Il en va de même pour l’éducation.
Nous avons eu de nouveaux entrants avec par exemple Khan Academy, Coursera ou même dans une moindre mesure les cours à distance proposés par le CNED et le succès des MOOC. L’éducation a connu comme pour les entreprises un défi lié à la crise du coronavirus, de nature à accélérer sa transformation numérique.
En très peu de temps, plusieurs établissements ont mis à disposition des élèves et des étudiants des ressources en ligne et sites avec des comptes associés, des outils de travail collaboratif comme Teams de Microsoft ou encore Zoom pour les visioconférences entre élèves et professeurs.
Ce changement brutal s’est matérialisé par des décrocheurs et aussi deux phénomènes contradictoires : à la fois des enseignements et des travaux réalisables à distance en téléétude mais aussi le besoin de contacts humains ou pour les élèves de revoir leurs camarades.
De nombreuses familles ont dû acquérir parfois dans l’urgence des PC, imprimantes, etc. même si les logiciels étaient souvent fournis par les établissements.
D’un point de vue contrôle, certains établissements ont dû recourir à des moyens d’authentification des étudiants ou des candidats pour des concours et des examens.
Nous aurons à l’avenir une juste cohabitation des deux mondes, physique d’une part en salle de classe ou en amphi, à l’école ou à l’université, et numérique d’autre part.
Les MOOC et outils de e-learning présentent en effet des avantages pour les formations des salariés en entreprise : formation en juste à temps, économie de transport, de nuits d’hôtels, etc. avec des possibilités de sondages et de vote en ligne, etc. Il peut en être de même pour l’enseignement à distance.
En effet, il est possible de reprendre les 6 dimensions qui sont décrites dans le livre Transformation digitale 2.0 à travers le modèle de mesure de la maturité numérique de toute organisation à un instant t, DIMM.
Ces 6 dimensions ou leviers sont déclinés en indicateurs et permettent ainsi de guider tout établissement dans ses choix d’évolution avec le numérique et pour améliorer la qualité des enseignements et leur efficience :
- Stratégie : améliorer et enrichir les enseignements avec le numérique, rendre accessible l’enseignement au plus grand nombre, sans exclusion, supprimer les barrières géographiques, apprentissage au rythme de chacun, développer de nouveaux types d’enseignement et de nouvelles sources de revenus, coopérer avec des entreprises, start-up et edtech, assurer le suivi de la réputation de son établissement ;
- Organisation : favoriser les échanges, le collaboratif, les relations entre les établissements, les parcours internationaux en ayant une meilleure utilisation des outils numériques mis à disposition avec aussi des chartes d’usage du numérique (pour ce qui est licite et interdit par les élèves, le suivi pédagogique et l’évaluation des travaux, etc.), le pilotage de l’organisation, l’évolution vers une plateforme d’enseignement ouverte ;
- Personnel : former des élèves, utiliser des outils du numérique par les enseignants et intervenants et les élèves, disposer d’espaces collectifs et de partage ainsi que de ressources en ligne épaulant les bibliothèques, attirer de bons élèves et interagir avec les entreprises et collectivités locales ;
- Offre : renouveler l’offre éducation par rapport aux évolutions des programmes, de la société, des besoins des entreprises, gérer les paiements en ligne pour les frais de scolarité, les produits dérivés de l’établissement par son propre marketing et piloter les résultats en temps réel, disposer d’outils dans une logique omnicanale et responsive ;
- Technologie et innovation : effectuer des choix techniques éclairés d’outils (architecture et infrastructure, cloud, APIs ouverts, etc.) évolutifs, assurer une présence sur Internet et les App en fonction de ses cibles en optimisant sa visibilité, fournir des outils matériels et logiciels adéquats à son personnel et ses élèves/étudiants ;
- Environnement : choisir son implantation (zone économiquement aidée, etc.), intégrer les obligations juridiques et réglementaires (par exemple RGPD pour son site, déclaration à la CNIL pour les traitements automatisés des données personnelles, etc.), effectuer des actions de lobbying avec le numérique pour son établissement.
Tous ces constats détaillés au niveau des indicateurs composant les 6 leviers permettront d’établir la feuille de route pour la transformation digitale de l’école ou établissement en question.
Bonne transformation digitale à tous !
* David Fayon (@fayon, www.davidfayon.fr),
Co-auteur des livres Transformation digitale 2.0, Pearson, 2019 avec Michaël Tartar et Web 2.0 15 ans déjà et après ? Kawa, 2020 avec Fadhila Brahimi et 55 pionniers
Dernière modification le lundi, 08 novembre 2021