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Sophie Comte, vous êtes Cofondatrice du magazine Chut! Pourquoi ce magazine ?

Après 13 numéros de Chut! Magazine dédiés à l’impact du numérique dans nos vies, nous avons décidé à la rédaction de Chut! de faire de nouveau le pari du papier, mais cette fois-ci... pour les ados avec Chut! Explore, un magazine pédagogique, inclusif et civique

Selon une enquête de l’association Génération Numérique en 2021, 63% des ados de moins de 13 ans sont sur un réseau social.

Même si actuellement il existe un projet de loi pour une majorité numérique à 15 ans, on sait que les ados contournent ces restrictions, puisqu’elle est aujourd’hui de 13 ans justement.

Ces nouvelles pratiques génèrent leurs lots d’inquiétude pour les ados comme les parents : cyberharcèlement, addiction aux réseaux sociaux, baisse de l'estime de soi, phénomène de dysmorphie…  Mais les écrans ne sont pas qu’un fléau. Il existe aussi des contenus éducatifs qui permettent de s'informer, d’enrichir ses connaissances, et même d’apprendre de façon ludique et intuitive.

C'est pour accompagner ces changements profonds dès le plus jeune, que nous avons décidé de créer un support permettant de renforcer son esprit critique numérique.

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Quels sont les objectifs ?

On souhaite développer la culture numérique des ados, cela veut dire que nous aurons des contenus axés sur les enjeux de société.

On parle par exemple dans le N°1 de la vie connectée, pour comprendre ce qui se passe derrière les likes, les pseudo, les avatars. On parle aussi de body positive, ce mouvement sur les réseaux qui cherche à valoriser tous les corps, quelle que leur taille. Nous aurons des contenus éducation aux médias, comme apprendre à sortir de sa bulle de filtre sur les réseaux sociaux, une BD, des quiz sur l’histoire de l’informatique et même un concours d’écriture adressés aux collégiens pour les amener à questionner la place du numérique dans leurs vies. 

Nous avons également un enjeu d’inclusion.

On s’adresse à toutes et tous. En particulier aux jeunes filles, parce qu’actuellement, seuls 15% des effectifs dans les métiers du numérique sont des femmes. C’est une question d’égalité et de mixité sociale. Or la tech, c’est 1,75 millions d’emplois à créer en France d’ici 2030 selon une étude du Conseil National du Numérique. Il est donc essentiel que les filles se sentent concernés par le numérique, qu’elles y prennent toute leur place.
 
Nous voulons aussi nous adresser aux jeunes éloignés du numérique, d’où le format papier qui est un choix pour lutter contre la fracture numérique. La période des confinements l’a révélé : la fracture numérique touche nos enfants et les inégalités se jouent aussi sur ce terrain. 

Nous sommes convaincus qu’il est devenu essentiel, indispensable même de développer notre culture numérique à toutes et tous, et cela commence dans l’éducation.

Notre magazine existe en ligne sur chut.media et au format papier de 100 pages illustrées. Nous sommes convaincues que les technologies sont des enjeux de sociétés majeurs de notre époque qui nous concernent toutes et tous, et nous défendons une tech ethique, mixte et responsable.

On parle actuellement beaucoup d’éducation aux médias, ces ateliers réalisés par des médiateurs éducatifs, professeurs documentalistes et journalistes, pour apprendre aux plus jeunes à s’informer.
 
A l’occasion de la semaine de la presse, notre ministre de l’éducation Par Ndiaye vient d’annoncer des actions obligatoires d’éducation aux médias de la classe de CM2 au lycée. Ce sont en effet de grands enjeux démocratiques, quand on voit la prolifération des fake news, deep fake et théories du complot, il est impératif de d’expliquer aux plus jeunes comment chercher l’information, comment vérifier ses sources, déjouer les contenus haineux, savoir différencier les opinions des faits.
 
Mais à notre sens, il faudrait aller plus loin encore en dispensant des cours d’éducation au numérique.
 
Apprendre aux élèves l’économie du numérique, l’économie de l’attention, la captologie des données, le fonctionnement de algorithmes, les biais cognitifs sur lesquels ils reposent et qui nous piègent, le scrolling infini, tout cela ils sont en mesure de le comprendre. En tant qu’utilisateurs particulièrement exposés aux risques, il est même de notre devoir de le leur apprendre. 
 
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Dernière modification le jeudi, 14 novembre 2024
Laurissergues Michelle

Fondatrice et présidente d'honneur de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.