Ce format riche en échanges et en convivialité est l'occasion idéale :
- de mettre en débat et enrichir les travaux des labs thématiques du think-tank
- de réunir une très grande diversité d’acteurs.rices issus de types d’organisations très différentes de l’économie et des territoires, de la science et du monde associatif (et ESS)
- d'assister à des pitches (mini-conférences) d’experts, de responsables publics et privés, de porteurs d’expériences originales, de responsables académiques, d’artistes…
- de vivre un temps collaboratif pour une production collective au service de l’intérêt général
- d'apporter une visibilité à tous ceux qui agissent, dont les membres de la Fondation
Savoir où nous allons avec quelles stratégies territoriales et urbaines, connectées, instantanées, humaines
La communication a toujours été au cœur des systèmes humains ET techniques. Ne pas oublier que nous sommes des citoyennes et citoyens numériques.
Nous devons prendre acte que toute personne est un citoyen numérique mobile, quelque que soit son âge. Si on y intègre les animaux, nos lieux de vie connectés (voiture, maison, hôtel, restaurant, école, hôpital, lieu de vacances, ville, village, milieu rural, train, avion, autobus,...) nous sommes bien devenus des « êtres augmentés ».
Observer nos concitoyennes et concitoyens qui téléphonent, prennent des photos, écoutent musiques et films en conduisant, utilisent l’ensemble des réseaux sociaux via leur « doudou numérique » (Smartphone), regardent les photos de homards… montre bien que nous sommes des actrices et des acteurs de notre société numérique mondiale. En effet cette société mondiale est bien « connectée » en France, en Europe, en Amérique du Nord comme du Sud, sans oublier l’Asie, la Chine, l’Inde et l’Afrique. Oui, le monde est connecté. Et le lancement de très nombreux satellites, comme les réseaux sous-marins, le prouve.
De fait TOUT est base du Savoir et au fil de notre quotidien, l’Intelligence Artificielle – que Joël de Rosnay appelle l’Intelligence Auxiliaire - et la robotisation en cours de notre société, sont arrivées au cœur de notre civilisation. Au fond nous sommes TOUTES actrices et TOUS acteurs, en pleine conscience ou non, de notre future société, sans oublier, bien évidemment les enjeux économiques, idéologiques, politiques et du développement durable. Il ne faut jamais omettre que nous devons nous prendre en charge, rester maitre de notre futur, même en devenant « augmenté(e)s ».
Nous devons être offensifs et quelques actions s’imposent pour les acteurs de notre société numérique que nous sommes :
Une demande de stratégie cohérente, complète, sociétale intégrant tant l’urbain que le rural en n’oubliant pas la réalité des « zones blanches » numériques;
Une égalité d’information, en temps réel, absolument incontournable;
Une multiplication d’agents de collectivités dédiés au numérique mise en place;
Une formation continue nécessaire à tous les niveaux;
Une recherche, sans arrêt, de l’égalité des citoyennes et citoyens « obligatoire »;
Une maitrise du monde digital besoin pour toutes et tous. La sensibilisation des cadres est un passage obligé;
Une remise de l’humain dans les paysages et pratiques sociétales numériques, indispensable;
Une articulation entre les réseaux sociaux, les lieux de coworking, les tiers lieux et la vie sociale est la réponse à la société rurale, comme urbaine;
Une bonne gestion des données, face aux démarches faites par les habitants auprès des collectivités;
Une prise en compte des chartes d’utilisation, alors que la RGPD s’impose;
Une connaissance de la carte des réseaux nécessaire, en relation avec les opérations de sensibilisation;
Une « démystification » de notre société numérique nécessaire;
Une formation articulée avec le maximum d’acteurs;
Une articulation, pour les enfants et les familles, en même temps, de l’école et des autres temps éducatifs et culturels avec des animations, jeux et sensiblisation au numérique ;
Une nécessité d’avoir des moyens et la prise de conscience des politiques et décideurs…
Trois questions à Gilles Berhault, délégué général de la Fondation des Transitions
1 : Comment cette édition a-t-elle-permis de formuler des propositions pour accompagner les grands enjeux auxquels est confrontée l’humanité ?
La prise de conscience que les grands enjeux sont liés est maintenant faite. Le climat en est une bonne illustration, ceux qui souffrent le plus des dérèglements sont ceux qui sont déjà le plus en difficulté, y compris pour la santé. Heureusement la grille opérationnelle des Objectifs de développement durable nous ouvre à la transversalité, à de nouveaux partenariats. Mais nous devons être plus ambitieux, et c’est justement l’objet de notre fondation, passer de la bonne initiative ou bonne pratique à un vrai changement d’échelle.
2 : Les questions relatives à la communication des idées fortes, formulées durant l’Université d’été, ont-elles permis d’arrêter une stratégie de communication prenant en compte notre société numérique mondiale ?
Le monde est un monde de communications, interconnecté et synchrone. Le sujet ne concerne plus que les communicants mais chacun d’entre nous. On ne progressera pas sans augmenter les capacités de tous ceux qui agissent, aussi bien dans le public que le privé, y compris quand on est un citoyen qui cherche à contribuer positivement à son quartier ou son village. Trop souvent on croît qu’il suffit d’avoir un compte Facebook et être capable de faire un Powerpoint. Chaque action demande compétence, analyse, esprit critique… et vision stratégique ? Où est la communication dans la réforme des lycées ? Pourtant cela fait longtemps que l’on en parle sur Educavox, dans les travaux de Fréquence École…
3 : Comment voyez-vous, via vos actions à venir, l’éducation des « indicateurs aux indices de transitions », tant à l’école que dans la société ?
Dans une société en transitions permanentes, il y a un besoin de compréhension et aussi de mesurer les évolutions. C’est particulièrement le cas quand ces transformations sont choisies, pour des raisons sociales et écologiques. Mais il y a besoin de développer l’esprit critique, la capacité de réflexion. Il faut aussi pouvoir créer ou choisir ses propres indicateurs en fonction de ses objectifs. C’est infiniment complexe, et les risques de manipulation sont partout présents. C’est évidemment un sujet d’apprentissage, complémentaire ou partie de la communication, très tôt.
Marcel Desvergne
Gilles Berhault est délégué général de la Fondation des Transitions. Après avoir travaillé dans la culture (comédien), l’interactivité puis dans la communication, Gilles Berhault équilibre aujourd’hui son temps entre des missions de conseil sur l’accompagnement des transitions liées au climat énergie, au développement durable, à la communication et au numérique… et un fort engagement associatif.
Il est également conseiller spécial et porte parole du Forum méditerranéen, MedCOP Climat et donne des conférences sur les transitions sociétales et anime tables rondes, groupes de prospectives ou de parties prenantes. Il a été président du Comité 21 pendant deux mandats, ainsi que président du Club France Développement durable, et a piloté la mise en œuvre de Solutions COP21 qui a investi le Grand Palais du 4 au 10 décembre 2015.
Il a en 2012 présidé le Pavillon de la France au Brésil lors du Sommet de la terre RIO+20, coordonnant toute la programmation, en étant son porte parole. Il a assuré pendant 4 ans une mission permanente de conseil en développement durable de la direction scientifique de l’IMT (Institut Mines Telecom).
Il a notamment animé un think tank sur la contribution du numérique au développement durable et l’efficacité collective. Il intervient régulièrement dans des panels ou en tant que conférencier.