Mais que quelques "bons élèves" réussissent à intégrer des grandes écoles et à quitter leur quartier n'a pas de véritable impact sur la situation de l'immense majorité des enfants de ce département qui, malgré le travail remarquable de beaucoup d'enseignants sont véritablement laissés pour compte.
Il faut savoir que malgré les réseaux d'éducation prioritaire (REP) qui bénéficient de dotations supplémentaires, un de leurs élèves coûte moins cher à la Nation qu'un élève d'un prestigieux collège de centre-ville.
En effet, les élèves de REP sont très largement encadrés par des contractuels, des vacataires et des débutants aux salaires plus bas et à la situation précaire; de plus, ces élèves ont moins le choix de suivre des options variées et le budget pédagogique qui dépend de collectivités territoriales plus pauvres est souvent inférieur à celui des établissements de villes et de départements plus riches.
Il est temps de passer de l'illusion d'une "égalité des chances" qui sert les privilégiés et écrase les plus démunis à une véritable "égalité des droits". Il faut enfin renouer avec le projet de l'éducation prioritaire qui était de "donner plus à ceux qui ont moins." Il serait sans doute opportun de proportionner inversement la dotation des établissements en budget consolidé intégrant les salaires à la situation sociale des élèves qui y sont scolarisés de la maternelle aux prépas. Ce ne serait que justice !
Ecouter le podcast
Dernière modification le dimanche, 20 novembre 2022