Concrètement, l'école, bien qu'elle soit obligatoire, n'offre pas les mêmes conditions d'étude à tous, ceux de l'éducation prioritaire étant les plus mal dotés. Ces inégalités de traitement s'ajoutent aux inégalités de résultats, puisque tous ne bénéficient pas d'une aide privée pour gagner quelques points souvent déterminants dans leur parcours scolaire. Mais, ce n'est pas tout. A notes égales, tous les jeunes ne sont pas orientés de la même façon selon leur origine sociale, territoriale ou ethnique. Cette inégalité d'orientation s'additionne à la dépréciation de la valeur des diplômes selon leur nature et selon le lieu d'obtention. D'où, au final, une insertion professionnelle plus difficile, dernière inégalité de cette longue liste à laquelle les jeunes des milieux populaires sont confrontés.
A qui la faute? Les parents, selon les auteurs du rapport, n'y sont pas pour grand chose, pas plus que les contextes économique et social dégradés.
Reste donc l'école qui, pour le CNESCO "fabrique les inégalités" avec un paradoxe "l'école française donne moins à ceux qui ont moins." (Effectifs par classe pas assez réduits, enseignement de moins bonne qualité, temps d'apprentissage plus courts, équipes pédagogiques plus jeunes, moins expérimentées malgré un engagement fort.)
Le rapport propose d'avancer vite vers "une politique volontariste de mixité sociale". Plus facile à dire qu'à faire car, nous avons malheureusement, en France, "une préférence pour l'inégalité" selon l'expression du sociologue François DUBET.
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Dernière modification le samedi, 21 janvier 2017