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Expérimentation sur les rythmes scolaires : Aménagement du temps de l’enfant - La ville de Lomme s’inscrit depuis longtemps dans une politique volontariste visant à promouvoir sur son territoire l’éducation, la citoyenneté et la culture au profit direct de ses habitants.
 

La mise en place du projet éducatif global (PEG) en 2005 a répondu largement à cette orientation politique visant à dépasser le cadre des compétences obligatoires de la commune afin d’imaginer et de concrétiser une nouvelle approche éducative fondée d’abord et avant tout sur le partenariat et le service rendu aux habitants. 

La déclinaison et l’évolution du PEG depuis cette date, en association avec Lille, ont ainsi permis de bâtir une politique éducative locale accompagnant, de la petite enfance jusqu’au lycée, les enfants et parents à travers des parcours complémentaires liés à l’éducation, les loisirs, la citoyenneté, le sport , la santé et la culture

Imaginé, pensé et réalisé par l’ensemble des partenaires du PEG, les villes associées (Lille, Lomme et Hellemmes), l’éducation nationale, les associations et parents d’élèves, le projet éducatif global entame en septembre 2011 une nouvelle étape de son développement pour les 5 prochaines années avec un but principal : la réussite éducative pour tous.

Le maire de Lomme, Yves Durand, a souhaité, en lien étroit avec l’éducation nationale, intégrer dans ce « nouveau » PEG un projet d’expérimentation lié aux rythmes scolaires de l’enfant au bénéfice des écoles Lamartine et la Fontaine.

Cette démarche volontariste s’inscrit dans un double contexte national et local :

→Celui de la réforme de la semaine des 4 jours, son bilan désastreux et les attendus du rapport sur les rythmes scolaires.

→Celui de la politique éducative locale portée par les communes associées au titre du PEG et notamment notre propre plan éducatif local reflétant aussi la spécificité de notre commune.

Après la réforme de 2008, le constat est largement partagé aujourd’hui quant aux difficultés engendrées par la semaine des 4 jours. De nombreux enseignants, les équipes éducatives, les parents d’élèves, de nombreux élus, toutes tendances politiques confondues, font un constat de carence sur une organisation du temps scolaire insatisfaisante et inadaptée.

Le cadre réglementaire actuel a supprimé le samedi matin et imposé les répartitions des 24 heures d’enseignement sur 4 jours (95 % des écoles) ou à titre dérogatoire sur 9 demi-journées, le mercredi matin étant alors scolarisé. Aux 24 H d’enseignement se rajoutent 2 heures d’enseignement hebdomadaire d’aide personnalisée gérée « librement » par les équipes éducatives.

 La concertation a permis de mettre en valeur les carences de cette organisation :

•Une journée trop longue et une année scolaire trop courte (144 jours ouvrables),

•Un projet éducatif rarement centré sur les apprentissages de l’élève et qui suscite des difficultés de mise en œuvre des programmes,

•Une répartition problématique des disciplines dans les emplois du temps, notamment en enseignement artistiques,

•Une difficulté à effectuer la synthèse des activités qui se faisaient habituellement le samedi matin (dont beaucoup regrettent la suppression définitive),

•La déstabilisation de l’aide personnalisée, vraie victime de la semaine des 4 jours (laissée à la libre initiative des équipes, cette aide peut avoir lieu sur la pause méridienne ou en fin de journée voire le mercredi matin, cas de 2 % des écoles)

•Une relation distendue avec les parents d’élèves, « la réforme ayant rompu ce lien essentiel »

Ce bilan, partagé localement par les enseignants et les parents d’élèves, a permis en 2010-2011 la création d’un comité de pilotage, chargé de réfléchir à l’expérimentation d’un nouveau rythme scolaire, associant l’inspecteur de circonscription, les enseignants et leurs directions, les parents d’élèves , les services et élus de la ville et un professionnel reconnu de l’éducation, Mme Lecomte, Chrono-biologiste qui, au titre de son expertise scientifique , accompagne depuis de nombreuses années plusieurs expériences d’Aménagement du Temps de l’Enfant.

Les objectifs, partagés entre tous les acteurs du COPIL, reposent d’abord et avant tout sur la plus value éducative et pédagogique du projet au bénéfice direct des enfants.

Totalement interdépendant de la politique municipale menée depuis toujours sur les enjeux éducatifs, culturels, sportifs, citoyens, le projet ATE se veut résolument ambitieux et s’intègre à la dynamique lancée par le PEG 2011-2016 :

le renforcement des conditions de la réussite scolaire est l’enjeu stratégique n°1 du Projet Educatif Global pour les années 2011/2016 ; la première orientation de cet enjeu est l’aide et l’accompagnement des écoles dans la réussite scolaire, en leur donnant les meilleures conditions matérielles et pédagogiques au titre des compétences obligatoires de la Ville, et en abondant celles-ci au titre de son action volontaire, en fonction des projets des écoles. La proposition d’une organisation des temps scolaire et périscolaire adaptée au rythme des enfants et de l’apprentissage est l’un des objectifs inscrit dans cet enjeu.

La ville de Lomme, sous couvert du travail et des propositions du COPIL, se fixe 3 objectifs prioritaires du projet « Aménagement du temps de l’enfant » :

•Le respect du rythme biologique de l’enfant par l’organisation d’une « nouvelle semaine »,

•L’amélioration de la réussite éducative par des projets d’école novateurs en articulation avec la mise en place d’activités périscolaires,

•L’intégration des enfants dans la ville en les accueillant dans les structures culturelles et sportives, scolaires et périscolaires,

Sous l’autorité du Maire, le COPIL déterminera sur un calendrier resserré les meilleures formes d’organisation possibles de l’aménagement du temps de l’enfantqui sera formalisée par une convention tripartite signée par l’inspection Académique, la Ville et les associations de parents d’élèves.

Le principe de Co-construction qui régit le projet ATE sera accompagné d’une démarche d’évaluation élaborée par Mme Leconte et d’une ouverture vers toute la communauté éducative rythmée par des conférences ou débats.

Retour sur quelques dates et étapes phares :

1922 : les vacances d’été, d’une durée d’environ 1 mois, sont allongées de 15 jours pour permettre la participation familiale des enfants aux travaux agricoles.

1959 : aménagement de l’année scolaire en 3 trimestres équilibrés (37 semaines de scolarité).

1969 : en primaire, la durée hebdomadaire de la scolarité passe de 30 h à 27 h.

1972  : mise en place de 3 zones géographiques pour les vacances scolaires, sauf vacances d’été.

1972 : la coupure hebdomadaire est avancée du jeudi au mercredi.

1980 : essai de calendrier en zones pour les vacances d’été.

1986 : principe de l’alternance 7 semaines de classe/2 semaines de vacances (application durant 1 an puis retour à 3 zones empêchant l’application de ce principe).

1989 : la loi d’orientation (Jospin) fixe pour objectif le rééquilibrage de la journée, de la semaine, de l’année.

1990  : en primaire, la durée hebdomadaire de la scolarité passe de 27 h à 26 h.

2008 : en primaire, suppression de l’école le samedi matin et abaissement de l’horaire hebdomadaire de 26 h à 24 h (+ 2 h d’aide personnalisée pour une partie des élèves).

Dernière modification le vendredi, 28 novembre 2014
Caremelle Olivier

Enseignant et militant pour la promotion du service public d’éducation. Adjoint au maire de Lomme, délégué à la culture et au projet éducatif global.