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Après les années en classe primaire, marquées sous le sceau de l'insouciance, arrivent vite, beaucoup trop vite le collège. Et la mixité sociale qui faisait vivre ensemble les enfants du quartier disparait. Ce monde enfantin se disloque peu à peu, les gamins se perdent de vue car, en sixième, disent les adultes, les choses sérieuses commencent.

Les parents, soucieux de l'avenir de leur progéniture  cherchent alors à scolariser leurs enfants dans l'établissement qui, selon eux présente les meilleures garanties pour réussir les études.

Et tout les moyens sont bons: recours au privé, déménagement, fausse adresse pour contourner une mixité sociale dont leurs enfants feraient, parait-il, les frais. Malheureusement, certaines familles n'ont pas ces opportunités, ce sont souvent les plus fragiles, les plus démunies, les plus défavorisées socialement, culturellement. Assignées à résidence ! Condamnées à l'entre-soi !  Les chiffres sont affolants;   les collèges "ghettos " comptent 60% d'enfants d'ouvriers, au chômage ou inactifs alors qu'ils ne représentent que 37% des élèves au niveau national.

Cette ségrégation ne trouble pas grand monde!!!. Comment accepter une telle situation? Cet échec scolaire est-il inéluctable?

Non!! Prenez Toulouse ! Métropole qui affiche une réussite économique éclatante.   Il n'empêche que  le taux de pauvreté franchit la barre des 50%  dans certains quartiers alors qu'il reste cantonné à 10% dans les autres secteurs de la ville.

C'est  précisément là, dans cette zone qui cumule toutes les difficultés, que deux collèges "ghettos" ont été fermés en 2017  et un millier d'élèves répartis dans onze établissements du centre ville ou de zone pavillonnaire. Certains sont maintenant entrés en seconde et 200  ont même  intégré le prestigieux lycée Pierre de Fermat.

Rien n'est inéluctable ! Bien sûr, il faut beaucoup d'efforts, l' investissement d' équipes pédagogiques soudées et volontaires, une bonne dose de courage et d'abnégation et pas mal d'argent. Moins, beaucoup moins en tout cas qu'aurait coûté l'éventuelle  réparation de cette fracture sociale. Et si, un "pognon de dingue" était investi dans des initiatives similaires? Qu'aurions-nous à perdre? Pas grand chose!! Nous gagnerions certainement beaucoup en matière de cohésion sociale, d'engagement,et d'altérité.

Rappelons-le : L'Education est notre bien le plus précieux: un trésor est caché dedans!!! 

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Dernière modification le mardi, 23 novembre 2021
Figeac Patrick

Proviseur honoraire, bénévole à https://radiobastides.fr/ en Lot-et-Garonne, président d’une association intermédiaire par l’activité économique, auteur. Pour retrouver les chroniques et autres actualités : https://radiobastides.fr/