension du lycée.
Le maître d'œuvre a présenté le projet de restructuration des ateliers visités, avec utilisation de la démarche BIM. La projection de la visite virtuelle des futurs ateliers, plans en 3D a été suivie de la présentation par l'enseignant en BTS de l'exploitation pédagogique de cette démarche.
A noter qu'il s'agit du premier chantier sur l'académie de Bordeaux pour lequel ce processus est utilisé. Cette méthode permettra d'obtenir une maintenance plus efficiente des bâtiments.
Montant du projet de restructuration et extension des ateliers : 11 M€ financés par la Région. Les études permettant de lancer la consultation travaux auprès des entreprises est finalisée. L'appel d'offres est en cours. Le début des travaux est prévu pour février 2021, pour une durée de chantier de 30 mois.
Six des 18 lycées landais sont actuellement en pleine mutation énergétique
Le lycée de Borda a, avec l’opportunité d’une eau thermale (environ 58°C), lancé les travaux nécessaires pour une réduction des émissions de CO2 de plus de 90 %, et de sa facture de plus de 50 %.
Le lycée Frédéric-Estève a l’objectif de substituer le gaz naturel par de la géothermie.
Le lycée Saint-Exupéry, déjà en géothermie depuis 2011 (lycée pilote en la matière) bascule sur un équipement nouvelle génération.
Le lycée Jean-Garnier allie son PPI à un nouveau moyen de chauffage sur doublet géothermal.
Le lycée Haroun-Tazieff, objet d’un important PPI de restructuration, passera à la géothermie sur doublet. L’opération est en cours de réalisation pour un budget de 569 000 € TTC.
Le lycée “Sud des Landes”, dont le choix énergétique fut tranché par la Région, ambitionne un fonctionnement sur doublet géothermal.
Ces six opérations en cours visent plus de 300 000 € TTC/an d’économies d’énergie pour un bilan CO2 allégé de plus de 86 %, avec un temps de retour sur investissement de 11 ans et un temps de retour carboné inférieur à 6 mois.
Dernière modification le samedi, 10 septembre 2022