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« The report on Impacts, Adaptation and Vulnerability warns that climate change is causing dangerous disruption in nature and is affecting billions of people, stressing the urgency to act. » United Nations 2022 Climate report.

Avec le metaverse, nous nous apprêtons à créer un monde numérique auquel seule une espèce sur terre aura accès : les humains. Tous les autres êtres vivants resteront dans un seul monde, le monde IRL. Pourtant, certaines initiatives cherchent à lier les deux endroits.

Vu l’état du monde, on peut souhaiter que se multiplient les initiatives qui placent en priorité des innovations en faveur de la survie des espèces sur terre, dont l’espèce humaine.

On ose à peine parler d’environnement, mot qui réduit la riche complexité du vivant à un décor. Ou de développement durable, expression usée jusqu’à la corde et détournée commercialement. Ni de green tech, qui réduit l’engagement pour la survie à une couleur.

Bref, en la matière, seule l’Intention compte, au sens fort : vers quoi réorienter l’innovation ? En tant qu’inventeur et en tant qu’utilisateur ? Vers quel combat, quelle cause ?

Les arbres, un des êtres vivants menacés, dont on loue l’intelligence, la beauté, dont on peut apprécier l’écorce lors de pratiques d’embrassades forestières, sont au coeur de nombreuses préoccupations de startups. Certaines permettent le financement de nouvelles forêts aux 4 coins du monde, d’autres opèrent des replantations par drones et data à grande échelle ou opèrent une surveillance prédictive contre les méga-feux.

IOTree (1) elle, a choisi d’employer une intelligence artificielle pour leur prêter la parole.

Nisrine El Turky, la fondatrice, évoque son enfance heureuse au milieu des vergers de ses grands-parents, parmi les arbres fruitiers avec lesquels elle se sentait « connectée ». Elle raconte aussi la perte de ce paradis due au changement climatique et aux invasions d’insectes destructeurs. Contre la baisse de la production, les agriculteurs ont recouru aux pesticides de façon massive et indistincte, réduisant la qualité des fruits et légumes. D’où l’idée de IOTree, dont le nom qui joue avec IOT, Internet of Things, exprime le fait de donner une voix aux arbres pour avertir les fermiers contre les parasites et exprimer leurs besoins.

Selon l’innovatrice, son idée permet d’accroître la qualité de la récolte de 25%, la production de 30% et de préserver la biodiversité. Comment ? Un boîtier jaune imprimé en 3D, alimenté par l’énergie solaire, équipé d’une caméra et de multiples capteurs, capte différentes données, ensuite envoyées dans le cloud où un algorithme détecte le moindre problème susceptible d’affecter la santé du végétal, avant de prévenir l’exploitant agricole qui peut cibler son intervention.

Le boîtier dégage une phéromone spécifique pour piéger les insectes dits nuisibles mais sans danger pour tous les autres. Derrière une simple intention de départ, préserver l’équilibre entre productivité, qualité et biodiversité, on observe plusieurs conséquences, dont l’augmentation des revenus des fermes équipées, ou l’attrait des jeunes générations pour une solution qui peut leur faire sauter le pas du « retour à la terre ».

L’air. L’essentiel de l’énergie utilisée dans le monde énergies fossiles provient encore de la combustion de substances fossiles.

Ce qui produit des quantités considérables de dioxyde de carbone (2) dont l’essentiel se perd dans l’atmosphère. Pourquoi ne pas considérer ce déchet comme une ressource ? Changement de regard, réorientation et nouvelle intention, voilà la recette du recycling, de l’upcycling…

Alors que faire de ce CO2 ?

SeeO2 (3) s’empare du sujet avec une question stimulante voire provocatrice : « Have you ever wondered how we turn greenhouse gas (GHG) into assets? ».

Grâce un procédé d’électrolyse qui convertit le CO2 en substances naturelles utilisables pour produire chaleur ou énergie, la startup referme la boucle vertueuse. Les nouveaux éléments ainsi produits, monoxyde de carbone, hydrogène, oxygène ou gaz de synthèse (syngas) peuvent aussi être vendus et devenir une source de profit, valorisant l’initiative.

Ce que rappelle McKinsey qui estime que d’ici 2030, les produits issus du CO2 comme du béton, des carburants, du savon, du plastique responsable, pourrait atteindre plus de 800 milliards de dollars.

La cofondatrice et CTO de SeeO2, Dr. Beatriz Molero Sanchez, revient sur son approche de l’innovation, en 2021 dans AsPioneer.

Elle insiste d’abord sur une vertu cardinale que l’intention, si louable soit-elle, doit prendre en considération, la patience : « The most important thing to remember is that change takes time. Patience is paramount. People can be conservative and resistant to change. » Plus précisément, elle met l’accent sur un moyen, de faire progresser une innovation, la sensibilisation : « Therefore, outreach is very important. At SeeO2 scientific outreach has been a big part of efforts in bringing systemic change », avant de conclure avec humour sur une approche à la fois théorique et pratique : « For me, this has taken many forms from speaking at international conferences and, events to conducting fun little spooky science experiments with the local community ».

Dans la même interview, l’innovatrice met l’accent sur la notion même de purpose, non pas comme la maxime vide, indifférenciée et opportuniste d’une marque, mais comme une émanation d’une intention pour action, c’est-à-dire d’un mix de convictions personnelles et de volonté d’améliorer quelque chose dans le monde.

Elle distingue bien les motivations qui conduisent à innover, en introduisant un jugement : « A business without ethics and values is meaningless in its achievement. It might make you rich or powerful but it won’t make you feel happy about yourself. » Le Dr. Molero enchaîne avec son aventure personnelle : « For me leading SeeO2 is to lead with ethics and empathy. I believe what we are doing at SeeO2 Energy is important. Our all-in-one approach can unlock not only opportunities but also create a real difference. It is a difficult problem, but an essential problem to solve. To me, it is crucial people commit to the environment. »

NETEXPLO Observatory

Extrait de la version numérique du livre des tendances 2022 de l’Observatoire Netexplo « Unscripting Tomorrow » . Nos remerciements à Sylvain Louradour, Directeur associé de Netexplo et à Thierry Happe, président co-fondateur Netexplo.  

NOTES

(1) - Liban, captation Netexplo N100 2022 - solushows how internets of living things can be created like Biodegradable Sensors (N100 2018) for tracking fish freshness across the supply chain. https://www.lecommercedulevant.com/article/28415-io-tree-une-technologie-pour-proteger-les-recoltes

(2) - « On May 11, 2020, carbon dioxide levels in our atmosphere reached 415.26 parts per million for the first time in human history », rappelle AsPioneer en 2021.

(3) - Canada, captation Netexplo N100 2022

Dernière modification le dimanche, 20 novembre 2022
Desvergne Marcel

Vice-président de l’An@é, responsable associatif accompagnant le développement numérique. Directeur du CREPAC d'Aquitaine,  Délégué général du Réseau international des universités d'été de la communication de 1980 à 2004, Délégué général du CI’NUM -Entretiens des civilisations numériques de 2005 à 2007, Président d’Aquitaine Europe Communication jusqu’en 2012. Président ALIMSO jusqu’en 2017, Secrétaire général de l’Institut du Goût de la Nouvelle-Aquitaine.