Qu'importe que les études scientifiques démontrent une baisse notable du nombre de jeunes condamnés pour crimes ou délits... Le discours sur les mineurs délinquants, de plus en plus jeunes et de plus en plus violents est récurrent dans notre société depuis les années 1960 et même avant, mais ce fantasme trouve toujours un écho favorable dans la population qui réclame toujours plus de sécurité.
"Aujourd'hui, c'est la République qui contre-attaque" a lancé le premier ministre pour annoncer une série de mesures inutiles et dangereuses dont certaines existent déjà et n'ont pas donné les résultats escomptés ! De nombreuses recherches de terrain ont par ailleurs montré que la répression de la jeunesse si, elle est une idée populaire est un échec total.
La République ferait mieux de s'interroger sur les violences subies par ses enfants.
Chaque semaine, l'un d'entre eux meurt sous les coups de ses parents.120 000 mineurs sont victimes de violences sexuelles chaque année. Derrière ces chiffres, des visages, des histoires de vie douloureuses, chaotiques. De la violence familiale à la violence institutionnelle ; comment un jeune peut-il comprendre qu'il est sanctionné pour faits de violence alors que lui-même n'a jamais été protégé !!!
Tous les acteurs, magistrats, travailleurs sociaux alertent pourtant depuis des années sur le manque de moyens. En vain...L'état de l'aide sociale à l'enfance est si catastrophique que la défenseure des droits affirmait déjà en 2022 que "la protection de l'enfance aujourd'hui n'est plus, dans de nombreux territoires, dûment assurée."
Il faudra plus que des couvre-feux, des internats renforcés et autres mesures coercitives pour protéger les enfants de la violence.
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Dernière modification le lundi, 27 mai 2024