Ce travail s’est réalisé en 3 temps :
- Quels biens partageons-nous en commun ?
- Analyse de différents communs
- Quels communs pourrions-nous mettre en place dans nos écoles et/ou établissements ?
1 – Les communs partagés
Le premier temps d’échange sur les biens communs partagés a été l’occasion de lancer le sujet, avec des échanges sur la différence entre communs et biens communs. Il est ressorti des discussions plusieurs biens que nous avons en commun comme la terre, la langue, la nature, …
La synthèse s’est faite autour de la représentation issue de BIENS COMMUNS – La prospérité par le partage de Silke Helfrich, Rainer Kuhlen, Wolfgang Sachs, Christian Siefkes qui nous semble recenser la diversité de ces biens communs regroupés en trois ‘familles’ : nature, culture et communauté.
Illustration extraite de BIENS COMMUNS – La prospérité par le partage de Silke Helfrich, Rainer Kuhlen, Wolfgang Sachs, Christian Siefkes (CC-BY-SA)
2 – Analyse de différents communs
Dans un deuxième temps, nous avons analysé 5 communs pour essayer d’en extraire les caractéristiques spécifiques. Les participants étaient réunis en 5 groupes de 5, chacun ayant une fiche de présentation d’un commun à analyser. Dans un deuxième temps, on a mélangé tous les groupes pour que chacun puisse présenter le travail de son groupe aux autres.
Les 5 communs analysés sont listés ci-dessous, les liens pointent vers les différentes fiches proposées :
Pour conclure cette analyse, l’interview de Benjamin Coriat permet de présenter simplement les différents aspects d’un commun (une ressource, des acteurs qui ont des droits sur cette ressource et une structure de gouvernance) en insistant sur la différence entre un bien commun et un commun selon la présence (ou pas) de la structure de régulation.
3 – Les communs que l’on pourrait mettre en place
Dans un dernier temps, nous avons essayé de voir les communs que l’on pourrait mettre en place dans nos écoles et /ou établissements. Quelques pistes étaient proposées : une boîte à livres, un wiki-mur, l’ambiance de classe, la connexion internet (dans une logique BYOD ou AVAN), la cour de récréation…
Il est intéressant de voir que certains groupes ont travaillé sur d’autres idées de commun, par exemple les notes de cours prises par les élèves et partagées au sein d’un collège. Même si les échanges sont restés informels, ils dénotent bien d’une appropriation des principes fondamentaux des communs et de leur application à des situations concrètes que l’on rencontre dans nos établissements.
Nous avions prévu un canevas pour soutenir la réflexion des groupes autour des communs à construire mais ne l’avons finalement pas utilisé. Il est tout de même accessible ci-contre.
Son utilisation commence par la définition de la ressource commune (1) puis par le repérage du périmètre de la communauté (2). Dans un deuxième temps, on va caractériser les droits sur la ressources (3) et les risques de dérive (4). Enfin, il faudra définir la régulation (5) à mettre en place pour que notre bien commun devienne un commun.
4 – En conclusion …
Plusieurs participants ont partagé leur étonnement relatif à l’écart entre les communs étudiés et la culture numérique. En effet, plusieurs communs n’avaient rien de numérique. Je propose deux éléments de réponse pour étayer le choix de travailler cette culture numérique par les communs :
- La gestion d’un commun nécessite de collaborer, de communiquer, d’argumenter, de respecter des règles qui font partie de la culture numérique, et peuvent se vivre, se travailler et se développer dans un monde sans informatique, ni Internet.
- Internet est un espace propice au développement des communs par la facilité offerte pour coconstruire, partager et échanger.
Cette approche par les communs est à ce titre un contexte très favorable pour initier nos élèves à une citoyenneté responsable et participative, comme ce qui est proposé dans le cadre du wikiconcours lycéens, par exemple.
Cet atelier était très riche, même si le temps consacré était un peu insuffisant pour pouvoir le mener dans de bonnes conditions. Vous trouverez ici le conducteur de la journée (qui reprend la présentation de la culture numérique et le barcamp), le diaporama utilisé et deux fiches supplémentaires, qui n’ont pas été utilisées, sur les licences libres et les huits principes de Elinor Ostrom.
Je tiens à remercier spécifiquement Michel Briand (@michelbriand) qui nous a bien aidé à monter ce temps de travail en relisant nos propositions, en apportant des compléments riches et en nous aiguillant vers des ressources très intéressantes :
- L’atlas des communs ;
- Les communs dans l’éducation, quelques axes proposés au débat – Enseigner les communs ;
- Une série d’émission sur les communs diffusées sur France Culture en septembre 2018.
Ces ressources nous ont été précieuses et méritent d’être partagées et utilisées.
Bons communs à chacun !
Jacques Dubois
http://dane.ac-dijon.fr/2019/05/02/les-communs-pour-aborder-la-culture-numerique/
https://prodageo.wordpress.com/2019/05/09/les-communs-pour-aborder-la-culture-numerique/
Dernière modification le jeudi, 09 mai 2019