"La révolution numérique touche tous les aspects de la vie sociale, et en particulier l’enseignement, tant dans ses formes que dans ses contenus. Elle conduit à repenser notre système éducatif pour le rendre plus performant et mieux adapté aux attentes des Français", commente Dominique Roux, Responsable scientifique de la chaire Économie numérique.
Huit personnes sur dix connaissent le e-learning
Les pratiques d’enseignement numérique sont connues : interrogées sur le e-learning, huit personnes sur dix déclarent qu’il s’agit d’ "une façon d’apprendre en ligne". Les plus familiers de cette notion sont les CSP+ (90 %) et les 15-34 ans (87 %). Les 50 ans et plus, les inactifs et les CSP- sont les plus nombreux à ne pas savoir ce qu’est le e-learning.
En revanche, près de huit personnes sur dix ne connaissent pas ou identifient mal les MOOCs(Massive Open Online Course), ces formations en ligne ouvertes à tous. Les personnes qui identifient le mieux les MOOCs comme « une façon d’enseigner à distance » sont les hommes (26 % contre 19 % pour les femmes), les 15-34 ans (25 % contre 23 % pour les 35-49 ans et 20 % pour les 50 ans et plus), les Franciliens (27 % contre 22 % pour les habitants de province) et les CSP+ (27 % contre 17 % pour les CSP-).
Une familiarisation précoce avec l’enseignement numérique
Les Français sont favorables à un enseignement numérique via un outil numérique (tablette, ordinateur, Internet, etc.) très tôt dans la scolarité des enfants. Près de huit personnes sur dix pensent que l’enseignement via un outil numérique peut débuter entre la maternelle et le collège. Le niveau scolaire privilégié pour débuter est le primaire pour 37 % des personnes interrogées. Viennent ensuite le collège (23 %) et la maternelle (19 %). Seuls 17 % des interrogés considèrent que l’enseignement numérique doit débuter après le collège (lycée, université, formation professionnelle).
S’agissant de l’enseignement numérique à distance (vidéo, visioconférence, auto-apprentissage), les personnes interrogées le recommandent à des niveaux de scolarité plus avancés : 38 % préconisent de le débuter entre la maternelle et le collège, alors que plus de la moitié (56 %) le recommandent plutôt entre le lycée et la formation universitaire ou professionnelle.
Un dosage à respecter
En ce qui concerne l’intensité de l’emploi des outils d’enseignement numérique ou l’intensité d’utilisation de l’enseignement à distance, les Français suggèrent de les "doser" en fonction de l’avancée dans les études.
Ainsi, huit personnes interrogées sur dix sont favorables à une utilisation partielle des outils numériques en maternelle et en primaire. La proportion s’inverse à partir des études supérieures : respectivement 65 % et 61 % des répondants recommandent une utilisation en totalité ou en majorité des outils numériques dans l’enseignement à l’université et dans la formation professionnelle.
L’acceptation de l’enseignement numérique à distance augmente également avec l’avancée de la formation. 31 % des personnes interrogées déclarent que l’enseignement numérique à distance ne devrait pas avoir lieu en maternelle. En revanche, son développement à partir des études supérieures est clairement mieux accepté : ils sont 53 % à le juger acceptable partiellement, et 45 % à l’accepter en totalité ou en majorité à l’université ou dans la formation professionnelle.
Utilisation des outils d’enseignement numérique
Utilisation de l’enseignement numérique à distance
Une transition vers l’enseignement numérique
L’effet de l’intégration du numérique dans l’enseignement se ressent tout d’abord pour les enseignants : pour trois personnes sur quatre, il faut les former. 29 % pensent que cela allège leur charge de travail et 27 % que cela change leur recrutement.
En ce qui concerne les contenus, 69 % des personnes pensent que le numérique rend les exercices plus interactifs, et 49 % que cela permet de mettre à jour les contenus plus fréquemment.
L’animation des cours est elle aussi modifiée par le numérique : près de la moitié des personnes interrogées (48 %) pense qu’il améliore l’attention des élèves. Le rôle du professeur demeure important : pour 42 %, il doit être présent dans la salle de cours.
Enfin, en termes d’apprentissage, près de trois personnes sur quatre (72 %) considèrent que l’enseignement numérique accroît l’autonomie d’apprentissage des élèves. Mais près d’une personne sur trois (31 %) s’inquiète du fait que le numérique empêche de différencier clairement temps de travail et temps de repos.
Le Baromètre de l’économie numérique s’appuie sur les études d’équipement et d’usages de Médiamétrie (Home Devices, Observatoire des Usages Internet, Téléphonie et Services Mobiles et Web Observatoire), ainsi que sur son outil Omnibus Médiafit pour les questions barométriques et les questions d’actualité.
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À propos de la chaire Économie numérique
Créée en août 2011, la chaire Économie numérique de l’Université Paris-Dauphine se donne pour mission d’inscrire l’économie numérique dans le champ des recherches de l’université, et de constituer un centre de réflexion et d’action réunissant les acteurs et les experts des différents secteurs concernés. Partenariat privilégié entre le monde universitaire et celui des entreprises, la chaire poursuit un programme destiné à tirer le meilleur parti des opportunités qu’apportent les technologies de la communication et de l’information, à travers trois champs d’activités prioritaires : l’enseignement, la recherche, la communication et la valorisation. La chaire Économie numérique est dirigée par Dominique Roux, Professeur émérite de l’Université Paris-Dauphine. Elle figure parmi les huit chaires de la Fondation Dauphine.
À propos de l’Université Paris-Dauphine
L’Université Paris-Dauphine est un grand établissement d’enseignement supérieur exerçant des activités de formation (initiale et continue) et de recherche dans le champ des sciences des organisations et de la décision (gestion, économie, mathématiques, informatique, droit, sociologie et science politique). L’Université Paris-Dauphine est l’une des universités leaders en Europe dans son domaine, avec 571 chercheurs et enseignants-chercheurs permanents et assistants, 8 721 étudiants en formation initiale dont 37 % en Licence, 56 % en Master et 6 % en Doctorat, et une offre de formations de 6 Licences, 16 mentions de Masters et 5 programmes doctoraux, dont 40 ouvertes à l’apprentissage. Dauphine est la seule université française accréditée Equis et membre de la Conférence des Grandes Ecoles. www.dauphine.fr
Dernière modification le vendredi, 17 octobre 2014