L’école n’est pas vécue comme un lieu d’inclusion et de sérénité par une partie non négligeable de notre jeunesse qui doute de ses compétences en mathématiques plus particulièrement et qui, plus globalement, manque de confiance en ses capacités. Ces indicateurs doivent interroger le fonctionnement global de l’école, les modalités de la notation, le travail collaboratif entre pairs, trop peu développé dans notre pays.
D’autre part, la France est marquée structurellement par la faiblesse des politiques de prévention de l’échec scolaire. Nous attendons que les élèves soient en difficulté pour les aider. Pourtant, depuis des decennies, de nombreux dispositifs se sont développés, se sont même empilés mais leur efficacité n’est toujours pas démontrée. Un suivi plus rapproché, une attention portée au quotidien à chaque enfant par le biais d’un enseignement individualisé serait nécessaire et se substituerait ainsi au redoublement dont nous constatons à la fois l’inefficacité et le fort marquage social.
Enfin, les recherches montrent que l’offre scolaire, en particulier au collège est trés inégale. Les classes d’excellence, les sections européennes, les diverses options, bi-langues, théâtre par exemple se sont développés essentiellement dans les établissements les plus favorisés. Avec le recours au soutien privé qui, depuis 2005, fait l’objet d’une compensation fiscale, la collectivité nationale paye pour certaines familles qui bénéficient ainsi d’une aide supplémentaire pour leurs enfants.
C’est l’ensemble de ces facteurs qui se conjuguent aujourd’hui pour détériorer le niveau d’inégalités scolaires. Quand l’école se dégrade, quand les compétences cognitives des élèves régressent, ce sont les fondements même du lien social qui sont interrogés, ce qui, dans la société française, n’est pas neutre.
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Dernière modification le lundi, 29 septembre 2014