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Que ce soit le service statistique ministériel de la sécurité intérieure ou Amnesty International (voir encore le rapport publié avant-hier), le constat est clair : les violences sexuelles et sexistes ne font pas que perdurer, elles augmentent et se cumulent les unes aux autres, que ce soit en ligne ou hors ligne.

En 2023, le Conseil national de la refondation numérique publiait une feuille de route sur l’« apaisement de la vie en ligne » alors coordonnée notamment par le Conseil national du numérique.

Dans le prolongement de nombreux rapports administratifs, travaux académiques et autres ouvrages spécialisés, mais également dans le prolongement des constats posés par de nombreuses associations, parmi lesquelles Féministes contre le cyberharcèlement, Génération numérique ou encore e-Enfance, une des réponses envisagées pour lutter contre la haine en ligne et en particulier les violences sexistes et sexuelles était de toujours plus approfondir l’éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Cet éveil est en effet un des remèdes en ce qu'il permet d’insister sur des messages essentiels et de les diffuser : cultiver l’empathie, respecter l’altérité, accepter la différence.

En mars 2024, le Conseil supérieur des programmes a publié un projet de programme d’éducation à la sexualité qui devrait prochainement voir le jour dans sa version définitive.

En septembre il fut suivi par l’avis du Conseil économique, social et environnemental sur l’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle auquel le Conseil national du numérique a eu le plaisir de contribuer.

C'est en lien étroit et dans le prolongement de tous ces travaux que le Conseil publie aujourd'hui un nouveau dossier dédié à ce sujet prioritaire et intitulé Éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Donner le pouvoir d’agir

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Communiqué de presse

Quatre pistes d'actions identifiées

Comment les pratiques numériques peuvent-elles être employées pour enrichir l’éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle et participer du même tenant à réduire les comportements de haine en ligne et dans la société en général ? Les 4 pistes d'action identifiées par le Conseil visent à nous rendre actrices et acteurs de notre éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle, à rendre les usagers maîtres de leur expérience en ligne, à faciliter le travail des créatrices et créateurs de contenus en ligne et à soutenir des espaces de discussion et d’information vertueux sur la vie affective, relationnelle et sexuelle.

Pouvoir devenir acteur de son éveil.

Dans l’environnement éducatif, faire se rejoindre éducation à la sexualité et éducation aux médias et à l’information permettrait par exemple d’engager les élèves dans la production de contenus pédagogiques adaptés, en partant de leurs besoins en information, exploration ou clefs de compréhension.

Encourager le développement d’espaces d’interactions entre pairs.

De nombreuses plateformes en ligne offrent une approche complémentaire aux actions de prévention traditionnelle en facilitant la possibilité pour tous les publics de rencontrer des pairs de proximité variant selon les questions abordées. Les résultats sont positifs et ces initiatives méritent d'être soutenus.

Reprendre le contrôle des réseaux sociaux.

S’agissant des réseaux sociaux, il est naturel que ceux-ci apparaissent d’abord comme des lieux de haine et d’injure avant d’être des moyens d’éveil à une relation apaisée et émancipatrice. Le fonctionnement même des réseaux sociaux a au surplus une influence considérable sur l’activité des créateurs de contenus. Ce qui tient à leurs politiques algorithmiques de recommandation, de modération, ou encore aux modes de rémunération ou de financement qu’ils mettent à disposition.

C’est pourquoi une mise en œuvre pleine et entière du cadre réglementaire actuel est primordiale, notamment pour obtenir des plateformes qu’elles financent les personnes qui agissent en faveur d’un éveil relationnel, affectif ou sexuel mais qu'elles soient aussi obligées de promouvoir des contenus à vocation pédagogique, voire d’en assurer directement le financement.

Offrir le choix aux utilisateurs et aux créateurs. En cohérence avec la mission enfants-écrans, les États généraux de l’information ou encore la résolution du Parlement européen sur la conception addictive des services en ligne, la consécration d’un droit au paramétrage des réseaux sociaux, et plus avant encore, la mise en œuvre du dégroupage de ces services, pourraient rendre les usagers maîtres de leurs expériences en ligne et ainsi assurer des espaces de discussion et d’information vertueux sur la vie affective, relationnelle et sexuelle. Voilà un chantier pour la future Commission européenne

Un dossier et un projet collectifs

Enfin, et c'est fondamental, ces questions doivent faire l'objet d'une approche collective que nous tacherons de nourrir au mieux. Un grand merci à toutes les personnes qui ont contribué à la rédaction de ce dossier : tous les entretiens et auditions menés dans le cadre de sa rédaction sont à retrouver ici Découvrir les entretiens du Conseil sur l'Evars

Lien vers le dossier - Éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Donner le pouvoir d’agir

https://cnnumerique.fr/lettre-dinformation/eveil-la-vie-affective-relationnelle-et-sexuelle-donner-le-pouvoir-dagir

Dernière modification le dimanche, 22 septembre 2024
An@é

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