Cette année AEC a choisi un cadre prestigieux, La Cité du Vin à Bordeaux pour sa conférence annuelle sur les usages numériques en France et dans le monde.
" Aprés avoir constaté une forte accélération et l'appréhension des technologies numériques (Blockchain, Intelligence Artificielle, Réalité virtuelle...) la nouvelle édition des Signaux Numériques est marquée par la confirmation des signaux faibles auparavant observés : cette édition réunit sur l'importance de de la donnée, non pas en tant que telle mais comme l'élément indipensable à l'utilisation des algorythmes..."
Au programme : les logiciels dominants, les technologies cognitives et les modèles économiques.
Les logiciels utilisant les algorithmes de recommandation ont le vent en poupe, notamment dans les entreprises telles qu’Amazon, Huffington Post, Google, Netflix... L'analyse affinée des données fournies par les utilisateurs permet de leur suggérer des produits correspondant parfaitement à leurs goûts.
Cependant, cette tendance coupe les utilisateurs d'autres domaines d'intérêt.
Aussi, d'autres algorithmes sont sur le point de nous envahir avec un nom barbare : algorithmes de découvrabilité.
En réalité, les informaticiens tentent juste de modéliser les comportements psychologiques de base d'un humain qui a des préférences mais aussi de la curiosité.
Le deuxième volet concerne les technologies cognitives, ou ce que les anglo-saxons appelleraient emotional intelligence.
Il s'agit des technologies capables d'analyser nos émotions à travers notre gestuelle, nos mimiques de visage, notre voix…
Ainsi, le métro parisien s'est déjà doté de vitrines publicitaires qui scrutent les visages des acheteurs face aux messages lumineux.
Mais d'autres applications proposent des expériences augmentées comme la sensation du toucher grâce aux gants qui nous permettent de sentir un objet qui n'existe pas. Par exemple, cette technologie permet d'appuyer sur un bouton et de sentir la résistance de l'objet alors qu'il est entièrement virtuel. L'application de ce type d'outils semble avoir un grand avenir dans le domaine de l'éducation.
Ces deux domaines, les algorithmes et les technologies cognitives, proviennent de deux univers différents mais complémentaires : le big data et le thick data, l'un étant quantitatif et l'autre qualitatif. La réunion de ces deux types de données ouvre de nouveaux champs d'investigations très prometteurs dont on parlera sans doute lors de la prochaine conférence des Signaux numériques.
Enfin, le troisième volet de la conférence portait sur les modèles économiques, opposant le modèle collaboratif de mise en relation et celui de l'économie de prédation, monopolistique et très spécialisé (ubérisation). Ces deux types de modèles supposent deux façons de faire travailler les personnes concernées, l'un décentralisé, l'autre centralisé.
Les deux tendances ne sont pas nouvelles en soi, mais elles cristallisent certains usages : l'hyper segmentation des publics, la personnalisation... grâce à la présence massive de nos données personnelles sur les réseaux.
Attention cependant : ces données permettent la notation de nos faits et gestes, par les utilisateurs comme par les plateformes, et contribuent à construire notre e-réputation, positive ou négative.
Intervention de Laurent-Pierre Gilliard, DGA à l'AEC
En savoir plus
Retrouver la totalité des interventions et le dossier documentaire en complément de la conférence.
http://www.aecom.org/Vous-informer/Actualites/Actualites/Les-memoires-des-Signaux-Numeriques-2017
Dernière modification le samedi, 10 septembre 2022