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Avec cette rentrée scolaire, un thème s'est invité à l'école, celui de la sécurité qu'il faut assurer aux abords des établissements scolaires, avec aussi l'organisation d'exercices en classe pour se prémunir d'un attentat possible qui pourrait survenir à tout instant. Cela était-il utile d'en arriver là, j'avoue que je n'en sais rien, mais je me pose la question de savoir si, à travers cette politique sécuritaire qui s'invite au sein de l'école, nous ne sommes pas quelque part en train de faire peur à nos enfants, à les rendre plus craintifs et suspicieux pour l'avenir.

Les enfants sont encore dans le temps de l'innocence et leur imagination va très vite, ainsi que leur interprétation des choses et des évènements. Ne doit-on pas alors contre-balancer cela en parlant aussi de ce qui nous unit pour faire l'humanité, des gestes de fraternité que l'on pourrait poser à l'avenir pour que ce monde vive plus apaisé, en expliquant quelque part à ces élèves qu'ils seront aussi acteurs de changement demain.

Nous pourrions par exemple leur expliquer que dans le Monde, à cause du terrorisme, de la famine, des épidémies, de la pauvreté, du déséquilibre environnemental, etc..., il y a aujourd'hui 48 millions d'enfants réfugiés ou déplacés sur la planète (chiffre de l'UNICEF !)........ c'est énorme comme chiffre ! En partant de ce constat, nous pourrions ainsi expliquer aux enfants et jeunes, les multiples causes qui amènent à un tel déplacement de population car, si nous comptons les parents et autres membres des familles, nous atteignons sans doute un total de 250 à 300 millions de personnes, voire plus, cela est parlant ! A partir de là, c'est aussi un prétexte pour parler de l'indispensable accueil de ces réfugiés au lieu d'agiter en permanence la peur ou la haine de celui qui est différent et qui vient de loin. Les enseignants, pour cela, peuvent sans doute s'appuyer sur les associations de terrain, les ONG, pour évoquer la réelle situation du terrain avec, pour les réfugiés, des situations de vie précaires, de la maltraitance ou de l'exploitation par le travail en ce qui concerne justement les enfants.

C'est à tout cela que j'appelle le corps enseignant, c'est-à-dire de pratiquer cette pédagogie de l'éducation au développement et à l'universel, tout cela est bien plus porteur d'espérance encore et moins réducteur que le seul volet sécuritaire qui peut rendre les gens frileux et tétanisés à terme.

Oui, l'école a un rôle essentiel à jouer pour permettre aux enfants de s'engager demain afin qu'ils soient utiles et ouverts au Monde qui les entoure.

Et c'est bien un début de citoyenneté plus "instinctive" que l'on établiera pour entretenir l'espérance tout en combattant toutes les souffrances et injustices qui découlent ici d'un déséquilibre de partage des richesses, là d'une soif de pouvoir qui construit les dictatures sanglantes, ou encore là-bas de situations de pauvreté extrêmes, d'où des fuites de populations en masse ! J'en appelle à tous les enseignants de s'engager sur ce chemin de découverte de la réalité du monde pour faire que nos élèves apprennent tout simplement à penser et à agir par eux-mêmes, c'est un défi fantastique et si porteur d'espoirs pour demain, merci d'avance !

Dernière modification le lundi, 12 septembre 2016
Gillet Guy

Initiateur de l'asso festive et humanitaire "Je bouge pour les autres"  Site : http://pourlesautres.fr - Ancien Responsable-bénévole (au Téléthon - au Secours Catholique - à Saint Vincent de Paul) - Editorialiste libre à vocation éducative, pour défendre des valeurs fondamentales, afin de susciter le débat et l'engagement de tous
Mes Editos sont LIBREMENT utilisables par tous : http://echangessolidaritefraternite.centerblog.net/