Trois tables rondes ont permis de prendre conscience du nombre important de questions et d’harmonisation entre les différents acteurs, en France, au Canada, dans la Francophonie sur les offres de programmes éducatifs. Michelle Laurissergues, présidente de l’An@é a animé ces trois rencontres.
1 – Les plateformes éducatives numériques
On l’oublie facilement mais la télévision a été pensée, à son origine, comme un média éducatif. Pas étonnant dès lors qu’à l’heure où les plateformes éducatives digitales fleurissent, les diffuseurs aient développé́ les leurs pour offrir aux élèves et aux enseignants des contenus pédagogiques et innovants. Comment se pré́sentent-elles ? Quelles sont leurs valeurs ajoutées ? Quelles sont les stratégies des diffuseurs ?
Quel est l'intérêt grandissant des diffuseurs audiovisuels pour les contenus éducatifs. Quelle légitimité ont-ils? Quels sont les contenus proposés? Comment sont-ils conçus?
L’adéquation aux usages
Caroline Ghienne, Educ'Arte, Amel Cogard, France Televisions Education,
Michelle Laurissergues Educavox, Dominic Desjardins ONF, Glenn O’ Farrell TFO connexion skype
Amel Cogard (France Télévisions Education) propose la nouvelle version du site.tv offre, 100% gratuite, au service de l’éducation intégrant de la vidéo et de l’audio, en partenariat avec Canopé et les acteurs de l’audiovisuel public : Ina, Arte, RFI, TV5 Monde.
http://www.edutheque.fr/utiliser/sciences-humaines-et-sociales/partenaire/lesitetv.html
Francetv éducation c’est une offre numérique éducative à destination des familles entièrement gratuite qui s’adresse aux 3 -18 ans, proposant une expérience axée sur la vidéo et le jeu pour favoriser des interactivités.
Caroline Ghienne présente Educ'Arte, un service pédagogique à destination des enseignants et de leurs élèves, donne accès à un site de vidéo à la demande proposant plus de 650 documentaires et magazines d’ARTE (soit plus de 350 heures de vidéos), en versions française et allemande, couvrant toutes les disciplines, de l’école primaire au lycée
Il offre aussi des outils pour intégrer ces contenus dans des supports pédagogiques (outil de découpe et d’annotation des vidéos, création de cartes mentales, réseau social intégré permettant aux enseignants de partager leurs créations entre eux).
Accessible à domicile, en classe ou au CDI, sur tous les supports (ordinateurs, tablettes, smartphones), ce service s’adapte à la pluralité des usages des enseignants et des élèves. Il utilise les potentialités offertes par le numérique pour améliorer la diffusion du savoir et de la culture auprès du public scolaire.
Une phase d’expérimentation d’Educ’ARTE a été lancée en mars 2016 au sein de près de 120 lycées, collèges et écoles pilotes dans six académies (Strasbourg, Nancy-Metz, Paris, Créteil, Aix-Marseille et Reims). Elle prendra fin en juin 2017. L’objectif de cette expérimentation est d’obtenir un retour des utilisateurs concernant les fonctionnalités pédagogiques et les modalités d’utilisation du service. Des améliorations seront apportées au service d’ici sa commercialisation officielle, en septembre 2017.
L’expérimentation a été étendue à l’Allemagne en novembre 2016. Un total de 136 établissement répartis sur 10 Länder se sont portés volontaires pour participer à l’expérimentation. Au terme de l’expérimentation en Allemagne, une déclinaison allemande du service sera envisagée.
Glenn O’ Farrell (TFO) - basé en Ontario propose la plateforme Idello offrant des services de programmation éducative en français, grâce à la télévision, aux nouveaux médias et à d’autres technologies de communication. https://www.idello.org/fr
Nous reviendrons sur cette présentation, la liaison entre le Canada et Biarritz n’ayant pas permis des échanges audio de qualité.
2 - Feedback sur le projet "Ecole des Océans"
Dominic Desjardins, ONF et Michelle Laurissergues, animatrice
Avec Dominic Desjardins (ONF). Comprendre pourquoi l'ONF (Office National du Film du Canada) a choisi d'utiliser la réalité virtuelle dans un projet éducatif, comment cela fonctionne-t-il dans l'ensemble du "cours" (l'expérience dure 45 minutes en tout avec un mélange de vidéo et de réalité virtuelle, qui permet aux élèves d'être proactifs pour aller chercher l'information et bâtir des hypothèses).
Quelle a été la réception du projet qui a circulé au Canada, et aussi en France (la semaine qui précède le festival), tant auprès des élèves que des enseignants? Quelles ont été les difficultés rencontrées? Ce type de format va-t-il se multiplier dans l'avenir?
http://www.oceanschoolproject.ca/new-index#survol
Parcours éducatif destiné aux jeunes de 11 à 15 ans, axé sur le programme scolaire et la démarche d’investigation et composé de 32 expériences d’apprentissage intégrant des courts métrages, la réalité virtuelle (RV) et le cinéma à 360°, des webinaires et des ressources éducatives connexes.
Présent à Eidos, Dominic Desjardins a captivé les enseignants venus découvrir cette approche.
« École des océans 360° » est offert par visiocasque, sur les tablettes, les téléphones intelligents et les navigateurs dotés de l’interface de programmation WebVR. Les utilisateurs explorent des environnements immersifs.
3 - Quelles (nouvelles) technologies pour quels besoins pédagogiques ?
Le digital investit l’école. Internet, tablette, réseaux sociaux, réalité́ virtuelle sont désormais les nouveaux auxiliaires éducatifs. Pour répondre adéquatement aux besoins pédagogiques, les contenus devront s’adapter aux élèves, en prenant en compte leurs niveaux, leurs compétences, leurs difficultés. Et pour cela, les secteurs éducatifs, audiovisuels et technologiques apprennent à collaborer.
Quelle est la pertinence des "nouvelles technologies" dans l'apprentissage: la réalité virtuelle (ou autre techno) est-elle la réponse pour une meilleure approche pédagogique? Ces techno suscitent-elles plus l'intérêt (et donc l'attention) des élèves? Favorisent-elles donc l'apprentissage? Dans une approche plus prospective, comment les nouvelles technologies peuvent-elles apporter une personnalisation de l'éducation (plus souple et adaptée à chaque profil d'élève)
Josette Normandeau (Ideacom: http://ideacom.tv), Jeremy Friedberg (Sponge lab, www.spongelab.com/index.cfm), Hélène Zemmour (TV5MONDE), Mireille Lamouroux (Eduthèque), Jérôme Lecanu (Canopé) sont invités à échanger autour des stratégies des offres éducatives.
Hélène Zemmour, Directrice du Numérique, TV5Monde présente l'offre d’accès à l’actualité « 7 jours sur la planète », avec de surcroit, l'application mobile 7 jours pour les opérateurs TV (box) permet d'apprendre et d’enseigner le français sur son écran TV à partir de sa télécommande
Le webdocumentaire "Parlons français c'est facile", né grâce à un appel d'offres du ministère des affaires étrangères, et réalisé en partenariat avec l'Alliance française, l'Institut français, le CIEP... http://apprendre.tv5monde.com/fr/apprendre-francais/tout-savoir-sur-apprendre-le-francais-avec-tv5monde
TV monde c’est l’accès à l’actualité francophone, à des accompagnements pédagogiques, des dossiers par thème, par publics spécifiques avec des vidéos à didactiser, des fiches pédagogiques…Un monde d’actualités, un monde de cultures à découvrir
Jeremy Friedberg, présente Sponge lab, avec une plateforme centre sur le jeu et l’utilisation des données pour évaluer et conceptualiser de Nouvelles approches.
www.spongelab.com/index.cfm http://www.spongelab.com/landing/
Utiliser des jeux pour enseigner n'est pas un phénomène nouveau; Cependant ils sont là, utilisés pour enseigner la pensée critique, la prise de décision, la créativité et la communication. Ces jeux doivent être contextualisés par l'enseignant.
Ce qui semble particulièrement intéressant, c’est que les données recueillies à partir de jeux numériques peuvent être utilisées pour personnaliser l'enseignement pour les élèves qui sont bloqués sur certains concepts. Ainsi par les données, une nouvelle conception du jeu peut naitre qui prend appui sur les pratiques des joueurs.
Josette Normandeau (Ideacom: http://ideacom.tv), Jeremy Friedberg (Sponge lab, www.spongelab.com/index.cfm), Hélène Zemmour (TV5MONDE), Mireille Lamouroux (Eduthèque), Jérôme Lecanu (Canopé), Michelle Laurissergues, Educavox
Les stratégies
Il est fort important d’entendre tous ces responsables, producteurs de contenus présenter leurs produits et leur démarche. Certains s’appuient sur les chaines de télévision, locales, nationales où internationales. D’autres utilisant les réseaux sociaux et les capacités offertes par le numérique. Les tablettes, les téléphones intelligents s’imposent pour communiquer et ainsi utiliser les programmes des médias présents. D’autant plus que la réalité de leur utilisation dans et hors l’école est réelle.
On a pu observer que la stratégie éditoriale de ses fournisseurs de programmes, de films, de documentaires est axée sur ses usages réels des « formés », des plus jeunes aux étudiants. Réponses publique et/ou privée sont complémentaires. De vraies différences ne sont pas perceptibles et au contraire des accords s’organisent souvent.
De réelles stratégies d’alliance se développent on le voit dans les accords passées entre les différentres éditions des chaines télévisions.
On le voit aussi avec les différents services publics ou les partenariats apportent complémentarité de compétences, de canaux de diffusion, de supports de formation. Jérôme Lecanu, qui développe les contenus transmédia à Canopé le démontre. Ce réseau offre un accompagnement dans chaque département notamment avec "les ateliers".
A l’évidence les besoins pédagogiques changent, les « logiciels » de l’enseignement bien évidemment.
Il est intéressant d’observer comment les agrégateurs de ressources, la multiplication des offres numériques sont devenus incontournables pour l’éducation tant des élèves, que des enseignants...et des parents.
Le dynamisme des fournisseurs est bien présent.
Sans doute des accords éditoriaux sont à bâtir et les relations entre les services de l’éducation et les systèmes d’offre d’informations et d’analyse de notre monde en transformation sont essentielles. La somme étonnante des ressources disponibles via les médias et les outils numériques obligent les institutions à s’ouvrir à des ressources accessibles partout, conçues avec des technologies de plus en plus adaptées aux publics et aux besoins.
Le FIPA montre que les professionnels sont prêts à prendre en compte la révolution numérique.
Il reste à s’interroger sur la diffusion de ces programmes au cœur de la classe : absence de Très Haut Débit partout, manque de matériels, insuffisance d’accompagnement généralisé à l’intégration de ces ressources, autant de freins à leur utilisation.
Intégrer les ressources dans un contexte de cours pose aussi la question du temps de l’enseignant, celle du temps des séquences de cours et des espaces dédiés dans les établissements. L’utilisation des données comme moyen d’observation et d’évaluation des pratiques semble être une piste prometteuse pour individualiser les apprentissages, tout du moins de définir des produits plus adaptés aux démarches des élèves.
Comment les producteurs de contenus accompagnent la mutation numérique de notre société ?
L’accès à des contenus de qualité étant offert à toutes les communautés éducatives, comment l’enseignant se place-t-il dans cette société connectée ?
Mireille Lamouroux, pour le Numérique Educatif du Ministère montre comment les enseignants peuvent désormais profiter d’un moteur de recherche dans tous les espaces des partenaires depuis le portail Éduthèque.
Ce service s’adresse à tous les enseignants du premier et du second degré et leurs élèves. Il rassemble des ressources pédagogiques structurées avec de grands établissements publics à caractère culturel et scientifique. La direction du numérique pour l’éducation créée au mois de mars 2014, met ainsi en synergie tous les acteurs et partenaires du numérique et des systèmes d’information et offre.
Se rencontrer, imaginer, innover, structurer, rendre accessible et efficace !
Comment l’enseignant s’empare-t-il de ces offres ? Et comment l’enfant peut-il seul, sans démarche d’accompagnement à la maison, entrer dans ces programmes et en tirer bénéfice ?
N’oublions pas, nous sommes dans une société en rupture mais elle a un héritage. Comment gérer l'ensemble ? De nombreuses questions restent en suspens. Cependant, ces rencontres permettent découvertes, rencontres et projets !
Sn savoir plus sur le FIPA, " 6 jours de festival où se rencontrent professionnels, créateurs, public et étudiants pour découvrir le meilleur de la télévision d’aujourd’hui et imaginer celle de demain. 6 jours de regards lucides, indépendants et exigeants, d'approches sensibles et révélatrices du monde actuel dans ses diversités. " http://www.aquitaineonline.com/actualites-en-aquitaine/euskal-herria/3305-fipa-festival-international-de-programmes-audiovisuels-biarritz.html
Marcel Desvergne et Michelle Laurissergues
Dernière modification le jeudi, 16 mars 2017