Dans ces conditions, quel avenir nos jeunes peuvent-ils envisager quand ils voient que nous rêvons de revenir à un âge qu'ils ont hâte de dépasser ?

Grandir est une nécessité fondamentale. Nous naissons complètement  démunis et notre survie dépend de toute une série de conquêtes cognitives, motrices, affectives, sociales qui s'effectuent non seulement pendant l'enfance et l'adolescence, mais tout au long de la vie. Ce processus qui fait de chacune, de chacun un être pleinement humain est un processus qui ne finit jamais.

" L'enfant est en ce sens l'affirmation vivante de la transcendance humaine " nous dit Simone de BEAUVOIR; Grandir est donc à la fois un fait indiscutable, et un idéal qui " mérite que nous nous y attelions et l'Education, vous l'avez compris, joue, dans ce cadre, un rôle primordial.

Aider les jeunes à grandir suppose d'abord  une prise de  distance, une forme  d'autocritique bienveillante des parents mais aussi des aînés.

Le défi est de taille, car les sociétés néolibérales se satisfont fort bien d'une immaturité généralisée qui fait de nous des citoyens et des consommateurs infantilisés, manipulables, obsédés par eux-mêmes et donc plus faciles à diriger. Grandir, c'est faire l'expérience de la vie, parfois gagner en jugement ou en sagesse, se voir devenir capable de mieux goûter la beauté du monde ou le bonheur.

Rien d'automatique dans cette éclosion du meilleur de soi, mais le travail de toute une vie qu'il vaut mieux engager dès la jeunesse..

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