Bien entendu, à ces mots, la mère journaliste 2.0 ne se sent plus de joie et ouvre un large bec pour clamer à sa fille, sans même l’ombre d’un doute : "On va regarder ensemble pour t’ouvrir un blog." Réponse immédiate de ma fillotte : "Ah mais nan, je veux raconter des histoires sur du papier !"
Pan sur le bec, donc, de la digital mum, un peu trop embrumée par sa vision des choses 100% numérique.
J’ai alors repensé à toutes ces interviews lues sur les comportements quasi innés des digital natives, sur la fameuse petite Poucette décrite par Michel Serres, à toutes ces chroniques aussi, postées icimême, où j’ai observé avec une certaine gourmandise mes enfants connectés et se connecter. "Des histoires sur du papier" : la réponse de Septans fait écho à une phrase de sa sœur de 4 ans, qui, elle, me réclame pour le coucher "des histoires avec des pages", sous-entendu "pas des trucs que tu inventes", et "pas sur écran".
Ça n’empêche pas bien sûr mes petits zèbres de me réclamer les avatars (Twitter), de me dire régulièrement quand je ne sais pas répondre à une de leur question "t’as qu’à demander à Gougueule", de se servir avec une certaine frénésie de l’iPad ou de me piquer l’iPhone.
Quand j’ai demandé à Septans pourquoi elle ne préférait pas un blog, sa réponse a claqué comme une évidence : "ben parce que je veux pas qu’on lise mes secrets !"
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