C’est Jacques-François MARCHANDISE, Délégué Général de la FING : fing.org qui en fût l’intervenant, lui permettant de présenter la FING.
3 niveaux d’approche caractérisent en effet la FING :
● Explorer les grands changements systémiques, les transitions
● Travailler sur et avec l’innovation, les concepteurs
● Comprendre les usages et les cultures numériques.
Pourquoi la dématérialisation ne simplifie-t-elle pas tout à fait nos relations à l’administration ? Pourra-t-on rattraper le retard des fameux 13 millions de français ? Le numérique aide-t-il vraiment à l’éducation scolaire ? Pourra-t-on freiner la haine sur internet sans sortir de l’état de droit ? Les jeunes chercheurs en informatique sont-ils vraiment d’accord pour travailler sur des systèmes puissants qui nous maîtrisent ? Le numérique est-il poison ou remède de la transition écologique ?
Pourtant les promesses du numérique sont puissantes et ses leviers sont nécessaires face aux enjeux du monde de demain.
Quel numérique voulons-nous ? Le numérique est sur la sellette, il a besoin d’un RESET !
Car de nombreux défis sont à régler :
● Défis techniques donc agir sur le numérique – Le RESET concerne les infrastructures du numérique, leur conception, leur gouvernance, des modèles en place et des rapports de force établis qu’il faut challenger, modifier, redésigner.
● Défis thématiques donc le numérique agit sur la société - Le RESET concerne la contribution du numérique à des visions sociétales que nous préférerions à celles que nous avons aujourd’hui, que ce soit sur le travail, l’éducation, le territoire, la politique, …
● Défis collectifs donc agir et décider collectivement - Le RESET concerne la façon dont nous prenons en compte l’impact du numérique sur la société, en le subissant, plutôt qu’en le choisissant, alors même qu’il devrait être émancipateur et non pas nous asservir.
Un numérique qui pourrait être…
- Capacitant, renforçant les capacités humaines, plutôt que les disparités, les aliénations, les exclusions, les soumissions.
- Non-discriminant, facteur de diversité, plutôt que de reproduire, par ses configurations sociales et algorithmiques, les inégalités fondées sur le genre, l’orientation sexuelle, l’origine ethnique.
- Frugal, économe en énergie et en matière, favorisant la transition écologique plutôt que la fuite en avant vers l’épuisement des ressources.
- Innovant dans les modalités mêmes de l’innovation, plus ouverte et moins soumise aux acteurs dominants, intégrant mieux les parties prenantes et les impacts.
- Démocratique, protecteur des libertés fondamentales, construisant une meilleure maîtrise collective et individuelle des données et des systèmes techniques (IA, IoT, …).
- Équitable dans la répartition de la valeur au sein de la société, plutôt que de favoriser sa captation par les Big Tech et la destruction des protections sociales et des territoires.
- Protecteur et facteur de confiance, plutôt que de nouvelles dépendances, d’infobésité, de prédation de l’attention.
De nombreux leviers contre le fatalisme numérique
Qui peut agir, et comment ?
- Les concepteurs, par les règles de design éthique et de conception technique responsable qu’ils adoptent.
- Les commanditaires de l’innovation : achat public, grands clients privés; et les investisseurs, par les critères de choix qu’ils privilégient.
- Les responsables publics et politiques, les régulateurs, par les cadres collectifs qu’ils élaborent et maintiennent, les grands objectifs qu’ils construisent.
- Les chercheurs, par la production de connaissances et de moyens de compréhension pour l’ensemble de la société.
- Les employeurs, par les modalités de transformation digitale, les environnements de travail qu’ils proposent, leurs choix de responsabilité sociale et environnementale.
- Les enseignants, formateurs, médiateurs, par la mise en capacité de chacun.
- Les citoyens, usagers, consommateurs, collectivement et individuellement, par le renforcement du rôle de la société civile.
- Les générations futures, en exigeant un numérique qui fait sens aujourd’hui et pour le monde de demain.
Enfin il a annoncé une contribution d’acteurs du numérique aux Objectifs de Développement Durable (ODD) :
Des chemins à inventer, des engagements à prendre et à concrétiser :
- Le numérique contribue-t-il vraiment à une éducation équitable, inclusive et de qualité, à des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ? Peut-on faire mieux ?
- Joue-t-il un rôle positif pour l’égalité des sexes ?
- Comment faire face aux dérives qu’il favorise en termes de Travail décent, aux incertitudes qu’il aggrave en termes d’emplois sur les territoires ?
- Les infrastructures qu’il développe sont-elles vraiment résilientes, adaptées aux équilibres et ressources du monde de demain ?
- Aggrave-t-il inexorablement les inégalités, ou peut-il aider à les réduire dans les pays, et d’un pays à l’autre ?
- Les villes numériques de demain seront-elles ouvertes à toutes et tous, et résilientes ?
- Les modes de consommation et de production du numérique seront-ils toujours plus voraces, ou une plus grande frugalité est-elle possible ?
- Ouvre-t-il de nouvelles voies de gouvernance et de participation ?
Marcel Desvergne
Dernière modification le vendredi, 06 septembre 2019