D’autres ont déjà écrit à ce sujet, notamment ici où on définit cet environnement dans une perspective d’apprenant (« un système qui encourage l’étudiante ou l’étudiant à prendre le contrôle et à gérer son propre apprentissage »).
Savoir collaborer en réseau devient une compétence pour le 21e siècle.
J’oserais avancer que dans mon cas, ce fut une transformation majeure que d’apprendre et de travailler avec mon RAP (excusez-moi, j’aime mieux cet acronyme, même si RPA est d’une syntaxe plus précise…). Au début des années 2000 et du Web 2.0, c’est essentiellement via le blogue que s’est tissé mon réseau, évidemment asynchrone mais tout aussi riche en rencontres professionnelles que l’arrivée des médias sociaux tel que Twitter et de mon adhésion en 2008 ; toujours asynchrone mais souvent dans des délais minimes pour une conversation (particulièrement les sessions de clavardage tel que #claved ou #edchat…).
Dans mes discussions en face-à-face avec nombre d’enseignants, où je soulève notamment ce que je perçois être un nombre faible d’entre eux qui interagissent via Twitter, par exemple, on me souligne régulièrement qu’ils y sont, mais qu’ils préfèrent « écouter » et « ramasser de bons liens utiles ». Pas de problème. À chacun son usage des médias sociaux. J’aimerais toutefois saisir l’occasion ici pour offrir quelques conseils pour celles et ceux qui aimeraient soutirer davantage de bénéfices (intellectuels, disons-le) de son réseau.
Ce qui suit est une traduction et adaptation libre de conseils offerts par le sympathique et incomparable Howard Rheingold, de la Californie. Huit (8) éléments qui, comme un jardinier, permettent de semer des graines dans un terreau fertile, de nourrir et d’élaguer, afin de voir croître son réseau pour en récolter les bénéfices :
- Explorer : Au-delà d’une simple technique à retracer des experts dans nos domaines d’intérêt, explorer son réseau est porteur de belles découvertes fortuites, la sérenpidité. Que de trouvailles merveilleuses au fil des ans ! Pour moi, petit à petit Twitter est devenu ma source RSS primaire (mais je conserve toujours mes « feeds », mes abonnements réguliers, via The Old Reader, notamment) qui sont poussées (push, not pull) vers moi afin que je saisisse ce que je veux bien saisir…
- Rechercher : Twitter ne fait pas tout (ou Facebook, ou LinkedIn, ou…). Une veille efficace comprend l’usage d’outils complémentaires qui aident à la recherche. Diigo (mon choix), Delicious, ou autres permettent de retracer, de colliger et de cataloguer (selon SON système d’étiquettes, tags) des pools d’expertise dans ses champs d’intérêt. Un bon conseil, en passant : prenez le temps de peaufiner votre profil. Les têtes d’œufs, ça ne rime pas à grand-chose ;-)
- Suivre : …des gens intéressants et intéressés, via vos fils RSS, Twitter ou autre réseau. Un bon conseil : après quelques jours, demandez-vous s’il vaut vraiment la peine de continuer à le/la suivre. Dans ce cas…
- Ajuster : …se réserver le droit d’élaguer sa liste d’abonnements, tout en y ajoutant de nouveaux. Éviter ceux/celles qui font du bruit mais qui émettent peu de signaux. Nuance fondamentale. Ce point précis procure un net avantage à Twitter par rapport à Facebook, à mon avis. Un abonnement n’est pas réciproque et c’est très bien ainsi. De plus, la création libre de listes dans Twitter, selon vos préférences ou sujets recherchés, est un excellent moyen d’élaguer ses abonnements. Ouste, la mauvaise herbe ! dit le jardinier.
- Nourrir : C’est ici que se démarquent ceux qui observent (les « lurkers ») de ceux qui participent. Si vous croisez une information, un site, un lien, une ressource, qui risque d’intéresser vos abonnés, allez-y, postez-le ! Comment bien le faire ? L’infographie « Comment rédiger le tweet parfait » peut vous aider. [Voir l’image à la fin de ce billet, ci-dessous]
- Engager la conversation : Converser avec ses abonnés implique à peu près les mêmes règles de savoir-vivre qu’une conversation en face-à-face, avec l’exception que l’autre ne vous voit pas, éliminant ainsi tout le langage non-verbal (même si les émoticônes peuvent aider, un peu). Rester courtois, car vous sollicitez leur attention à votre demande. N’oubliez pas de remercier.
- S’enquérir : Qui est à l’autre bout ? Autant vos abonnés que vos abonnements. L’art subtil de poser des questions engageantes dont les réponses vous aident et aident aussi les autres. Ce que Rheingold appelle le give-and-take productif. On donne mais on reçoit davantage. Perso, c’est dans ce sens que mon profil Twitter contient la phrase : “ I share, therefore I have more, therefore I am more”…
- Répondre : …aux requêtes qui vous sont adressées, dans des délais raisonnables. Soyez la personne que vous aimeriez suivre. Un peu à la blague, quand on me demande la différence entre Twitter et Facebook, je réponds que Facebook est le lieu où vous rencontrez ceux avec qui vous étiez à l’école, alors que Twitter est le lieu où vous êtes avec qui vous auriez aimé aller à l’école. Éviter le sarcasme, surveillez votre ton, et n’ignorez pas les autres. Nous détestons être ignorés ; ne le faites pas aux autres. Que voulez-vous, l’humain est une espèce en quête de gratification et de valorisation.
Mais quand on a soif, on sait où aller s’abreuver…
"If you cultivate your social media relationships with care, you can develop a personal learning network that will put you in contact with a steady stream of valuable ideas.” (Howard Rheingold)
Dernière modification le vendredi, 10 octobre 2014