Evaluation réalisée dans le cadre du « comité interministériel de l’évaluation des politiques publiques » mis en place par le gouvernement, évaluation supervisée par l’ex- Commissariat Général au Plan, devenu depuis Centre d’Analyse Stratégique. Fondée sur le volontariat des collectivités territoriales et des acteurs locaux, cette politique publique s’inscrit dans une période où la semaine scolaire est organisée sur neuf demi-journées.
Aujourd’hui, en 2013 alors que pour la présente année scolaire, le changement des rythmes scolaires repose aussi sur le volontariat, il est intéressant de noter que nous retrouvons, sur un an, le même nombre de communes et d’élèves qu’à l’issue des trois années scolaires 1988-1989, 1989-1990 et 1990-1991. Cela signifie-t-il qu’en 2013, il y a plus de sensibilité d’un certain nombre d’acteurs à cette question des rythmes et ce, dans une dynamique partenariale de projet territorial ?
En tout état de cause, on peut constater qu’un certain nombre de difficultés soulevées actuellement l’étaient aussi au début des années 1990, comme en témoigne une des recommandations des évaluateurs :
« Sont partenaires tous ceux qui se sont réunis pour être ensemble les acteurs d’une mobilisation de la communauté éducative autour d’un projet de réussite de l’enfant et de l’élève, que l’initiateur soit l’école, la commune ou d’autres.
L’instance (d’évaluation de la politique publique d’aménagement des rythmes de vie de l’enfant ) insiste pour que, quel que soit l’initiateur du projet (collectivité locale, établissement scolaire ou autre institution ou acteur), le dispositif d’aménagement des rythmes de vie de l’enfant (véritable outil de mise en œuvre d’un projet éducatif local), entraine la mise en synergie des ressources éducatives (humaines et autres) au plan local, celui de la cité ou du quartier, ou bien d’un ou plusieurs villages . En ce sens, la mise en place d’un contrat a un caractère tout autant politique que pédagogique : il suppose l’adhésion à « une idée de bien commun local ».
Des difficultés sont résolues si cette mise en synergie est facilitée par une instance locale de suivi du projet, garante à la fois du respect des objectifs nationaux et de la prise en compte des réalités locales, assurant aussi une régulation par rapport aux moyens alloués. Cette instance doit comprendre des représentants de la collectivité locale, des services déconcentrés de l’Etat… des associations, des collèges, lycées impliqués, des établissements culturels, des parents d’élèves et toute personne ou organisme dont la présence sera estimée nécessaire…
L’instance (locale) doit s’efforcer d’avoir une approche transversale et globale. Cela nécessite le choix d’un chef de file du projet disposant des moyens de sa mission de coordination et de régulation.
L’instance locale est le lieu de diagnostic, d’analyse des besoins, d’organisation des concertations et du suivi dans le cadre d’une démarche participative. Elle doit avoir compétence pour recueillir les besoins de formation émanant des équipes engagées dans des actions et les traiter avec les administrations, les collectivités et les associations concernées ».
Mais, à l’époque, ce qui était recherché par tous ceux qui se manifestaient, c’était l’amélioration d’une politique publique « en avançant en marchant » et non pas sa liquidation au bout de trois mois pour en rester au statu quo.
Améliorer une politique publique, est-ce possible dans une société de recherche du résultat immédiat et du "risque zéro" ?
Arnold BAC ( ministère de la jeunesse et des sports 1989-1994 et chef de l’ex-Mission Aménagement des Rythmes de Vie de l’Enfant et du Jeune)
Dernière modification le jeudi, 23 mars 2017