Nous prenons PISA comme référence de la santé et de l'efficacité du système d'éducation, alors qu'en vérité il ne reflète que l'égo d'un pays.
Réfléchissons un peu; nous comparons des nations qui n'ont pas la même composition sociologique, la même histoire migratoire, le même nombre d'élèves par classe, la même culture. De plus, nous savons aussi que le mode de passation de ces tests, questionnaires à choix multiples, convient mieux à certains élèves qu'à d'autres. Enfin,, placer les mathématiques en matière dominante est déjà un marqueur sociologique fort, la pensée créatrice est marginalisée, le travail manuel exclu.
Notre système "massifié" résulte d'un choix politique.
Il est normal que le niveau baisse lorsqu'on enseigne à un grand nombre d'enfants de classes populaires. Mécaniquement, plus les systèmes scolaires excluent les élèves des classes populaires tôt, meilleurs sont leurs résultats . PISA ne fait que mesurer la variable sociale mais cette précision n'est jamais mentionnée. Mieux vaudrait alors s'intéresser aux processus éducatifs qui ne sont pas quantifiables sur du court terme.
Porter les efforts sur la maternelle, le primaire, là où se jouent véritablement les trajectoires scolaires. Et bizarrement, c'est sur ces niveaux là précisément que nous investissons le moins, préférant porter nos efforts sur les grandes écoles qui comme chacun sait sont très marquées socialement.
Bref, il conviendrait de relativiser l'importance de ce classement international qui flirte avec la philosophie entrepreunariale oubliant un peu vite la question des inégalités sociales.
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Dernière modification le dimanche, 07 janvier 2024