Raison
Exercer sa raison pour mettre un peu de lumière dans la pénombre, pour rassurer, se rassurer, pour n’avoir peur ni de l’inconnu, ni des autres, ni de ce que l’on ne sait pas, non plus de ce que l’on croit savoir et ne nous plait pas… Exercer sa raison pour pouvoir, comme Le Meilleur des Mondes, voir ci-dessous, entendre et comprendre l’argument, la réfutation, l’explication, la dénégation… Exercer sa raison pour s’expliquer, présenter ses excuses parfois, donner son avis, participer…
Exercer sa raison à nouveau pour pouvoir regarder, critiquer, encenser ou, au contraire, honnir, toujours dans la considération, et non le convenu respect, de l’autre, des autres, de leurs avis, de leurs enthousiasmes et de leurs désespoirs… Exercer sa raison, oui, c’est cela, pour considérer… que ce n’était pas forcément mieux avant…
Exercer sa raison pour mieux comprendre ce qui se passe avec le numérique, ce dont les élites semblent particulièrement inconscientes, à commencer par la crise terrible de la représentation politique et sociale…
Exercer sa raison et faire preuve de bienveillance, de compassion et de considération encore…
Bienveillance
Faire preuve de bienveillance contre les diktats et les censures, pour plus d’empathie voire de compassion… Faire preuve de bienveillance et d’aménité, de bienveillance et d’humanité, c’est bête, n’est-ce pas ? Montrer en toutes circonstances une absence d’amertume, de fiel ou d’aigreur, plaquer en toutes circonstance un regard bienveillant sur toutes choses, à commencer par les évolutions rapides de la société et de l’école et leurs transformations…
« Ce qui est sûr, c’est que c’est une transformation en profondeur qui est en train de s’opérer sous nos yeux. Et que c’est dès aujourd’hui qu’il faut réfléchir à la société intelligente que nous voulons construire. »
Comme les journalistes qui ont signé le billet du blog Métamédia dont est tirée la conclusion ci-dessus, rester capable, les yeux ouverts sur le Monde et les autres, si différents soient-ils, du même regard bienveillant sur leurs transformations et mutations… Réfléchir au changement pour mieux l’appréhender et construire…
Faire preuve, tout particulièrement, d’une grande bienveillance à l’égard des jeunes, de la jeunesse, telle qu’elle est et non pas telle que nous souhaiterions qu’elle soit… Solliciter son avis, les compétences qu’elle, la jeunesse, a acquises et dont nous n’avons toujours pas conscience, la laisser faire, lui faire confiance, la solliciter et tout mettre en œuvre pour qu’elle soit concernée…
Confiance
Avoir confiance, maîtriser sa peur et ses angoisses, se persuader que l’avenir n’est pas si noir que les moroses et les pisse-froid veulent bien le dire, avoir et faire confiance à celles et ceux qui osent, qui avancent, qui bousculent et innovent — note en passant : quand l’institution se met à valider et tamponner l’innovation, il y a de quoi sérieusement s’inquiéter ! —, qui irriguent, qui partagent, qui co… et qui tra… (mettez ce que vous voulez à la place des points de suspension)…
Faire confiance, résolument, sans trembler, sans tergiverser, s’interroger ou procrastiner, parce que la confiance, de l’un(e) envers les autres, des autres envers tous, est le moteur de la construction, de la réflexion raisonnée et collective et du progrès citoyen…
Ne pas imposer aux jeunes une morale absconse et des valeurs obsolètes… Ne pas leur prodiguer, avec des mots qu’ils ne comprennent pas, des conseils imbéciles, qu’ils sont incapables d’entendre. Leur faire confiance, vous dit-on.
Ce n’est pourtant pas bien compliqué, l’action politique, vous voyez : raison, bienveillance et confiance.
Michel Guillou @michelguillou
Crédit photo : via Pixabay
Dernière modification le samedi, 13 mai 2017