Pour Jean Arthuis, le constat est simple : « le chômage à hauteur de 25 % des jeunes en Europe est dramatique. Nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer et la formation par l’apprentissage, doublée de facilités données à la mobilité européenne, est sans doute la meilleure voie à explorer. Nous constatons en effet que les États comme l’Allemagne, l’Autriche ou les Pays-Bas qui ont fait de la mobilité et de l’apprentissage leurs priorités sont ceux qui permettent à leurs jeunes d’intégrer le plus facilement le marché du travail ». L’exemple le plus frappant a été apporté par Florence Poivey, Présidente de la fédération de la plasturgie et représentant le MEDEF, avec l’expérience suisse où 70% des jeunes sont formés via l’apprentissage et où le chômage des jeunes s’élève seulement à 6%.
D’emblée, cette journée de réflexion a été marquée par les témoignages de trois jeunes femmes qui sont actuellement en formations d’apprentis en Irlande et en Espagne. Lors de cette table ronde, elles ont évoqué les atouts conjugués de l’apprentissage et de la mobilité européenne, mais également les obstacles auxquels elles se confrontent, le plus souvent administratifs : absence de modules de formations, difficultés à trouver des entreprises d’accueil, formation préalable à la langue du pays d’accueil, manque d’équivalence des diplômes européens…
Un projet pilote déposé au Parlement européen
Au nom de la Région des Pays de la Loire, collectivité compétente en matière de formation professionnelle et de mobilité, la Vice-Présidente Sylvie Eslan a apporté son retour d’expérience sur les diverses initiatives régionales. Malgré un bilan positif et une réelle volonté de porter un maximum de dossiers de mobilité, le constat est le même que les professionnels de l’apprentissage : « une simplification du système actuel est nécessaire ainsi que la création d’un cadre unique de l’apprentissage en Europe ».
Jean-Luc Prigent, Directeur de cabinet d’Antoine Godbert, le patron de l’agence Erasmus France, a également confirmé l’impérieuse nécessité de donner un cadre légal unique pour tous les apprentis européens appelés à connaitre la mobilité. Force est de constater que dans le dispositif Erasmus +, qui regroupe toutes les initiatives de mobilité (enseignement supérieur, filières professionnelles et corps enseignants), il existe encore une rupture d’égalité entre l’apprentissage et l’enseignement supérieur.
Après une série d’échanges avec les 120 personnes présentes dans l’amphithéâtre rennais du Lycée Saint Vincent, Jean Arthuis s’est dit « conforté dans son objectif de déposer un projet pilote en faveur de la création d’un cadre européen pour favoriser la mobilité des apprentis. Ce projet pilote sera déposé début juin au sein de la Commission des budgets du Parlement européen que j’ai l’honneur de présider ». Déjà soutenue par bon nombre de ses collègues européens de toutes tendances politiques, cette cause d’avenir poursuit son chemin dans les travées de Bruxelles. Ainsi, il y organise à nouveau le 2 juin prochain, avec le Comité économique et social européen, une grande conférence européenne sur le thème : « l’Europe des talents, comment développer la mobilité des apprentis en Europe ? »
Vidéo " Vers un apprentissage européen"
Dernière modification le jeudi, 07 décembre 2017