J'en viens à me dire que ce serait sans doute bien la Fraternité qui déterminerait tout le reste pour ce qui concerne la prise en compte de notre condition humaine dans toute sa dimension.
Individuellement, nous avons tous soifs de cette liberté d'aller et de venir et de cette égalité de traitement dans sa vie de tous les jours et ceci au même titre que les autres. C'est normal, me direz-vous, cette quête indispensable dans un système dit démocratique dont bénéficie la France et d'autres nations.
Pour défendre nos droits personnels légitimes ou plus largement, sur un plan collectif, des intérêts corporatistes en tous genres, nous nous appuyons sur les lois en vigueur ou sur l'Etat.
La nation, en effet, doit être garante de l'équité pour chacun d'entre nous et ceci en s'appuyant sur diverses institutions comme la justice par exemple. Mais parfois, parce que c'est humain au fond et je n'échappe pas à la règle, nous ne voyons que nos droits en oubliant au passage nos devoirs les plus élémentaires et le sens du collectif qui rassemblent et unissent les citoyens entre eux. Ces notions entrent bien dans la case "FRATERNITE" et c'est bien ce qui fait de cette valeur une donnée exigeante, si difficile à mettre en application, mais si essentielle pour faire évoluer le vivre ensemble.
Il n'est pas question ici de négliger ou de sacrifier sa propre vie en subissant des injustices qui seraient inacceptables, mais peut-être de s'oublier parfois un peu afin d'avoir le courage de défendre aussi l'intérêt général et le bien commun.
Un pays qui laisse de côté une partie de ces citoyens alors que certains vivent dans un confort matériel suffisant ou jouissent d'une position sociale respectable, ne peut pas connaître le bonheur et la paix. Dès lors, en mettant en avant de manière prioritaire la valeur fraternité, nous pouvons mieux construire un projet de société qui tienne la route à terme. Cela permettra de penser déjà aux plus petits, aux plus fragiles, à ceux qui sont rejetés parce qu'ils sont différents et ainsi la liberté et l'égalité retrouveront leur sens initial et véritable.
A l'école, à la maison, la priorité est bien d'ouvrir les enfants et les jeunes à cet esprit de fraternité pour dépasser cet individualisme et ce repli sur soi qui nous empêchent de nous ouvrir au monde et à ces multiples enjeux.
Toute éducation et toute formation doivent conduire l'être humain à placer prioritairement cette valeur dans sa vie future pour qu'il puisse mettre ses talents et ses compétences acquises au service de l'autre. Cela permettra ensuite à chacun de grandir en humanité, de donner du sens à son existence tout en défendant les droits fondamentaux de tout être, d'où qu'il vienne et peu importe sa condition sociale, sa religion, sa façon de vivre ou ses convictions.
La fraternité est bien le socle même pour bâtir ensuite la liberté et l'égalité, sinon nous construirons encore sur du sable et on sait où cela conduit à terme !
Guy GILLET
Dernière modification le dimanche, 08 avril 2018