L’interrogation globale est bien : l’Ecole transmet-elle les valeurs de la République ?
Dans le climat de panique du monde, la transmission se fait toujours...par les parents, alors que cette question essentielle est aussi une réalité qui concerne les collectivités et les politiques.
Dans notre histoire commune, trois moments se sont succédés :
- Dans la société post-figurative c’était la reproduction à l’identique.
- Sous la 3ème et 4ème république il y eu partage des rôles entre la tradition et la modernité.
- Aujourd’hui comment pouvons-nous préfigurer l’avenir et préparer à un monde que nous ne connaissons pas ?
Dans notre monde des industries culturelles (écrans, téléphones intelligents, réseaux sociaux) le traditionalisme est présenté par des « modernes ».
La complexité de cette situation pose une série d’interrogations.
La première est celle du choix des savoirs à transmettre. Qu’est ce qui est réellement retenu ? tout ce qui est enseigné n’est pas forcement gardé en mémoire.
Ensuite qu’avons-nous de commun à transmettre ? Que transmettre aujourd’hui dans le cadre d’un « socle commun » ? A l’évidence cette question concerne tous les acteurs de l’éducation des politiques, aux parents, aux enseignants, aux relais d’opinions. Se pose ainsi la transmission des valeurs en prenant en compte l’histoire de « l’école qui doit fonder la nation ».
Traiter de l’éducation aujourd’hui c’est définir le rôle de l’école républicaine en reformulant les valeurs de notre société : « Les valeurs de laïcité sont les valeurs de la nation ». Dans le climat particulier qui est le nôtre, comment transmettre les valeurs communes par des « leçons de valeurs communes » ?
François Dubet insiste ensuite sur la nécessité d’organiser l’école d’aujourd’hui comme des « communautés civiques » prenant en compte les distances entre les leçons et la réalité. Fabriquer des établissements scolaires devrait aussi jouer sur la cooptation d’enseignants. Ce serait une manière moderne d’éduquer « ensemble » sans se reposer sur la nostalgie du passé mais, au contraire de résoudre les manières de transmettre dans le monde ouvert d’aujourd’hui. Le numérique seul n’y suffira pas, les acteurs doivent s’entendre.
Tout cela donne envie de lire les 10 propositions pour changer d’école !
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Dernière modification le dimanche, 08 novembre 2020