Les producteurs du film n'ont certainement pas conscience des conséquences multiples de leur production
Sous couvert d'humour ils participent à l'humiliation vécue par ces élèves. Méritent-ils réellement la réputation qu'ils portent souvent comme un fardeau lorsqu'ils entendent leurs camarades s'injurier de "Segpa" pour souligner leur bêtise?
Plutôt que de porter le poids d'une mauvaise réputation, la SEGPA gagnerait à devenir un observatoire de pratiques inspirantes pour répondre aux problèmes qui touche le collège. Oui, cette structure a la capacité de transformer le rapport au savoir, de le rendre vivant. N'est-ce-pas ce dont notre école a besoin aujourd'hui?
Déconstruire les préjugés, travailler sur le climat scolaire, lutter contre toute forme de violence, permettre à chaque élève de construire les conditions de son émancipation tout en apprenant à faire et à vivre avec les autres sont autant de préoccupations qui guident l'ensemble de la communauté éducative. Comment réagir autrement que par l'indignation, la colère face à la campagne promotionnelle de ce film.
Au regard de la popularité de son producteur, il ne serait pas étonnant qu'il connaisse un succès notable, notamment chez les plus jeunes, rendant son impact d'autant plus ldélétère en acceptant comme légitime ce que l'école cherche à rendre illégitime.
Si Cyril HANOUNA avait une once de conscience morale, il mettrait un terme à ce projet qui n'aura pour conséquence que de détruire moralement et socialement des milliers d'élèves qui ont davantage besoin de valorisation que de stigmatisation. L'école de la confiance ne peut se construire que dans une société bienveillante.
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Dernière modification le mardi, 01 février 2022