J'ai noté à la volée les explications de David Bouchillon, et je les "copie-colle" ici, "brutes de décoffrage" ou presque, tant elles sont utiles et parlantes.
Une classe inversée propose aux élèves de consulter des ressources simples pour introduire les travaux d'apprentissages qui seront réalisés le lendemain en classe ...le plus souvent en sous-groupe, accompagnés par le "prof".
En pédagogie inversée, David structure une séance pédagogique en 3 phases :
- La phase "magistrale" : capsules vidéos + lectures sur le web
- La phase d’entraînement : activités en classe sur les notions abordées en phase 1
- La phase production : les élèves produisent une synthèse, trace écrite (ou autre média) qui constituera une ressource sur le thème de la "leçon".
D. Bouchillon : "Pour des classes inversées, c'est vrai, le numérique est indispensable. Mais le plus important, c'est ce qui se passe en classe ! En classe on approfondit le concept ou les infos introduites par la ressource, on le manipule, ...puis on produit. Les élèves prennent en main leurs apprentissages, ils travaillent en collaboratif."
Fréquemment, David leur demande de produire la trace écrite du cours.
Les "capsules vidéos"
En ce qui concerne ces ressources préparatoires, David utilise le plus souvent des petites vidéos qu'il place sur son "site de classe".
D.B. : "Les vidéos sont précieuses : elles permettent de porter à l'attention des élèves des éléments clefs, elles dégagent du temps pour les apprentissages. Les ressources vidéos sont souvent plus riches que les autres ressources (image + son + "histoire"...)"
David adjoint un questionnaire à ces ressources pour conduire les élèves à visionner réellement la vidéo. Les traces du questionnaire offrent aussi à l'enseignant une information intéressante : il peut repérer le moment où les élèves travaillent. Certains s'y prennent à l'avance, d'autres le font au dernier moment...
- Une capsule doit être synthétique
- Une capsule ne doit comporter qu'une seule notion
- Une capsule doit être courte pour ne pas ennuyer : 2mn.
- Une capsule doit être légère pour rester accessible même avec un débit faible
- Une capsule ne doit pas être discriminante : elle doit être utilisables par l’élève sans aide
- Une capsule doit être accompagnées d'un questionnaire de validation : l'élève se connecte et répond à questionnaire ultra simple. Cela permet au prof de vérifier le visionnage. Le feedback du quizz rassure élève.
- Retraiter des documentaires vidéos existants : on en trouve en nombre sur Youtube, Dailymotion, etc. Il suffit de couper ce qui est secondaire et de ne garder que l'essentiel : on réduit ainsi la ressource de 45 minutes a 2mn. Ce travail de coupure et de montage est en fait assez aisé à réaliser avec Youtube, par exemple.
- Créer ses propres capsules : mais il faut se dire que même avec des outils intuitifs, créer une capsule est un travail lourd et chronophage.
D.B. : "En année 1, on recourt le plus souvent à la solution 1. En année 2 on mélange les solutions 1 et 2, etc."
David utilise de préférence l'outil Adobe Voice, pour le moment seulement disponible sur Ipad : cet outil est, dit-il, "hyper simple et intuitif, utilisable par les élèves si sont dotés d'un Ipad."
AdobeVoice, qui a beaucoup de succès, devrait arriver un jour ou l'autre sur PC...
Il a testé Powtoon : "C'est un outil "sympa" mais il a l’inconvénient d'imposer un encart pub... !"
- Voir un exemple dans l'article : "Une capsule vidéo animée ? Facile avec Powtoon"
Pour créer les questionnaires, David utilise l'outil GoogleForm. C'est un outil particulièrement facile à mettre en oeuvre, et il est efficace.
David Bouchillon insiste : "C'est un outil indispensable : la formation (la classe) doit être accessible sur internet. Il est le fil conducteur entre les activités".
Sur le site, une fois connecté avec son indentifiant et son mot de passe, l'élève a accès à toutes les informations :
- calendrier de formation,
- contenus des cours
- "plan de travail"
- retour sur les notions utiles.
- consignes du déroulement avec un guidage très précis pour aider les élèves qui pourraient être en difficulté.
- "Cahier numérique" : c'est l'équivalent au format PDF d'un cahier récapitulatif du cours : photos des travaux avec smartphone.
Solution technique : David utilise un GoogleSite. D'autres solutions existent, comme la plateforme Moodle.
Un blog de base n'offrirait pas toutes les fonctionnalités nécessaires.
Un ENT permettrait la même chose, mais il n'est pas maîtrisé par le prof. L'ENT ne suit pas le prof s'il change d'établissement...et David ne souhaite pas perdre tout ce qu'il a créé s'il devait changer d'établissement.
Pour réaliser le "cahier numérique", David utilise l'outil Calameo qui permet qui permet la conversion gratuite de documents en version numérique, et qui permet également d'intégrer à l'intérieur d'une publication des éléments multimédia (vidéos, extraits sonores, animations interactives)
- Les ressources audio : il est assez pratique d'utiliser des extraits d'émission qu'on trouve sur des sites web (par exemple sur la Shoa).
- Les cartes mentales. C'est un support/outil très productif et structurant pour les élèves (...et les profs)
- L'activité "Tâche complexe". Exemple : "on a perdu la bande son d'une vidéo, à vous de la réaliser, vous avez 2 heures !" C'est une tâche complexe : Il faut rédiger un texte structuré et cohérent, le dire correctement, parler sans s'arrêter...
Avantages : cela fait travailler l'oral, la rédaction.
Inconvénient : cela prend beaucoup de temps au prof pour écouter et corriger.
La question de la connexion Internet n'est plus vraiment un problème important là où travaille David : 95% des élèves sont connectés à la maison. Les 5% restant peuvent avoir un accès dans une salle avec connexion.
"Mise en oeuvre de la classe inversée et de l'évaluation choisie 2014"
Dernière modification le mercredi, 17 décembre 2014