Jean-François Cerisier, Directeur du laboratoire Techné introduit le webinaire et sa place dans le projet REVE, projet de recherche action dont l’objet est le numérique et l’éducation, l’approche partenariale et les dynamiques territoriales.
Il s’agit de « contribuer par la recherche à la dynamique des écosystèmes territoriaux d’innovation relatifs aux usages des techniques numériques en éducation et pour l’éducation ».
Le projet est réalisé dans le cadre des groupes thématiques numériques (#GTnum) soutenus par la Direction Numérique pour l’Éducation (DNE) du ministère de l’Éducation nationale de la jeunesse et des Sports (MENJS).
Il est le fruit d’un partenariat du laboratoire Techné avec les laboratoires CREAD de Rennes 2 et CREN du Mans, Réseau Canopé (DRDUNE et directions territoriales Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Bretagne), les académies de Poitiers, Limoges et Bordeaux, la région académique Nouvelle-Aquitaine, le Cluster EdTech SPN, Grand Poitiers, la Région Nouvelle-Aquitaine, l’AFINEF, l’An@é et les Savanturiers.
Pour Jean-François Cerisier « dans ce projet REVE, il ne s’agit pas de démontrer l’utilité du numérique dans l’éducation ni l’utilité des partenariats qui n’est plus à démontrer ; notre intention est de contribuer, par la recherche, à la dynamique de ces écosystèmes d’innovation ».
Le projet se décline en 3 volets : un volet conceptuel ; Des études de cas et des enquêtes ; des sessions de partage et d’échanges auxquelles le webinaire propose de contribuer en apportant une dimension internationale et comparative par une mise en perspective internationale. « Seule l’altérité enseigne » (selon la formule d’Emmanuel Levinas) souligne Jean-François Cerisier. L’objectif commun est de susciter et de structurer des partenariats en contextes, de relever les apports et les attentes des partenaires, les modalités de collaboration et de pilotage, et aussi de profiter de ces expériences et de leurs enseignements.
A partir d’un projet choisi, chaque intervenant proposera en 5-10 minutes une sorte étude de cas permettant d’appréhender la dimension partenariale et la dynamique des écosystèmes.
Isabelle Savard, Professeur régulière à l’Université TELUQ (Québec) et directrice des programmes en technologie éducative et en formation à distance.
Isabelle Savard présente un ensemble de projets liés par des partenariats autour de l’université TELUQ, Université à distance du réseau des universités du Québec, dans le contexte de la pandémie depuis le 16 mars 2020.
J’enseigne à distance, est un projet commandé dans l’urgence de la pandémie par le ministère d’éducation d’enseignement supérieur. Le défi était de développer en quelques semaines une formation pour aider les enseignants de préscolaire, primaire, secondaire, collégial, ou universitaire, à se former en faisant, au faire de l’apprentissage de l’enseignement à distance.
Un module a été développé pour chaque ordre d’enseignement, autour de quatre micro programmes :
- Accompagner : qui vise à aider les enseignants qui étaient par la force des choses en situation de formation à distance.
- Diffuser : aider à chercher des stratégies pour diffuser de la formation à distance.
- Adapter : aider à adapter des contenus qu’ils avaient l’habitude d’offrir en présence au contexte de la distance.
- Evaluer pour aider l’ensemble des enseignants à planifier l’évaluation des apprentissages à distance.
Ce projet à des fins pédagogiques a été développé avec un ensemble de partenaires, et notamment entre les différentes universités, différents organismes et services scolaires, les collaborateurs du milieu, et aussi avec des étudiants et des élèves dont l’expérience de l’apprentissage à distance a pu aider à orienter les contenus de ces formations. Est lié au projet un cours de deuxième cycle (et de premier cycle) qui vise à former des enseignants, à développer des nouvelles façons de faire pour l’exploitation du numérique.
Au-delà des partenariats avec les enseignants sur le terrain, les apprenants et différents organismes, d’autres, tel celui avec Hydro Québec, entreprise d’hydroélectricité, ont permis de transférer des pratiques de formation.
Un programme court de troisième cycle sur les usages pédagogiques numériques est proposé en partenariat avec l’université du Québec à Montréal, centré sur une approche valorisante des innovations sur le terrain.
Dans une approche de recherche il se propose de réfléchir et de diffuser les expériences dans un esprit de retour pour partage pouvant permettre d’améliorer les pratiques d’intégration du numérique
Un Observatoire du numérique en éducation (ONE), regroupe différentes catégories de chercheurs et de praticiens autour de différentes expertises en éducation
(= cf.doc ONE ou https://observatoire.one/fr/quest-ce-que-one/)
Toutes ces actions sont mises en cohérence avec le Plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur
(http://www.education.gouv.qc.ca/dossiers-thematiques/plan-daction-numerique/plan-daction-numerique/).
Est aussi liée au développement du numérique en éducation la révision du référentiel des compétences des enseignants. Est placée une compétence transversale qui est de mobiliser le numérique dans l’ensemble des enseignements.
Discussion
Jean-François Cerisier souligne la dimension systémique de la présentation. Des éléments sont présents à toutes les échelles du système et les projets se répondent les uns aux autres. A l’échelle macro c’est la cohérence de la politique générale qui est proposée : se pose alors la question du lien entre politique générale et territoire. Comment inscrit-on tous ces projets en respectant à la fois les attentes d‘une politique d’ensemble et les initiatives au plan local ? Une deuxième question a pour objet le retour d’expérience : comme est organisé l’évaluation des dispositifs et comment cela peut-il rejaillir sur les partenaires ?
Isabelle Savard
Parfois les développements se font en parallèle. On adopte une attitude d’ouverture parce que le plan numérique n’est pas complètement complété. L’implication des acteurs et l’élaboration du plan tiennent compte l’un de l’autre : l’ajustement « en faisant », la mise en cohérence avec cette « nouvelle vision » publiée suit.
Pour venir à votre deuxième question on aborde une approche de design itératif mais aussi participatif par l’implication des équipes dès le départ des projets, ce qui permet de tenir compte des besoins et des attentes en continu ; ce qui aide également à évaluer les projets. Au niveau des retours d’expérience, par exemple dans le programme J’enseigne à distance le retour des enseignants sur leur action pendant la pandémie a aidé à orienter la formation et à donner une image de ce qui était vécu chez les usagers.
Lyonel Kaufmann
Une nouvelle compétence a été introduite dans le référentiel enseignant : mobiliser le numérique. Peut-on exemplifier ce qu’on attend dans ce cadre-là et l’origine et les raisons de l’introduction de cette nouvelle compétence (pourquoi maintenant ?).
Isabelle Savard
Dans le référentiel de 2001 il y avait déjà une compétence qui était d’intégrer les TIC dans les situations éducatives. L’idée est de dépasser le remplacement par le numérique et d’aller chercher des transformations pratiques et de faire autrement. Isabelle Savard propose l’exemple de cours de violon qui découvre que l’utilisation d’enregistrements durant la pandémie, par la qualité des rétroactions et de l’écoute, est très efficace. L’enseignant conserve cette démarche plutôt que de revenir aux exercices classiques en présentiel. Il s’agit de mobiliser le numérique pour améliorer les pratiques enseignantes.
Elie Allouche (Direction du numérique) pose la question suivante : y-a-t-il une réflexion commune entre recherche et éducation sur la façon dont le numérique modifie la production et la diffusion des savoirs (place des données, des communautés de pratique...)
Isabelle Savard
Ça s’installe, c’est une démarche longue. Historiquement il existait un fossé assez grand. Beaucoup de recherches ont porté sur des dispositifs et ou des concepts qui n’ont pas été mis en pratique. A l’inverse, beaucoup d’innovations ont été mises en pratique mais pour lesquelles on n’a fait de recherches. Les projets décrits supposent que les innovations pratiques soient faites dans un esprit de recherche, de transfert de connaissance, mais aussi que la recherche tienne compte du terrain. Il y a encore place à l’amélioration…
Gilberto Lacerda, Professeur de technologies éducatives à l’Université de Brasilia, Directeur du laboratoire Abaco
Gilberto Lacerda présente un projet de génie de logiciel d’application : Vida de Inseto (Vie d’insectes). Il s’agit d’un jeu éducatif qui introduit les enfants et les usagers à l’univers des insectes. A partir d’un téléphone portable, on peut prendre des photos d’insectes qui sont alors identifiés par un dispositif d’intelligence artificielle. Sont mises en collaboration les études et les usagers dans une perspective d’apprentissage collaboratif, un réseau de discussion à propos de l’insecte photographié. Si les bases de données ne permettent pas d’identifier l’insecte, alors une recherche collaborative entre usager peut se mettre en place ;
Le projet mobilise la géolocalisation, l’apprentissage collaboratif, l’apprentissage nomade l’IA ; la gamification et la ludification
Le projet a développé un écosystème d’innovation.
Les partenaires sont mis en jeu : l’université, le laboratoire ABACO que je dirige une entreprise intéressée au développement de l’IA ; le gouvernement (et son soutien financier) ce dernier étant intéressé par les résultats. Ainsi des insectes envahisseurs ont été découverts, ce qui a permis de coordonner des actions pour les combattre. Mais aussi un réseau d’école collabore. A l’international un partenariat est institué avec Université Laval à Québec (parmi plusieurs collaborations) projets), intéressée par le transfert dans d’autres applications (identification d’oiseaux, en mouvement)
On y retrouve la Triple hélice de l’innovation : le gouvernement, l’université, l’entreprise et le milieu des affaires.
Le projet a été suivi par des étudiants du domaine de l’administration d’affaire intéressés marquant la nécessité de développer une connaissance en matière de gestion de dynamiques de projet mobilisant différentes catégories d’acteurs intéressés par le développement d’un produit technique.
Discussion
Pour Jean-François Cerisier l’intérêt est d’avoir des projets différents par leur contexte et leur objet. Première question : le partenariat est constitué de longue date ; comment peut-on construire un partenariat entre anciens et nouveaux partenaires dans la dynamique de construction d’un écosystème. Ainsi est-ce qu’un partenariat a vocation d’exister au-delà de l’intérêt propre à son objet ?
Gilberto Lacerda
Le partenariat s’inscrit dans des échanges fréquents avec l’université Laval, dans un continuum de dynamique de construction de connaissance. Certains partenariats, telle celui conduit avec l’entreprise associée, est limité au projet. D’autres sont à long terme. L’université est à cet égard très favorable à des partenariats longs. Certains se séparent et d’autres migrent vers d’autres projets.
Jean-François Cerisier
Certains partenaires, tel l’université ne doivent-ils pas se donner dès le début la mission d’être un peu le support d’un partenariat dans la durée ou le garant de l’écosystème,
Le partenariat fonctionne comme un réseau de pêche. Il y a un noyau (pas forcement au centre) qui garde l’unité. Au-delà du développement d’un produit technologique, l’université est devenue le lieu adéquat pour des partenariats à plus long terme ; cela permet aussi de répondre à des besoins ponctuels (gouvernement, entreprise.)
Elie Allouche
Cela permet donc de créer les apprentissages dans l’environnement proche des élèves ?
Gilberto Lacerda
Le but majeur de l’application c’est l’éducation environnementale, faire en sorte qu’ils comprennent l’importance, le rôle des insectes. La participation des écoles, des enseignants et des étudiants est essentielle.
Moulay M’hammed Drissi, Professeur au centre de formation des inspecteurs de l’éducation et Président de l’Observatoire Marocain de la formation et la recherche en TICE (OMaFor-TICE)
La politique du numérique dans l’éducation et la formation du Maroc (programme « GENIE » https://www.anrt.ma/missions/service-universel/genie) repose sur quatre volets principaux
1. L’équipement des établissements scolaires par des salles multimédias
2. Acquisition et développement des ressources numériques de contenus numériques
3. Formation des enseignants et des acteurs éducatifs
4. Le développement des usages en liaison avec les pratiques de classe le domaine des technologies d’un procès de communication
(https://www.anrt.ma/missions/service-universel/genie)
L’Equipe chargée de ce projet s’appuie sur une dynamique partenariale, de collaboration et de coopération.
Le projet a été initialisé il y a plus de 10 ans et est en phase d’évolution : vision stratégique de 2015, loi cadre de l’enseignement de l’éducation au Maroc.
La loi cadre stipule (art.33) pour la bonne organisation et la transformation de l’éducation le renforcement des technologies dans l’éducation et la formation, la création de laboratoires de l’innovation et la production de contenus numériques au sein de chaque région ainsi que le développement de l’enseignement à distance. Le conseil du gouvernement a signé (2019-2020) un décret instituant l’enseignement à distance au Maroc.
Parmi les éléments du dispositif et les collaboration internes : le développement des curricula par compétences, du système d’information MASSAR, qui permet de suivre les activités de élèves constitue un espace de suivi ; et une plateforme de Learning pour la formation à distance et la formation continue ; au niveau de la formation des cadres la stratégie est liée au programme à travers la formation à distance et les plateformes.
L’unité de la Direction la vie scolaire a introduit le numérique dans toutes les activités de la vie scolaire (dans le temps scolaire). Le numérique se développe dans la recherche pédagogique, surtout dans les centres de formation et surtout le centre de formation des inspecteurs où des laboratoires travaillent sur l’intégration du numérique dans les pratiques pédagogiques.
Des partenariats sont conduits avec différentes organisations externes (Code Africa Week,UNICEF, Unesco,..) partenariats sur l’équipement (Microsoft, Orange, Maroc-Télécom,..), partenariats ponctuels sur le développement d’apprentissages, la production d’application et des ressources numériques, sur des volets de renforcement des acteurs éducatifs, Actions ponctuelles et pérennes se conjuguent dans le développement de la politique numérique dans l’éducation et la formation.
Discussion
Lyonel Kaufmann
Dans le foisonnement de partenaires, comment s’effectue les arbitrages pas forcément évidents et faciles entre des organismes internationaux, des associations et des entreprises voire des multi nationales.
Moulay M’hammed Drissi
Partenaires liés soit à des besoins ponctuels (exemple ordinateur « deuxième main » proposés par entreprise, en partenariat avec faculté et l’Institut technologique supérieur pour leur révision, pour une distribution aux écoles) et des partenaires cherchés par le programme : en ce cas on propose Accompagnement des équipements, des formations.
Hakima Darif. El Bouffy (commentaire) souligne la dimension systémique
Jean-François Cerisier pose sa question en lien avec l’histoire de ce projet Génie, qui a démarré en 2005. C’est assez rare que des projets perdurent : un projet chasse l’autre, un écosystème, un réseau de partenaires chasse l’autre. Ceci parait remarquable. Ma question est : est-ce que le projet a gagné parce qu’il dure depuis longtemps ? Est-ce que le partenariat s’est construit dans la durée, qu’est-ce que la durée apporte à l’écosystème. Comment dans la durée ce projet arrive à se développer à ces différents niveaux ?
Moulay M’hammed Drissi
Le projet est en évolution, le réseau répond à ces besoins et à l’évolution des pratiques et des technologies. Ce qu’on gagne c’est le transfert de compétences depuis le début du projet GENIE. Des partenaires apparaissent, d’autres disparaissent selon l’évolution des technologies, des besoins et des pratiques
Maxime Portal (Etudiant) pose cette question :
Comment une fois que la décision est prise au niveau macro (politique) comment les différents autres niveaux d’acteurs et de terrain, enseignants et inspecteurs s’approprient le projet ?
Moulay M’hammed Drissi
Par le biais du transfert de connaissances et de déclinaison des structures macro en structures locales. Une structure de programme à différents niveaux : les structures macro qui deviennent micro en gardant les normes et les degrés de faisabilité de cette structure au niveau régional et la pérennise.
Lyonel Kaufmann
J’ai l’impression que les actions à la fois top dowm et bottom up. Ai-je bien compris ?
Lyonel Kaufmann, Professeur et formateur à HEP Vaud
Présentation associée au schéma organisateur de l’éducation numérique dans le canton de Vaud, (https://www.vd.ch/departements/leducation-numerique/), « ouverture qui permet de voir l’imaginaire du numérique qui se détache » et observer ce qui se passe dans l’implémentation d’une éducation numérique.
Le canton est principalement francophone (autour d’un million d’habitants). La scolarité obligatoire concerne 93 établissements scolaires. L’éducation post obligatoire concerne 128 mille élèves. L’encadrement est assuré par 16 mille enseignants (dont 9900 pour l’école obligatoire). Depuis 2018 est mis en place un plan d’implantation du numérique : « avant on était dans la caverne ; il y avait un couvercle sur le développement du numérique. Un nouveau gouvernement a donné un tour nouveau ».
Une particularité en est le financement :
30 millions débloqués par le canton et les communes, pour un partenariat entre canton et communautés locales. Un tiers pour l’équipement, un tiers pour la formation, ce qui est nouveau car précédemment on avait plutôt l’inverse ou une part très congrue pour la formation.
Les communes sont propriétaires et responsables de l’affichage numérique dans les salles de cours (un forfait de 20500 francs par salle pour 8 ans). Elles assurent la responsabilité par rapport aux tuyaux au réseaux sans fil. Le canton a en charge tout ce qui a trait à l’informatique pédagogique : pour les 4 premières années de la scolarité une tablette par enseignant et une mallette de 5 tablettes par classe ainsi qu’un robot Blue Bot.
Concernant le volet formation la progression, elle s’effectue par cycles dans un dispositif de formation en mille-feuille. Une première phase de 2 ans pour des établissements pilotes qui testent le dispositif et les ressources donnée, puis généralisation. 6 journées de formation sur 2 ans sont prévus pour tous les enseignants. Dans les établissements sont mis sur pied des équipes de personnes ressources ainsi qu’un volet de ressources et de moyens d’enseignement sur le principe de creatives commons.
Il a fallu mobiliser un certain nombre d’acteurs étant donné le défi et le manque d’appétence. Un autre volet est consacré à la formation continue, pilotée par l’école polytechnique fédérale et son centre Learn avec le soutien de la Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud et de l’université de Lausanne.(https://www.epfl.ch)
Au niveau de la formation initiale basse, c’est la Haute école pédagogique du canton de Vaud qui prend en charge la formation initiale des futurs enseignants-enseignantes. Est aussi lié au plan vaudois le projet Décodage : aux volets transversaux TIC et numérique, éducation aux médias s’ajoute la science informatique (mis en place au cycle 1 notamment).
Discussion
Question d’Hakima Darif El Bouffy relayée par Jean-François Cerisier : il s’agit de « programme plans », de dispositifs « complets » provenant d’un choix politique allant jusqu’à l’action sur le terrain des enseignants. Le plan d’action interpelle-t-il tous les enseignants ?
Lyonel Kaufmann
Tout à fait. Dans le plan d’implantation du canton de Vaud c’est tous les enseignants primaires qui vont suivre ces 6 journées de formation, Progressivement, la généralisation se poursuit au-delà du cycle 1 par toute une série d’établissements. Le cas le plus délicat c’est le collège et les trois dernières années de la scolarité obligatoire. La science informatique aura une heure d’enseignement prévue dans la grille horaire, mais les enseignants ne se sont pas encore emparés des deux autres dimensions préférant plutôt une entrée disciplinaire
Jean-François Cerisier : une dernière question tout à fait classique de curiosité d’un français adressée à un suisse. Le dispositif décrit est propre au canton de Vaud : comment la politique du numérique pour l’éducation d’un canton, celui de Vaud interagit, ou pas, avec celles d’autres cantons, ou pas, voire avec celle de la dimension fédérale ?
Lyonel Kaufmann
Si le canton le plus important de la Suisse francophone se met en branle, ou pas, il va modeler les politiques des autres cantons, mais avec des rythmes différents. D’autres cantons avaient dans l’intervalle mieux anticipé.
Jean-François Cerisier : REVE cherche à comprendre comment les écosystèmes territoriaux peuvent articler des actions entre eux et avec une dynamique nationale : comment les différentes échelles s’articulent-elle ?
Lyonel Kaufmann
L’échelle nationale au niveau de l’école obligatoire n’existe pas. Il y a juste des questions d’organisation.
Jean-François Cerisier
Question flash pour réponses flash pour respecter notre agenda : à partir de ce qu’on s’est dit pouvez-vous évoquer des éléments qui sont des leviers pour engager des dynamiques territoriales, dans votre expérience, votre contexte, ou celui des autres ?
Lyonel Kaufmann
La large autonomie des établissements et des communautés ; les établissements pilotes volontaires : les contrats entre partenaires avec arbitrage de l’instance
Moulay M’hammed Drissi
Le Projet d’établissement intégré, intégrant l’environnent, impliquant tous les acteurs et les associations au-delà de l’établissement.
Gilberto Lacerda
Des éléments, des leviers pour engager des expériences partenariales, j’en emprunterai trois : le premier est l’intérêt commun et une expérience de partenariat qui va au-delà du produit ; le deuxième les intérêts ponctuels liés à des besoins et des politiques ; le troisième est la complémentarité des connaissances ce qui peut durer longtemps ou être éphémère.
Isabelle Savard
L’idée du noyau permet de développer des partenariats plus durables avec un pouvoir attractif qui amène d’autres collaborations éphémères ou durables. Il est important de s’intéresser aux sources de motivation de chacun des partenaires, de les expliciter pour les comprendre et les partager, pour des collaborations durables.
Jean-François Cerisier
La question des noyaux. Remerciements, sujet non épuisé.
Compte-rendu proposé par Franc Morandi, professeur émérite de l'Université de Bordeaux.
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Dernière modification le jeudi, 23 février 2023