Avoir une réflexion à la fois sur la sixième et la transition entre le l'école et le collège a donc du sens.
D'autant que les études internationales montrent toute la complexité de ce passage. C'est déjà le cas entre l'école maternelle et l'élémentaire mais c'est encore plus marqué avec le collège parce que le fonctionnement y est totalement différent: changement d'enseignant pour chaque matière, organisation scolaire différente , davantage de devoirs. Or, souvent celles et ceux qui ont le plus de mal à s'adapter sont les élèves en difficulté;
La sixième mérite donc une attention particulière mais peut-être devrait-elle être articulée avec la classe de cinquième. Mieux vaudrait alors donner aux professeurs de collège les moyens d'aider les élèves qui en ont le plus besoin. Or, aujourd'hui, avec des classes surchargées, les enseignants n'ont pas le temps de s'occuper des plus fragiles. Ils devraient pouvoir fonctionner en demi-groupes, s'installer à côté des collégiens qui suivent moins bien; Le gouvernement a fait un autre choix, celui de généraliser le dispositif "devoirs faits".
Enfin et peut-être surtout, faudrait-il reprendre le problème à la racine et faire en sorte que les élèves arrivent en sixième avec le moins de lacunes possibles. Mais là aussi leurs mauvais résultats sont l'aboutissement de mauvais choix. Les dispositifs de soutien qui existaient au primaire ont été supprimés au fil du temps. C'est le cas de "plus de maîtres que de classes" qui permettait à chaque école d'avoir un enseignant supplémentaire qui intervenait en soutien de ses collègues et des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) qui ont été démantelés.
C'est le prix de cet abandon que les plus fragiles paient aujourd'hui à l'entrée au collège.
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Dernière modification le lundi, 27 mars 2023