Mais, où est l’intérêt de l’enfant ? Depuis 30 ans, tout le monde s’accorde sur le diagnostic : avec des journées de classe les plus lourdes et l’année scolaire la plus courte de tous les pays comparables, nous avons l’organisation du temps scolaire la plus absurde et la plus contre-productive qu’il soit. Ces rythmes ne sont pas seulement mauvais pour les enfants. Ils ont conduit en quatre décennies à une réduction de 20% du temps global des élèves. Autant dire un formidable gâchis que la réforme initiée par l’actuel Ministre de l’Education Nationale a précisément pour but de corriger. Car, nous ne ferons croire à personne que cela n’a pas d’incidence sur les mauvaises performances de notre système éducatif ni sur le niveau des élèves. Chacun sait, en effet, qu’à l’entrée au collège, un jeune sur cinq ne sait pas correctement lire, écrire ou compter et sera ensuite, condamné à l’échec, en particulier dans les catégories sociales les moins favorisés.
Qu’il y ait des insuffisances, des imperfections dans la mise en oeuvre de la réforme, nul ne le conteste, le chantier est ambitieux. Mais, nier ces évidences et ces enjeux au nom de calculs tactiques, électoraux à courte vue est indécent.
L’intérêt de l’enfant s’est brisé en autant d’intérêts particuliers. Maires, enseignants, éducateurs, parents défendent , dans une insatisfaction chronique, leurs propres positions, alors que la concertation s’est ouverte trés tôt sur le sujet. L’image de l’école en prend forcément un coup.
Nos enfants ne doivent pas être otages de querelles qui n’honorent pas notre démocratie.
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Dernière modification le lundi, 30 mai 2016